Rabat s’accroche à un pot de peinture pour crier à la réconciliation avec Alger
Par Kamel M. – Les médias marocains ont couru au siège de l’ambassade d’Algérie à Rabat dès que les riverains ont signalé la présence d’un pot de peinture au plus près de l’édifice. La conclusion est vite tirée : si les autorités algériennes ont décidé de ravaler les façades du bâtiment désert, c’est que le retour de l’ambassadeur d’Algérie au Maroc est imminent. Raccourci facile d’un régime marocain aux abois, dont le roi vient, une nouvelle fois, de supplier le voisin de l’Est de faire preuve de mansuétude à l’égard du pouvoir fourbe qu’il représente.
Le Makhzen sait pertinemment qu’il n’existe aucune chance pour que l’Algérie réponde favorablement à ses sollicitudes chafouines, enveloppées dans un discours mielleux empoisonné, qui alterne entre menaces et rappels des «rapports fraternels» qui «lient les deux peuples». Le piège d’André Azoulay ne fonctionne pas, tant il est visible au travers des formules jésuites utilisées dans le texte lu par son obligé Mohammed VI, dont l’état mental et physique présage sa fin imminente à la tête du trône marocain, qu’il représente au nom de la France, dont le Maroc est un département d’outre-mer. Aussi, si l’Algérie devait négocier un retour à la normale dans les relations avec le Makhzen, c’est avec la France qu’elle s’assoira à la table des négociations pour réclamer la fin des hostilités contre elle et appeler le pouvoir de Paris à plus de retenue et au respect du droit international.
Des sources algériennes ont tempéré les ardeurs des autorités et des médias marocains, en expliquant que la rénovation des murs extérieurs de notre ambassade à Rabat n’est aucunement liée à quelque retour imminent de l’ambassadeur dans la capitale marocaine, mais qu’elle est une opération ordinaire que l’Algérie effectue chaque année pour réfectionner le bâtiment, vitrine de l’Algérie. L’empressement des clairons du Makhzen à interpréter cette action banale comme le signe avant-coureur d’une réouverture prochaine de notre représentation diplomatique trahit une obsession marocaine maladive et une schizophrénie incurable.
Aucun geste et aucune action positive n’ont émané de la partie marocaine pour qu’il puisse y avoir ne serait-ce qu’un semblant de tendance à une éclaircie dans les relations entre les deux pays. Au contraire, le Maroc et la France, unis pour le pire, persistent dans leurs provocations et dans leur hostilité à l’égard d’une Algérie plus résolue que jamais à donner aux dirigeants de ces deux Etats, otages d’une voyoucratie, une mémorable fessée géopolitique.
K. M.
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