La France de Driencourt ou le temple de la jaquette flottante érigée en religion
Par Karim B. – L’Algérie est revenue sur le devant de la scène française après un léger recul à la Bourse de la surenchère politique et médiatique. Ces dernières vingt-quatre heures, les comparses du théâtre parisien sont remontés sur les planches pour réciter leur tapage anti-algérien, avec quelques ajouts, histoire de faire semblant de ne pas offrir du réchauffé à leurs spectateurs baillant.
Dans ce nouveau brouhaha, millésime mai 2025, il est difficile d’hiérarchiser les criailleries, aussi allons-nous les citer dans le désordre pour coller à la situation qui règne dans cette France qui a touché le fond et qui continue de creuser.
CNews, qui se prosterne devant le régime nazi d’Israël, accuse La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon de «courber l’échine devant l’Algérie». Décidément, on aura tout vu et tout entendu ! Reste-t-il aux Français écrasés par la pauvreté assez d’énergie pour rire de ce burlesque chaplinesque où les comiques des plateaux de télévision excellent de mieux en mieux dans l’absurde ?
Non loin de là, au siège du Parlement, une majorité de députés, conduits par l’extrême-droite, viennent de se fendre d’une motion-torchon «exigeant» de l’Etat algérien qu’il se soumette à leurs désidérata – libérer «immédiatement» Boualem Sansal –, les signataires semblant avoir remonté le temps jusqu’à l’ère de l’ignoble colonisation où l’Algérie était décrétée territoire français.
A ces geignements ronflants, la justice algérienne vient de répondre par un mandat d’arrêt international émis contre l’enfant gâté du roi de France et de ses bouffons Gallimard, Lévy, Lang et tutti quanti. Au contraire de ce que pourraient croire les porteurs d’encensoirs, qui avancent dans la procession pour annoncer le crucifié Sansal, ce geste des autorités algériennes vise moins à châtier le collabo Kamel Daoud qu’à rompre la solitude du prisonnier auquel son acolyte de la plume asservie tiendra compagnie.
Sur ces entrefaites, les aboyeurs hurlent à la trahison à l’endroit d’une trentaine d’élus amis de l’Algérie, qui viennent, ce 8 mai, commémorer avec les Algériens cette date tragique où 45 000 manifestants pour la liberté furent massacrés par la France porteuse de civilisation.
Et, au milieu de ce vacarme de souk marocain, un acteur caméléon, le grotesque Xavier Driencourt, dans un aparté intérieur, dit l’épilogue dans un soliloque médiocrement joué sur la chaîne publique France 5 : «Si Trump en donne l’ordre dans un simple tweet, l’Algérie libérera Boualem Sansal en dix minutes.» Fou rire général dans la salle de spectacle. Voilà ce que vaut cet ambassadeur nommé par l’Elysée au poste diplomatique considéré comme le plus important par la France, si bien que ceux qui l’occupent émargent tous à la DGSE, le service d’espionnage en charge de la déstabilisation continue de «l’ancienne colonie».
Les attaques féroces ont donc repris de plus belle depuis peu et, dans cette campagne enragée, tous les coups sont permis. C’est que, dans la France d’aujourd’hui, vous pouvez insulter l’Algérie autant que cela vous plaise, mais gare à vous si vous vous en prenez à un homosexuel. Car être de la jaquette flottante y est érigé en foi, si bien que jouir de l’orifice fait office de religion et toute opposition à la pénétration dans ce sombre temple de l’épicurisme équivaut à un suprême sacrilège lourdement puni par la loi positive.
K. B.
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