La marque de la honte

Les émirs du Golfe porteront à jamais la marque de la honte. D. R.

Par Sid-Ali Mokhefi – Ce qui se joue à Gaza n’est pas un simple conflit, c’est une extermination lente et méthodique d’un peuple, effacé de sa terre au nom d’un projet colonial et économique planifié. Les bombes ne détruisent pas seulement des maisons, elles anéantissent une mémoire, une culture, une existence.

Et pourtant, alors que les images d’enfants ensevelis sous les décombres se répandent chaque jour, le monde musulman se tait. Ses capitales brillent la nuit, ses marchés grouillent de vie, ses élites signent des accords économiques et ses dirigeants posent en conférences internationales, pendant qu’un peuple frère est réduit en poussière. En islam, détourner les yeux devant l’injustice qui frappe un frère, c’est en être complice. Le Jour du jugement, l’oppresseur et celui qui l’a laissé faire subiront le même châtiment.

Ces rois et monarques bédouins, au lieu de tourner leurs regards vers la mosquée Al-Aqsa, les détournent vers leurs palais dorés, les mains tendues vers les salons de leurs protecteurs et les contrats qui prolongent leurs trônes. Ils se plient, tête basse, devant des puissants qui les traitent comme on traite un serviteur docile qu’on récompense d’un sourire méprisant.

Même les animaux ont un instinct de protection envers leurs petits. Un enfant, c’est sacré. Le souffle d’un innocent, c’est sacré. Pourtant, Israël piétine cette évidence avec une arrogance froide, comme si tuer des enfants était devenu un acte ordinaire. Une humanité qui regarde un enfant se faire massacrer et qui se tait n’a plus le droit d’exister. Elle mérite de disparaître, car elle a touché le fond. Ce silence n’est plus de la simple indifférence, c’est une complicité assumée avec le crime. Celui qui détourne les yeux renonce à toute dignité, à toute foi, et porte pour toujours la marque de la honte.

Israël a beau tuer et détruire, il ne parviendra jamais à effacer la Palestine de la mémoire du monde. On ne bâtit pas une nation sur le vol et le sang. Même Dieu ne peut cautionner une telle cruauté. La Palestine, elle, est éternelle et restera un Etat palestinien. Chaque enfant assassiné, chaque famille brisée, révèle la vraie nature de ce projet : écraser toute résistance. Mais le jour viendra où leurs alliés et complices détourneront les yeux, car personne ne peut s’allier éternellement à la honte. Et ce jour-là, la Palestine se relèvera de ses cendres, plus forte que jamais.

S.-A. M.