Les trois défis majeurs des relations algéro-russes selon un centre moscovite

L’axe du salut
Abdelmadjid Tebboune et Vladimir Poutine. D. R.

Par Abdelkader S. – Le centre Evgeny Primakov pour la coopération internationale souligne que «toute analyse des relations russo-algériennes commence généralement par l’affirmation selon laquelle le plus grand pays d’Afrique et du monde arabe, d’une part, et le plus grand pays du monde en général, d’autre part, disposent d’un énorme potentiel de coopération est généralement suivie de quatre affirmations, toutes incontestables». La première d’entre elles étant que «les relations russo-algériennes s’appuient sur une histoire de coopération riche et positive».

Ces relations historiques «reposent également sur une aspiration commune à bâtir un ordre mondial multipolaire plus juste, libéré de la domination d’un pouvoir unique et des séquelles persistantes du colonialisme», explique l’institut russe, qui rappelle qu’en 2023, les deux pays ont signé la Déclaration sur la coopération stratégique renforcée, «qui constitue le fondement juridique et normatif de leurs relations». Lesquelles relations, «au-delà de la coopération militaro-technique, notamment dans les domaines commercial, économique et humanitaire, sont restées relativement modestes», note toutefois le centre Evgeny Primakov.

«Globalement, on peut affirmer que la signature de la Déclaration sur la coopération stratégique renforcée en 2023, conjuguée à l’attention renouvelée de la Russie pour sa politique étrangère africaine et aux efforts accrus de l’Algérie pour diversifier sa politique étrangère et ses liens économiques, a donné un nouvel élan aux relations entre les deux pays», poursuit le centre, dans une étude publiée le mois de juillet courant. «Cependant, précise-t-il, son développement futur nécessitera apparemment de relever trois défis majeurs».

«Premièrement, il est nécessaire de renforcer le dialogue continu entre les parties, non seulement au plus haut niveau politique, mais aussi entre les institutions de la société civile, les entreprises et les experts. Ce dialogue permettra aux deux parties de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle et de rendre leurs attentes réciproques plus réalistes», explique le centre Evgeny Primakov.

«Deuxièmement, il est nécessaire de surmonter la contradiction évidente entre les priorités économiques extérieures de Moscou et de l’Algérie. Alors que la Russie vise principalement à développer ses relations commerciales, l’Algérie manifeste un intérêt bien plus marqué pour attirer les investissements. Depuis 2023, l’Algérie prend notamment des mesures pour améliorer son climat d’investissement», relève le centre.

«Troisièmement, il est nécessaire d’approfondir les liens économiques entre les deux parties, qui restent jusqu’à présent largement limités aux grandes entreprises. Le travail remarquablement actif de la Mission commerciale russe en Algérie et du Conseil d’affaires russo-algérien récemment revitalisé laisse espérer une implication plus large d’acteurs», indique Vasiliy Kuznetsov, docteur en sciences politiques et auteur de l’étude. «Parallèlement, des difficultés persistantes, telles que la méconnaissance des milieux d’affaires de l’autre partie et les difficultés d’obtention de visas, rendent peu probable une évolution rapide de la situation», fait-il remarquer.

A. S.

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.