L’assassinat d’un musulman en France révèle la face sombre d’une société où l’islamophobie s’est institutionnalisée. Un meurtre qui n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement d’années de stigmatisation orchestrée par une alliance malsaine entre médias complaisants, politiciens opportunistes et officines idéologiques.
Le message est désormais limpide pour la communauté musulmane : se soumettre ou disparaître. Cette alternative funeste, fruit de trente années de propagande anti-musulmane, s’est profondément ancrée dans l’inconscient collectif français. Le silence assourdissant de la classe politique et des associations, si promptes à s’indigner quand d’autres communautés sont visées, témoigne de cette banalisation de l’islamophobie.
L’unanimité dans l’absence d’empathie est révélatrice. Les digues morales qui protégeaient certaines communautés ont cédé quand il s’agit des musulmans. La France, prisonnière de ses démons coloniaux, n’a jamais entrepris son examen de conscience sur sa relation complexe avec l’islam et les étrangers.
Pourtant, l’histoire est là pour rappeler l’apport inestimable des musulmans à la libération et à la reconstruction du pays. Mais cette réalité historique s’efface devant un racisme systémique qui persiste à considérer le musulman comme l’éternel étranger.
Que l’assassin soit d’origine bosnienne ne change rien à l’équation : c’est en France qu’il s’est nourri de cette haine, c’est en France qu’il est passé à l’acte. La machine médiatique qui insiste sur ses origines tente de masquer une réalité glaçante : en 2025, on peut mourir en France pour le simple fait d’être musulman.
Les années à venir s’annoncent sombres. L’absence de réaction massive face à ce crime révèle une situation plus grave encore que ce que redoutait la communauté musulmane. Le risque de véritables pogroms n’est plus une hypothèse fantaisiste mais une menace tangible. Les musulmans de France sont désormais confrontés à un danger existentiel, pendant que la société détourne le regard, complice passive d’une violence qui ne dit pas son nom.
La préfecture de police de Pistoia (Italie) a identifié le meurtrier d’Aboubakar Cissé comme étant « Oliver Hadzovic », âgé de 21 ans. Jusque-là son nom avait circulé comme « Olivier A. », un homme né à Lyon en 2004, de nationalité française et d’une famille bosnienne de 11 enfants, jusqu’ici, il était inconnu des services de police. Le suspect est chrétien. Il vit avec le RSA et passe une bonne partie de ses journées devant les jeux vidéos.
Comment (2)