Incontournable !
Par Mrizek Sahraoui – Le président français sera en visite d’Etat en Chine du 5 au 8 avril. Emmanuel Macron sera accompagné par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Layen. Au menu de cette rencontre au sommet entre Xi Jinping et Emmanuel Macron figure la question économique. En témoigne le nombre de patrons des grands groupes français, une soixantaine, annonce-t-on, qui accompagnent le chef de l’Etat, mais également du nombre d’entreprises françaises présentes en Chine, quelques 2 000 activant sur le sol chinois.
Il sera évidemment question du conflit en Ukraine, dont l’issue semble s’éloigner en raison des aides financières et militaires apportées à l’Ukraine. Un soutien synonyme d’une volonté clairement affichée d’aggraver la situation. Mais, outre les éventuelles retombées économiques que cette visite pourrait générer, celle-ci vise surtout, étrillent les opposants, à redorer le blason d’un Président qui part en Chine fragilisé par un contexte de politique intérieure sur un chaudron bouillonnant, et celui à l’international marqué par un rejet franc et massif de la présence française, en Afrique notamment.
Le déplacement du chef de l’Etat français en Chine, le troisième depuis son élection en 2017, pourrait éventuellement donner l’occasion aux deux pays de renforcer leur coopération économique. Il n’en demeure pas moins que ce périple est la preuve que la Chine fait figure d’un acteur incontournable dans les affaires du monde, a fortiori dans un contexte international houleux et incertain, deux euphémismes, marqué par la guerre en Europe, la rupture entre la Russie qui ne fait que se défendre et l’Occident qui veut perpétuer l’ancien ordre mondial et, par ailleurs, par les tensions commerciales de plus en plus croissantes entre la Chine et les Etats-Unis.
Incontournable sur le plan économique : la Chine a littéralement sauvé le monde dans l’épisode du Covid, en fournissant les masques et du matériel médical. C’est surtout à l’occasion du conflit en Ukraine que la Chine est sollicitée. C’est au travers de la relation d’«amitié éternelle» entre la Chine et la Russie que beaucoup fondent l’espoir de trouver une solution pérenne à cette guerre qui met le monde en état de crainte permanente du chaos.
A l’évidence, le président Macron attend beaucoup de cette visite en Chine. Sur le plan médiatique et économiquement, mais aussi quant à la possibilité d’amener la Chine à agréer la démarche unilatérale occidentale qui consiste à accepter les conditions des pays alignés avec les Etats-Unis sur le règlement du conflit en Ukraine. Sauf que la réponse est déjà donnée par le président chinois à sa sortie du Kremlin à l’occasion de sa visite en Russie, le 20 mars dernier. XI Jinping dit : «En ce moment, il se produit des changements comme nous n’en avons pas connu depuis 100 ans. Et nous sommes ceux qui, ensemble, sont à l’origine de ces changements.»
La messe est dite.
M. S.
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