Louisa Hanoune accuse : «Tliba a corrompu des membres du PT pour déstabiliser le parti»

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a clairement accusé Baha-Eddine Tliba, vice-président de l’Assemblée populaire nationale, d’avoir été derrière le mouvement de redressement qui a ciblé son parti. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision El-Bilad, la pasionaria assure qu’il avait usé de moyens matériels pour «recruter» des «dissidents» et les dresser contre les instances du parti. Louisa Hanoune affirme que Baha-Eddine Tliba n’a pas été le seul, lui qui est membre du comité central du FLN et proche du secrétaire général de ce même parti, Amar Saïdani. Mme Hanoune, pour laquelle la page est tournée après la réussite du congrès extraordinaire, refuse cependant de donner plus de détails sur ce «complot» qui vise le PT dont les positions «dérangent certains milieux» au pouvoir. La SG du PT estime que sa priorité à l’heure actuelle est de défendre l’Etat algérien qui fait l’objet d’une agression extérieure, en faisant allusion à la «manœuvre haineuse» de Manuel Valls, Premier ministre français, contre l’institution présidentielle. Mme Hanoune a relevé, non sans étonnement, le silence criant de ceux qui attaquent le PT sur ses positions. «Ces gens-là (Tliba et Saïdani) se sont murés dans un silence suspect. On ne les a pas entendus commenter les tensions entre Alger et Paris», a souligné Mme Hanoune qui n’exclut pas leur implication dans le scandale de Panama Papers ou dans d’autres scandales semblables. La SG du PT assure que son parti reste fidèle à sa ligne politique et que rien ne va le faire infléchir. Louisa Hanoune dénonce dans ce sillage le silence de la justice algérienne sur l’affaire de Panama Papers dans laquelle est cité, pour le moment, le nom d’un ministre en fonction. Pour elle, la justice doit ouvrir une enquête et appliquer les nouvelles dispositions de la Constitution qui incriminent l’évasion fiscale. Elle est revenue sur l’affaire Chakib Khelil en dénonçant, là aussi, le silence de la justice. «Cet homme est revenu en Algérie comme si de rien n’était, alors qu’il a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international qui a été retiré, certes, par la suite pour vice de forme, mais le contenu de ce mandat est maintenu. L’affaire est encore au niveau de la justice. Le minimum aurait été de le présenter devant le juge d’instruction, puisque son nom est cité dans l’affaire Sonatrach II et dans l’autre affaire en cours en Italie», a souligné Mme Hanoune, qui ressent son retour et sa tournée dans les zaouïas comme une provocation. Louisa Hanoune estime qu’il aurait décidé de revenir en Algérie pour peut-être fuir la justice américaine qui est, d’après elle, sur une nouvelle affaire de corruption entre une compagnie américaine et Sonatrach. Elle affirme une nouvelle fois que Chakib Khelil a fui l’Algérie. Pour elle, sa tournée dans les zaouïas et la médiatisation dont il bénéficie sonnent comme une précampagne. Cela tout en assurant que le peuple algérien ne va jamais accepter qu’il soit dirigé par un agent de la Banque mondiale qui s’est mis au service des Etats-Unis pendant de très longues années. Louisa Hanoune considère que Chakib Khelil est coupable de quelque chose de plus grave que la corruption. Il s’agit de haute trahison à travers la loi de «la honte» qu’il a élaborée en 2005. «Il a failli condamner à mort la nation algérienne en offrant les richesses du pays aux multinationales américaines», a-t-elle dénoncé, rappelant les positions du PT à l’époque. Louisa Hanoune a affirmé qu’elle a dénoncé plusieurs fois Chakib Khelil auprès du président Bouteflika en assurant que ce dernier ne l’avait jamais défendu.
Sonia Baker

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