Belani : «Les tensions artificielles provoquées par le Maroc compliquent les relations bilatérales»

S'exprimant devant les eurodéputés du Parti populaire européen (PPE), dans le cadre de son cycle de rencontres sur la situation dans la région euro-méditerranéenne, l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, a estimé que les relations entre l'Algérie et le Maroc «font les frais de tensions artificielles provoquées cycliquement par l'autre partie». Selon le diplomate algérien, Rabat tente «vainement» de gagner des points sur le dossier du Sahara Occidental qui, rappelle l'intervenant, demeure du ressort des Nations unies. M. Belani regrette que cette attitude «préméditée et systématique» de la part des Marocains complique davantage les relations bilatérales et l'intégration régionale, lesquelles se trouvent, toujours selon l'ambassadeur, «otages de la moindre crispation ou déconvenue enregistrée sur cette question». Il affirme que c'est cette attitude qui «a fait dérailler en 2013 une dynamique de normalisation et de densification des relations algéro-marocaines, dont les premiers résultats positifs ont été enregistrés dans le sillage des échanges de visites ministérielles engagés au cours de l'année 2012». Pour rappel, les médias et une partie de la classe politique marocains se sont lancés dans une campagne d'hostilité d'une rare virulence contre l'Algérie, en criant à des «plans de déstabilisation» nourris «par les Algériens» contre le Maroc, par l'entremise du Front Polisario, et accusant Alger de «tourner le dos à l'intégration maghrébine», après la fermeture de ses frontières terrestres. C'est le roi lui-même qui, cycliquement, ouvre le bal par un discours incendiaire qui prélude à des campagnes hystériques contre l'Algérie et tout ce qui la symbolise. Cet acharnement s'explique surtout par la volonté du Makhzen de détourner l'opinion locale d'un marasme économique endémique, en n'hésitant pas à pousser la provocation jusqu'à manipuler des activistes pour arracher le drapeau national algérien du toit du consulat d'Algérie à Casablanca, un 1er novembre, date anniversaire du déclenchement de la Révolution. C'était en 2013. Au lieu de s'excuser de ce grave affront fait aux Algériens, le gouvernement marocain continuait à s'enfoncer dans son enfermement et son mépris. Le but recherché des Marocains étant de provoquer chez leurs voisins une réaction impulsive aux conséquences incalculables. Mais ces manœuvres n'ont jamais fonctionné. Tant d'exemples montrent, en effet, que c'est le gouvernement marocain qui cherche à entretenir ce climat de tension entre les deux pays.
R. Mahmoudi

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