Parlement européen ripou : l’affaire Eva n’est que la partie visible de l’iceberg
De Paris, Mrizek Sahraoui – La justice belge vient de révéler une grande affaire de corruption au sein du Parlement européen. Des eurodéputés, dont la vice-présidente du Parlement, la socialiste grecque Eva Kaili, sont mis en cause. La police a effectué tout au long du week-end quatorze perquisitions dans les bureaux et aux domiciles des parlementaires incriminés, au terme desquelles ces derniers ont été inculpés, puis écroués ce dimanche pour des faits de «corruption et de blanchiment d’argent en bande organisée», a indiqué le parquet fédéral belge.
«Un Parlement pourri jusqu’à l’os.» C’est en tout cas ce qui ressort de la majorité des commentaires sur les réseaux sociaux et sous les articles de presse en ligne publiés ce week-end au sujet de cette (énième) affaire de corruption qui secoue le Parlement européen et, indirectement, toute l’UE. Car, selon le think tank Le club des juristes, la corruption à l’échelle européenne représente un impact de pas moins de 1 000 milliards d’euros chaque année.
Cependant, les initiés, de nombreux observateurs et quelques médias européens parlent de secret de Polichinelle concernant la corruption au sein de cette assemblée déjà depuis longtemps décriée. Bien évidemment, c’est un secret que tout le monde connaît, puisque les lobbies qui rôdent et se pavanent encore et toujours dans l’enceinte du Parlement, dont le rôle est d’influencer la prise de décision par tous les moyens, y compris par le biais de la corruption, ont toujours opéré ouvertement, sous le regard indifférent des parlementaires eux-mêmes comme des médias européens, sans que personne s’en fût ému.
Là où le bât blesse, c’est qu’il s’en trouve des députés qui passent leur temps à donner des leçons d’intégrité à la Russie notamment, de patriotisme, ou même, comme c’est le cas de la bande de l’eurodéputé lituanien Andrius Kubilius, à demander des sanctions contre des pays souverains. Au motif que ceux-ci ne satisfont pas les désidératas d’une Union européenne sous le feu des critiques, elle-même, au travers de députés peu scrupuleux, patauge dans le dédale tourbeux de la corruption.
Ce n’est pas la première fois que des eurodéputés cèdent aux sirènes de l’argent facile. En 2011 par exemple, le journal britannique Sunday Times avait réussi à piéger trois eurodéputés qui avaient accepté des sommes énormes en contrepartie d’un vote en faveur d’amendements aux lois qui devaient alors être votées. D’autres députés européens ont été soupçonnés de rouler en faveur de lobbies qui ont eu à œuvrer en faveur de vote de lois permettant le pillage en règle des richesses de la République sahraouie par des sociétés européennes peu soucieuses de la légalité internationale.
M. S.
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