Ce mensonge enraciné sur le rôle des Etats-Unis dans la victoire sur les nazis

Les vainqueurs réunis à Yalta, en 1945. D. R.

Par Nabil D. – En définitive, tout ce que nous savons sur la Seconde Guerre mondiale nous est relaté par l’historiographie orientée occidentale et la filmographie prolifique américaine. Nous sommes gavés, dès l’enfance et jusque dans les programmes scolaires, par les récits héroïques des soldats américains dont les faits d’armes sont surfaits sur les écrans des salles obscures, fruit d’un travail de propagande extraordinairement exécuté par les studios d’Hollywood, détenus par les capitaines de l’industrie cinématographique dominante, affiliés dans leur écrasante majorité au lobby sioniste.

Ce que la propagande américaine et ouest-européenne propage depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est le résultat de la manipulation de l’opinion publique internationale par les maîtres de l’influence sur la pensée et la réflexion. C’est dans ce contexte précis que le neveu du psychiatre Sigmund Freud, Edward Bernays, a joué un rôle central dans la guerre parallèle qui a mis aux prises ce dernier au fameux Joseph Goebbels, guerre menée sur le terrain de la désinformation et du relèvement du moral des troupes amies en leur donnant l’impression de la victoire en pleine débâcle.

Ce travail s’est poursuivi du côté américain après la fin de la guerre pour diffuser les images d’une Amérique salvatrice sans laquelle l’armée nazie n’aurait pas été vaincue. Cette idée a été ancrée dans les cerveaux avec la complicité obligée des Européens redevables à l’Oncle Sam de leur avoir prêté l’argent nécessaire pour reconstruire leurs pays rasés, dans le cadre du plan Marshall. Parmi les exigences des créanciers américains, l’amplification de l’apport des soldats outre-atlantistes et le dénigrement du rôle de l’ex-URSS, bien que cette dernière ait perdu le plus grand nombre de combattants et fut le dernier rempart face aux troupes allemandes qui perdront la guerre définitivement aux portes de Moscou.

Cette propagande se poursuit jusqu’à nos jours, avec le développement des technologies de l’information et de la communication, et l’hégémonie numérique des plateformes qui leur servent de support, à savoir les réseaux sociaux dominés par les GAFAM, ces géants du web, si puissants qu’ils sont désormais appelés le sixième continent. La déformation des faits se poursuit et les médias modernes ont supplanté le 7e Art, reléguant les films de guerre au second plan, après que des grandes et coûteuses productions hollywoodiennes, à l’image de Platoon, Apocalypse Now et The Day After, eurent transformé la cuisante défaite des GI‘s au Vietnam en victoire et semé la terreur sur la menace nucléaire rouge qui devait venir de l’ancien bloc de l’Est conduit par l’ogre russe.

Dans cette guerre cognitive, non seulement les Etats-Unis accaparent tous les mérites et se présentent comme l’axe du bien par opposition aux méchantes Russie et Chine, mais une frange entière de la population mondiale est complètement ignorée, bien qu’elle ait activement participé sur le terrain des opérations durant les guerres de 14-18 et de 39-45. Les centaines de milliers d’Africains, qui ont laissé leur vie dans les tranchées françaises contre l’occupant allemand, n’ont eu droit à aucune considération à la hauteur de leurs sacrifices, sinon une médaille accrochée occasionnellement au col d’une veste fripée et une participation symbolique aux festivités du 14 Juillet. Le tout agrémenté d’un discours de remerciement hypocrite qui ne sera jamais hissé au niveau de la reconnaissance réelle de l’exploitation honteuse de ces appelés enrôlés de force dans un conflit qui n’allait pas leur assurer leur propre indépendance.

Au contraire, en Algérie, le 8 mai 1945, ce sont 45 000 civils qui seront massacrés pour avoir manifesté leur désir de s’affranchir à leur tour de la colonisation française.

L’histoire contemporaine de l’humanité est bâtie sur la mystification et cette dernière, faite de dissimulation, de tromperie et d’inexactitude, est l’une des raisons qui font que le monde ne connaîtra pas la paix tant que les Etats-Unis continueront de se servir de cette arme d’intoxication massive dont elle tient les commandes.

N. D.