Effet d’annonce
Par R. Mahmoudi – L’annonce concernant l’«arrestation» de trois personnages importants de l’ancien pouvoir, quoique non encore confirmées officiellement, a fait l’effet d’une bombe et est perçue par l’ensemble des Algériens comme un geste fort, sans doute le plus fort depuis le début des événements qui secouent le pays.
Par de telles décisions, le pouvoir actuel, ou ceux qui l’incarnent, peut se targuer, en effet, d’avoir grandement assouvi de profondes rancœurs populaires qui ont été, il faut le dire, le véritable carburant de ces manifestations historiques qui se poursuivent inlassablement depuis plus de deux mois. Ils peuvent espérer, ainsi, gagner la confiance d’une population qui exige, depuis le début, le départ de «tout le système» et qui leur demande d’aller toujours plus loin.
Cela dit, l’effet d’annonce ne doit pas occulter, ni faire oublier l’impérieuse nécessité de trouver une solution politique à la crise. S’il est vrai que la marge est étroite, du fait que l’état-major de l’ANP, qui détient aujourd’hui la réalité du pouvoir, est tenu par une obligation de respecter et de faire respecter la Constitution, cette situation de statu quo ne peut durer plus longtemps et ne tolère plus les tergiversations. On reviendra forcément au principe de la légitimité populaire qui prime sur la légitimité de la loi.
Or, la décantation commence à se dessiner peu à peu et semble s’accélérer avec ces informations qui circulent sur une très probable démission d’Abdelkader Bensalah qui devrait être suivie de celle du gouvernement croupion qui n’a plus aucune raison d’être, et qui fait, au contraire, obstacle à une solution durable.
R. M.
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