Les BRICS et nous

BRICS Alg
La stratégie des BRICS est de favoriser le codéveloppement. D. R.

Par Abderrahmane Mebtoul – Le poids des BRICS remet en cause l’architecture actuelle des relations internationales. D’une manière générale, l’action des BRICS a permis de soulever des problèmes jusque-là ignorés par les pays développés dans un esprit dépassé de domination, comme le déséquilibre de l’économie mondiale, qu’il ne peut y avoir de développement global sans le développent et de prospérité de la majorité des pays en voie de développement, proposant de créer un partenariat global, fondé sur le dialogue productif par une compréhension mutuelle et une coordination des efforts entre le Nord le Sud afin de résoudre les nombreux défis de notre monde.

C’est sous l’impulsion des BRICS que le G20 a transformé le forum de stabilité financière en conseil de stabilité financière, les BRICS ayant soutenu le rapport sur les G-SIFI pour réduire les risques moraux des institutions financières systématiquement et globalement importants, les fonds de couverture, le shadow banking, les produits dérivés financiers des marchés offshore et les agences de notation ayant été ramenés pour la première fois sous la supervision. Mais c’est pour échapper à la dépendance de l’hégémonie du dollar que les BRICS ont décidé de créer une nouvelle banque de développement à travers la contribution des Banques centrales des Etats membres des BRICS, une partie des réserves de devises étrangères pourrait être concentrée, de même, par l’émission d’emprunts sur le marché financier international, ce qui permettra de concentrer des fonds pour servir à la construction des infrastructures dans les BRICS.

Les avantages de la nouvelle Banque de développement tournerait autour de trois axes directeurs : mieux utiliser leurs devises étrangères afin de réduire le risque d’inflation et de rétrécissement de leur réserve de devises étrangères et de mieux servir leurs économies réelles ; les bénéfices que la Banque de développement pourraient tirer de l’investissement dans les économies réelles et dépasseraient largement ceux que les Banques centrales pourraient tirer de l’achat de bons du Trésor des pays développés et l’investissement dans les infrastructures pourrait stimuler la demande intérieure de ces pays, entraînant la croissance économique ; la nouvelle Banque de développement ferait la promotion de l’usage des monnaies nationales des pays membres, ce qui pourrait promouvoir le commerce intérieur et l’investissement réciproque de ces pays, réduisant ainsi la dépendance au dollar, bien qu’en baisse mais dominant dans les transactions internationales suivi de l’euro.

En somme, la création de la nouvelle Banque de développement traduit la volonté des BRICS d’une rénovation de leur gouvernance interne.

La stratégie des BRICS est de favoriser le codéveloppement, notamment en Afrique, se fondant sur le respect du choix souverain du système politique et économique de chaque nation, tenant compte de son histoire et de son anthropologie culturelle. L’Algérie, et cela est reconnu par la majorité de la communauté internationale, est un acteur stratégique sur le plan énergétique et de la stabilité de la région, en ce qu’elle détient tous les atouts pour servir de pont pour le développement de l’Afrique qui possède des richesses importantes dont la population, en 2022, avoisinait 1,4 milliard d’habitants. Ce qui explique les rivalités entre les grandes puissances, notamment entre les Etats-Unis et la Chine, dont le projet de la route de la Soie.

A. M.

Comment (7)

    Anonyme
    25 avril 2023 - 22 h 26 min

    Un seul facteur constant,
    [ hormis l’énergie ].
    Tomber du ciel

    Qu’est ce que nous allons
    pouvoir bien leur vendre.

    Donc, ce que nous sommes
    supposer produire.

    Je laisse à d’autres d’établir
    la liste…

    BRICS : OK mais Attention aux Mirages
    3 avril 2023 - 12 h 38 min

    Chaque Pays doit Travailler.
    Personne d’autres que les ALGERIENS ne Développeront l’ALGERIE.
    Sinon , bien sûr que rejoindre cet Ensemble est une très bonne Chose.

    lhadi
    1 avril 2023 - 17 h 57 min

    Le manque de grande finesse d’analyse, alliée à une faible maitrise des rouages géo-politiques internationales, est une caractéristique de la cécité mentale à rebours de tout esprit qui concilie l’exigence et le pragmatisme, l’attachement profond à la souveraineté nationale et la conscience éclairée d’une nécessaire adaptation aux évolutions de ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste, source de confrontations, de conflits idéologiques, et toujours aspiré à une redistribution des responsabilités sur la scène internationale.

    C’est ce constat qui m’a convaincu, à mon sens, d’engager avec des partenaires politiquement et économiquement fiables, un véritable dialogue stratégique pour construire, dans tous les secteurs, un partenariat ambitieux.

    Celui-ci doit devenir pour l’Algérie une des priorités diplomatiques.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Abou Stroff
    1 avril 2023 - 8 h 53 min

    « L’Algérie, et cela est reconnu par la majorité de la communauté internationale, est un acteur stratégique sur le plan énergétique… » soutient A. M..

    contrairement à l’auteur, je pense que nous tournons en rond depuis des décennies à cause de notre spécialisation en tant que pourvoyeur d’hydrocarbures au reste du monde et nous continuerons à tourner en rond (avec ou sans notre intégration au sein des BRICS) si nous nous contentons de nous percevoir ou d’être perçus comme de « vulgaires » pourvoyeurs d’hydrocarbures au reste des économies dont la reproduction repose sur le travail, la production et l’innovation.

    en termes simples, l’auteur nous suggère, indirectement, de renforcer le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à des tubes digestifs ambulants doublés de zombies décérébrés, en adhérant aux BRICS.

    en termes crus, il me semble que si notre avenir se réduit à n’être que des pourvoyeurs d’hydrocarbures au reste du monde, il n’y a aucune raison d’envisager notre intégration aux BRICS, puisque cette dernière ne sera point synonyme de développement économique ou de progrès social, bien au contraire.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part le constat incontournable que, tant que les bases du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation n’auront pas été, d’une manière ou d’une autre, sapées, notre adhésion aux BRICS ne sera qu’un épisode dans notre incapacité à réintégrer l’histoire qui, pour le moment, se fait sans nous.

    Elephant Man
    1 avril 2023 - 6 h 56 min

    Enfin, les BRICS !

    GHEDIA
    31 mars 2023 - 22 h 05 min

    Ce que je disais, il y a plus de six mois semble prendre la voie de la concrétisation : L’Algerie a-t-elle les moyens de sa politique?
    La réponse est sans aucun doute OUI. Elle dispose de plusieurs atouts dont le plus important est l’atout énergétique qui lui permettrait, si elle le désirait vraiment et si elle en faisait la demande, d’être accueillie à bras ouvert par le groupe BRICS.
    Nous l’encourageons vivement à adhérer à ce groupe géopolitique.

      Anonyme
      15 avril 2023 - 14 h 08 min

      Accueillie à bras ouverts? Apparemment ce n’est pas le cas. Statut d’observateur jusqu’à ce que ces messieurs daignent lui ouvrir la porte le jour de la saint glinglin. Si le pays veut sortir du marasme où l’on mis certains, elle doit se retrousser les manches et ne compter que sur lui même.

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