Les Accords d’Evian ou comment faire la paix sans rendre les clés au propriétaire

Macron
Le président français Emmanuel Macron à Alger. D. R.

Une contribution du Dr A. Boumezrag – En mars 1962, au bord du lac d’Evian, on a signé la paix. Une paix entre guillemets, bien sûr, puisque dans cette histoire, le colonisateur fait mine de s’en aller tout en gardant un double des clés. Et pas qu’un double : il a laissé ses valises sous le lit, gardé un œil sur la boîte à outils, et posé un contrat de location à durée indéterminée.

Oui, la France a quitté l’Algérie. Mais elle a laissé derrière elle des accords savamment ficelés, un droit de regard sur les ressources et une armée prête à camper encore un peu, «le temps de plier». On appelle ça la décolonisation façon gestion locative : tu rends les papiers, mais tu continues à passer le dimanche pour «voir si tout va bien».

Les Accords d’Evian, signés dans la lumière douce des Alpes, ont tout du bon vieux contrat entre amis : un cessez-le-feu, une reconnaissance de l’indépendance et… des conditions. Beaucoup de conditions. Trop pour qu’on parle vraiment de rupture. En réalité, c’était un «on fait semblant de rompre, mais on reste connectés sur WhatsApp».

Et puis, comme si cela ne suffisait pas, en 1968, on a signé un deuxième pacte : celui sur la circulation des personnes. Là encore, dans un apparent geste d’ouverture, on crée un régime spécifique pour les Algériens : un statut à part, ni tout à fait étrangers ni tout à fait bienvenus. Un couloir humanitaire aux allures de sas de contrôle, à travers lequel la France trie sa main-d’œuvre. Une sorte de relation toxique postcoloniale.

Mais soyons justes : la France n’a pas agi seule. L’Algérie, elle aussi, a joué le jeu de cette paix bancale, oscillant entre affirmation souveraine et dépendance structurée. Des élites formées en français, une économie formatée selon les standards hexagonaux et une diaspora comme levier politique et économique. On coupe le cordon, mais on garde la rallonge.

Aujourd’hui encore, ces accords vivent. Dans les mémoires, dans les traités non renégociés, dans les débats sur l’immigration, dans le gaz algérien qui chauffe les foyers français, dans les manuels scolaires trop pudiques. On a mis fin à la guerre, mais pas au lien.

Alors, faire la paix sans rendre les clés ? Oui. C’est même tout l’art de la diplomatie postcoloniale. Un tour de magie républicain : l’indépendance dans les mots, la dépendance dans les marges.

Et le plus drôle ? C’est que tout ça tient encore. Un accord vieux de soixante ans qui continue de structurer les flux, les peurs, les fantasmes. Comme quoi, en matière coloniale, la France ne lâche rien. Pas même les clés du passé.

Mais ne soyons pas injustes : ces accords n’étaient pas une exception. Ils étaient la règle. La norme douce du désengagement fort. L’art diplomatique de tourner la page sans l’arracher. Car la France, grande spécialiste du récit républicain, ne décolonise pas, elle «accompagne la transition», tout en s’assurant que la bascule ne devienne jamais renversement. La paix oui, la perte jamais.

Et puis, derrière le vernis des signatures, le droit est là pour faire joli. Car un traité, c’est comme une promesse électorale : ça a valeur tant que c’est utile. Dès que l’Algérie a montré trop d’assurance – nationalisation des hydrocarbures, discours non-aligné, soutien au tiers-monde – hop, les «accords» sont devenus «souvenirs», sauf les clauses utiles à l’Hexagone, qu’on s’est empressé de «réinterpréter».

Et aujourd’hui, 60 ans plus tard ? Le passé continue de faire de l’ombre au présent. Les clauses d’Evian flottent dans les négociations migratoires, dans les tensions mémorielles, dans les crispations sur les visas, dans les débats sur la repentance, comme un fil invisible tiré à chaque friction.

Quant à l’Accord de 1968 sur la circulation des personnes, il est devenu un totem et un tabou à la fois. Totem, parce qu’il institue un régime d’exception qui arrangeait tout le monde – travailleurs pour l’un, transferts de fonds pour l’autre ; tabou, parce que ce régime spécial rappelle un lien postcolonial qu’aucun Etat ne veut assumer ouvertement. Résultat ? Un texte bricolé, amendé, jamais abrogé, toujours en place, toujours instrumentalisé. L’immigration algérienne dérange mais on ne peut pas la bloquer sans crise diplomatique.

Dans le fond, ces accords sont le reflet parfait d’une époque qui ne passe pas. Une époque où la France voulait bien quitter la scène, mais pas les coulisses. Où l’Algérie voulait bien l’indépendance, mais avec les moyens de l’ancienne puissance coloniale. Où tout le monde a joué au divorce, mais en gardant des doubles des clés, des codes bancaires communs et une boîte aux lettres partagée.

Alors oui, faire la paix sans rendre les clés, c’est exactement ce que les Accords d’Evian ont réussi. Un exploit juridique et politique. Un chef-d’œuvre de diplomatie asymétrique. Et un legs encombrant, qui empêche encore aujourd’hui de penser la relation franco-algérienne autrement qu’à travers la dette, la blessure et le soupçon.

Car derrière les traités, il y a des silences. Et, parfois, les silences pèsent plus lourd que les signatures.

Les Accords d’Evian n’ont jamais été une fin. Ils furent un interlude, un entre-deux, une pause diplomatique dans une relation qui, au fond, ne voulait ni mourir ni guérir. On y a mis des signatures là où il aurait fallu des vérités. On y a glissé des équilibres artificiels là où pesait encore l’arrogance coloniale.

Car faire la paix sans rendre les clés, c’est plus qu’une formule. C’est une méthode. Une tradition française en matière de post-colonialisme : rendre l’apparence de la liberté, tout en gardant l’accès aux coulisses. Et tant que ce système tiendra, il sera impossible de construire une relation franco-algérienne lucide, apaisée, responsable.

Mais peut-être est-ce cela, au fond, le secret du post-empire : une séparation sans rupture, une indépendance sous surveillance, une histoire commune où l’un a les archives et l’autre les cicatrices.

«On ne se libère pas d’un empire avec un traité ; on s’en libère avec la mémoire et le courage de rompre.» (Kateb Yacine).

A. B.

Comment (19)

    Sur RÉSEAU INTERNATIONAL (RI) on publie tous les sujets et on laisse critiquer qui vous voulez; sauf le MAKHZEN !
    27 avril 2025 - 2 h 04 min

    Sur RÉSEAU INTERNATIONAL (RI) on publie tous les sujets
    et on laisse critiquer qui vous voulez; sauf le MAKHZEN !

      Diplomate
      27 avril 2025 - 23 h 29 min

      RI aurait été fondé par un Mauritanien et serait géré par des MRE.
      Il y a des pays qui savent récupérer le potentiel. Les nôtres ont refusé d’exploiter le potentiel. C’est ainsi.

    fifi padovani
    27 avril 2025 - 2 h 04 min

    «On ne se libère pas d’un empire avec un traité ; on s’en libère avec la mémoire et le courage de rompre.» (Kateb Yacine).
    Citer Kateb Yacine est une bonne chose mais alors pourquoi ignorer de qu’il a dit sur la langue française
    (Kateb Yacine).
    Je suis entièrement d’accord avec vous concernant les atermoiements de la France vis à vis de la décolonisation de l’Algérie car je suis pour une Algérie Algérienne heureuse et indépendante au sens propre du mot. Par contre, pourriez-vous m’expliquer en quoi le fait que l’élite algérienne, celle qui a permis à l’Algérie d’avancer dignement et avec intelligence au départ des français, en quoi le fait que cette élite ait été formée en français, soit un problème pour vous??? Quand donc allez vous arrêter de haïr les francophones algériens qui ont toujours travaillé pour le bien de l’Algérie algérienne? Quand donc allez vous enfin balayer devant votre porte pour apprendre d’abord à aimer et respecter vous concitoyens avant de charger la France de tous les maux? Bref! Quand donc le peuple algérien sera enfin uni du nord au sud et d’est en ouest, avec un vrai sentiment d’appartenance à un même nation chérie et respectée de tous? Certainement pas en imposant l’anglais à nos pauvres étudiants en médecine dès septembre prochain, en écartant les professeurs algériens chevronnés pour les remplacer par des enseignants frères musulmans anglophones certes mais si loin des compétences avérées de nos professeurs algériens francophones. Quand donc admettrez vous que maîtriser le français n’exclut nullement l’intelligence d’apprendre aussi l’anglais? Arrêtez donc de faire une fixation sur la France que les Algériens francophones ont depuis le 5 juillet 1962 complètement écartée car étant fièrement convaincus d’être Algériens Indépendants. Pensez plutôt à un réconciliation sincère entre tous les algériens et réformez l’enseignement pour permettre à notre jeunesse de croire en un avenir radieux en écartant les les intégristes qui ont fait tant de torts à notre cher pays. Une Algérienne Francophone qui adore son son Algérie, son peuple et la richesse de la diversité de sa culture.

      @Charybde en Sylla
      27 avril 2025 - 11 h 19 min

      Effectivement, « La langue française est notre butin de guerre » disait Kateb Yacine, l’islamisation de la société à commencer en 1962, lorsque on est allé chercher les coiffeurs et chauffeurs de taxi freristes egyptiens que Nacer ne voulait plus chez lui, ils sont devenus les profs des petits algériens, nous connaissons la suite, à présent ils ramèneront les profs de medecine freristes, on ira de charybde en sylla, nos dirigeants n’ont pas retenu la leçon, le problème ce n’est pas la France, le Fançais ou une quelconque langue ou culture mais plutôt nos choix.

    mansour
    26 avril 2025 - 19 h 18 min

    Les accords d’évian ont eu le grand mérite de faire cesser la guerre; Dans l’ euphorie de la fin de la guerre,et de l’indépendance acquise , les DZs de l’époque ne se sont pas posés beaucoup de questions sur le déroulé des négociations, qui mettait face à face une france coloniale dotée de toutes les compétences au sens large et d’une connaissance approfondie du territoire à travers les bases de données qu’elle s’est constituées tout au long de cette période de colonisation d’un côté et les négociateurs du FLN qui ,representait les intérêts des DZs et ceux de la future RADP. Nul doute que certains aspects ait été mal négociés vu les compétences dont disposait chaque partie. D’ailleurs la phrase prononcée par vge, face à Boumédienne;  » la françe historique salue l’Algérie indépendante » est très significative de l’esprit français. Aujourd’hui en 2025 un éminent DZ, fait un constat négatif sur l’approche ce l’ex colonisateur dans sa perception de ses rapports avec DZ. La françe est dans son rôle de puissance!!!!…. l’Algérie doit définir le sien et s’y tenir; est-ce si difficile?

    lhadi
    26 avril 2025 - 18 h 26 min

    Les calculs sordides, le narcissisme politique et l’amour morbide du pouvoir trouvent les meilleurs illustrations dans les systèmes – communiste et socialiste – qui sont imposés comme procédés de gouvernement. Les deux systèmes ont complètement échoué.

    Il ne faut pas se leurrer. La source de la prospérité et de la puissance de notre pays c’est son propre développement qui a besoin de ses propres moyens pour y parvenir, et qui n’entend pas les engouffrer indéfiniment dans des tâches sans issue.

    Pour contenir le néo-patrimonialisme plus ou moins autoritaire, le laxisme plus ou moins complaisant, et le conformisme plus ou moins sclérosant, le citoyen algérien que je suis, plaide pour des reformes politiques, économiques et sociales profondes qui répondent aux besoins les plus extraordinaires et ce, en changeant de cap.

    Cette lueur d’optimisme dans l’histoire tumultueuse de la politique algérienne et de la vie de notre nation, montre à tous le monde que les algériens veulent passionnément, ils veulent absolument une Algérie indépendante aujourd’hui et demain. Ils veulent une Algérie qui reprenne, la tête haute, sa place dans la marche du progrès et qui soit présente dans tous les domaines de la création humaine, une Algérie libre, forte et heureuse.

    Cette passion-là, ce patriotisme intransigeant animent la majorité silencieuse dont il appartient de construire une Algérie nouvelle en adéquat à une vision politique et économique, sociale et culturelle conforme à la loi fondamentale de la république, aux intérêts les plus élevés de la nation et in fine au bonheur des citoyennes et des citoyens de notre pays.

    Ces objectifs sont à la fois neufs et ambitieux. Je crois que nous pouvons, nous devons, tous ensemble, faire de l’Algérie un pays qui fonctionne bien, non pour quelques rares privilégiés mais pour chacun d’entre nous.

    Bâtir une grande Algérie meilleure qu’elle ne l’est aujourd’hui, telle sera la mission première qui incombe à tous ceux qui aiment leur patrie avant leur âme.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    la domination de César
    26 avril 2025 - 17 h 45 min

    Messieurs les « Experts colonialistes », nous connaissons vos pedigrees respectifs, alors changez le paradigme de votre vision de l’Algérie du XXIe siècle. Pourquoi voulez-vous nécessairement que l’Algérie soit modelée sur votre démocratie et les droits de l’homme « piétinées » ? La Chine a-t-elle pris la démocratie occidentale comme modèle? N’est-elle pas devenue une grande puissance mondiale? L’Algérie est un État souverain avec un président élu par son peuple, pas un État fédéral aux multiples diversités! N’adoptez pas une vision étriquée d’une Algérie souveraine et indépendante.
    Et nos hommes politiques d’aujourd’hui, face à ceux qui cherchent à dominer, ont les moyens de négocier avec discernement, d’exiger la réciprocité et d’évaluer la stabilité des positions existantes à moyen et long terme.
    Pour M. Micron et son régime de paris, continuer à manipuler des traîtres, des collaborateurs et des queers indignes qui ont trahi leur pays et n’ont pas le droit de parler au nom de l’Algérie, surtout sans les Algériens?
    Vraiment ca me donne envie de vomir en écoutant, tous les jours, les manigances et les intrigues de ces politicards français!
    Fichez-nous la paix! Laissez l’Algérie et les Algériens tranquilles!

    Diplomate
    26 avril 2025 - 17 h 22 min

    L’un des meilleurs textes que j’ai jamais lu sur la relation Algérie-France. Cela transcende des centaines de rapports en langue convenue et disons-le d’emblée, une véritable langue de bois standardisée qui répondent à un narratif trompeur que veulent entendre des décideurs qui jurent qu’ils ne sont responsables de rien (« Ils ne savent pas qui gouverne réellement le pays » phrase entendue au plus haut lieu).

    C’est peut être le début d’un long cheminement, celui de la vérité. En tant que diplomate qui tourne en rond depuis des decennies, je ne peux que féliciter l’auteur de cette contribution pour son extrême clairvoyance.

    Le simple fait humiliant que la France ait délibérément laissé un ministre de l’intérieur s’occuper d’un pays souverain comme au temps du Ministère de l’Algérie en dit long sur cette relation toxique et asymétrique qui continue ainsi avec la complicité d’un système incapable de se réformer.

      [email protected]
      29 avril 2025 - 7 h 48 min

      les jeunes français ignorent l’histoire coloniale de la france par contre fils et petits fis de colonisés émigrent en masse en France.

    VT
    26 avril 2025 - 16 h 59 min

    Moi, ce qui m’a interpellé, c’est le discours de Tebboune devant le Parlement algérien et à la TV publique algérienne. qu’il demandait que la France s’excuse et qu’elle reconnaisse ses crimes.

    Et qu’il ne voulait aucune compassion financière. Pourtant, son rôle est de diriger l’Algérie en tant que nation, pas de décider quoi, qui, où et comment. C’est le peuple algérien qui est le patron et le décideur de son pays et de sa nation, aucune autre personne que le peuple…

    Si tu acceptes aucune compassion financière, donc tu acceptes aussi tout ce qui a été volé depuis 1830, plus les tonnes d’or et les biens algériens, les canons par exemple…

    Ce n’est pas à l’État algérien de demander des excuses et de récupérer ces biens et d’être remboursé des biens volés et de l’or volé, etc.  ; c’est à l’État français de le faire vis-à-vis de l’Algérie et de tout rendre sans aucune condition  !

    La France doit payer de ses crimes et rendre les biens algériens (archives, vestiges volés, tableaux, etc.) et payer en milliards ses crimes au peuple algérien…

    Tebboune est payé pour diriger, pas pour négocier et faire des cadeaux  ; personne ne fait de cadeaux aux Algériens…

    Anonyme
    26 avril 2025 - 14 h 27 min

    Par rapport à la barbarie ,aux massacres et génocides perpétrés par la france coloniale et néocoloniales (une autre forme de pression et d’oppression : de 1962 à nos jours la france a pratiqué un autre mode de barbarie ) , l’Algérie devrait instaurer un tribunal d’exception pour juger tous ces crimes et réunir des informations et des témoignages parmi les citoyens encore en vie qui ont connu vu ou assisté à ces tortures -dans tous les sens du terme- pratiquées par les français dans le cadre de leurs différentes missions . ce tribunal aura pour mission première d’ouvrir le dossier douloureux qui hante les mémoires du peuple algérien et de porter officiellement et dans toute sa vérité la responsabilité des différents régimes français coupables de ces exactions à la connaissance de tous les peuples de la planète.
    proposition audacieuse peut être mais réalisable
    ONE TWO THREE ! VIVA L’ALGERIE

    Anonyme
    26 avril 2025 - 14 h 18 min

    Et qui était ministre des Affaires Étrangères d Algérie en 1968 ?? ………..Et qui tenait Réunion avec un Chef d État major de l Armée Algérienne dans un Hôpital Militaire …………Français dans le milieu des Années 2010 ?? ……….

    Anonyme
    26 avril 2025 - 13 h 01 min

    Pourquoi le recteur de la mosquée de paris s’autorise-t-il des interviews sur l’Algérie et son président?

    Luca
    26 avril 2025 - 12 h 57 min

    Les accords on s’en fiche ils sont obsolètes, et l’Algérie avance et progresse, sans racisme sans haine sans nazisme politique comme la france et sont moteur puant le rn fn . Le fight est là et tout est à revoir, car la lutte est ainsi faite, le progrès est ainsi fait, les comptes nouveaux appellent à qui sait entendre et résonner et obtenir la justice de par sa volonté de la créer. La france fafa doit présenter des excuses à l’Algérie, officiellement à la tribune de l’ONU ,… excuses filmés et retransmises dans le monde entier, et même sur cnews pedonazi

    Barberousse
    26 avril 2025 - 11 h 50 min

    une parfaite illustration de la relation Algérie / france…il est temps de changer de braquet…Rome, Bruxelles, Pékin, Londres nous apportent beaucoup plus que Paris qui ne nous apportent que des problèmes, faut se rendre à l’évidence..

    Anonymat
    26 avril 2025 - 11 h 00 min

    Dans le présent papier, l’auteur simplifie la situation à la limite de la carricature, les choses ne sont pas aussi simple que ça, autour de nos plusieurs pays dans le monde sont soit colonisés soit colonisateurs, tous presque sans exception sauf nos autres peut être, ont redéfini leurs relations et sont passés à autres choses sans renié l’histoire et le passé, le Japan a reçu sur la figure deux bombes atomiques qui ont littéralement vérifiées deux grandes villes, quelques années plus tard le Japan et l’oncle SAM sont devenus deux grands alliés et le sont toujours, au passage, les deux villes par le sérieux et le travail sont redevenues habitables et prospères, la guerre du Vietnam est sans doute l’une des plus violentes de l’histoire, les experts américains ont estimé que pendant plusieurs années, le sol vietnamien recevaient en moyenne une bombe toute les 8 minutes, une fois que l’oncle SAM humilié et rentré chez lui, il faut revoir les images de Saigon pour voir c’est quoi être humilié, Giap rentre à la maison et les dirigeants vietnamiens sont passés à autres choses, édifier une puissante économie avant tout le fruit d’une école d’excellence et de qualité, fruit d’un travail sérieux, aujourd’hui ils sont devenus des partenaires économiques de premier plan sans renié le passé, le peuple Vietnamien n’oublie pas son passé en même temps travaille pour améliorer sa situation et laisser un pays stable et prospère à ses enfants, aujourd’hui le Vietnam parmi les dix premiers dragons asiatiques malgré l’environnement hostiles qui l’entoure et dispose d’une chaise à la table des géants, je peux cité un chapelet d’exemples, de notre côté nos ancêtres se sont sacrifiés pour que nous vivons dans la dignité, hélas nous avons échouer à édifier un Etat nation puissant, de nombreux choix opérés à des moments importants ont ruiné la possibilité d’un éveil, d’un réveil et d’une évolution, aujourd’hui à défaut de construire un avenir pour nos et nos enfants, à défaut d’un projet de société, à défaut une vision stratégique, hélas nous vivons dans le passé de nos valeureux ainés, comme si nous étions coincés dans une zone du temps lointain et incapables de sortir, je ne peux reprocher à la France de défendre ses intérêts, je ne pourrais pas reprocher aux français le fait de faire venir une main d’œuvre technique et artisanale hautement qualifiée, nous sommes les seuls coupables de nos malheurs et de nos échecs , il existe deux types d’Etats, les loups et les brebis, on ne peut pas reprocher au loup sa nature de prédateur et on ne peut pas non plus s’apitoyer continuellement sur le sort des petits de la brebis, à nos choisir ce que nous voulons être et assumer définitivement notre situation fruit de nos choix et de notre travail, le jour où nous commençons à réfléchir ne serait ce que qu’à l’école, la qualité et le contenu des enseignements et arrêter de faire de nos enfants des zombies religieux, nous regarderons les choses en face en disant la vérité, ce jour là peut être nous commencerons notre quête du savoir et notre chemin vers des lendemains sérieux et meilleurs, pour le moment nous sommes hélas mal barré.

    Mohamed El Maadi
    26 avril 2025 - 10 h 56 min

    (…)
    Au-delà des signatures et des célébrations officielles, l’indépendance algérienne de 1962 portait en elle le poids d’une réalité complexe, façonnée par 132 ans de colonisation. La victoire militaire du FLN, bien que décisive, ne pouvait à elle seule résoudre les défis colossaux qui attendaient la jeune nation.

    Après huit années d’une guerre d’usure dévastatrice, l’Algérie se trouvait face à un paradoxe : victorieuse mais exsangue, souveraine mais dépendante, libre mais entravée par l’héritage colonial. Les négociateurs algériens, malgré leur détermination, faisaient face à une machine administrative française rompue aux subtilités diplomatiques et aux tractations internationales.

    L’urgence de la reconstruction imposait des choix pragmatiques. Le pays manquait cruellement de cadres techniques et administratifs. Les structures étatiques étaient à rebâtir entièrement. La gestion des ressources naturelles, notamment des hydrocarbures, nécessitait une expertise technique que seule l’ancienne puissance coloniale maîtrisait alors.

    Le maintien de certains liens économiques avec la France ne relevait pas uniquement d’une stratégie française de domination post-coloniale, mais d’une nécessité pratique pour l’Algérie. Le pays devait simultanément gérer son indépendance, construire un État moderne et assurer la subsistance de sa population.

    Dans ce contexte, les Accords d’Évian apparaissent moins comme une simple manipulation française que comme le reflet des contraintes de l’époque. Le contexte international, marqué par la Guerre froide et les mouvements de décolonisation, influençait également les marges de manœuvre des négociateurs algériens.

    Les compromis acceptés, qui peuvent aujourd’hui paraître déséquilibrés, répondaient à des impératifs immédiats. La priorité était de sortir du conflit pour entamer la reconstruction nationale. L’Algérie ne pouvait pas, d’un seul coup, effacer plus d’un siècle de domination coloniale et ses profondes implications structurelles.

    Cette réalité historique explique la nature ambivalente des accords. Si la souveraineté politique était acquise, l’indépendance économique et technique nécessitait un processus plus long. Les liens maintenus avec la France, bien que contraignants, permettaient une transition progressive vers une autonomie complète.

    La construction de l’État algérien s’est ainsi faite par étapes, naviguant entre affirmation de souveraineté et nécessités pratiques. Les divisions internes, les défis de la reconstruction et l’héritage colonial ont façonné une indépendance qui ne pouvait être aussi totale et immédiate que souhaitée.

    Soixante ans plus tard, comprendre ces accords nécessite de les replacer dans leur contexte historique. La critique légitime de leurs dispositions ne doit pas occulter les contraintes réelles auxquelles faisait face l’Algérie de 1962. Le pays a dû construire son indépendance sur les ruines d’un système colonial profondément enraciné, une tâche qui ne pouvait s’accomplir en un jour.

    L’histoire des Accords d’Évian nous rappelle ainsi que l’indépendance n’est pas un événement, mais un processus. Un processus long, complexe, fait de compromis nécessaires et d’avancées progressives, où la réalité impose souvent ses contraintes aux idéaux les plus légitimes.

    Anonyme
    26 avril 2025 - 6 h 59 min

    Masmar Djeha, n’est ce pas?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.