Tirs croisés contre l’Algérie : Retailleau réactive ses flagorneurs de pacotille
Une contribution de Belhouari Bouziane – Décidément, mensonges, fake news, injures et même l’outrage ne sont plus l’apanage exclusif de la presse électronique et des activistes des réseaux sociaux, ces nouveaux pseudo-tribuns des plateformes numériques. Non, une certaine presse, se parant des oripeaux des traditions anciennes de la France en matière de presse papier, vient de plonger ses mains dans cette mélasse purulente.
Cette fois, ce sont des journaleux expatriés qui viennent de prêter leur encre aux «pourfendeurs» de tout ce que représente l’Algérie, pour reprendre l’expression de Farid Alilat, ancien scribouillard du quotidien Le Matin, redevable à Mohamed Benchicou pour sa carrière, dans sa diatribe du jour contre son pays et contre le ministre de la Communication, le Dr Mohamed Meziane.
Bruno Retailleau, qui a fait de l’Algérie son unique programme politique, ne peut pas rêver mieux. Farid Alilat, dont les pas ont souvent foulé les sentiers de la controverse, vient de se distinguer par une offre de service à ce suppôt de l’extrême-droite, en allant jusqu’à user de mensonges à tire-larigot, pour prouver sa loyauté aux nostalgiques de «l’Algérie-française».
Sur sa page Facebook, le sieur Alilat a accompagné son entrefilet, publié par Le Point, dans lequel il s’inquiète de l’avenir de la langue française en Algérie, d’un commentaire évoquant sans le nommer le ministre de la Communication sur la base d’une confidence d’un diplomate français, sans se donner la peine de vérifier ses informations, lui qui se targue d’être un journaliste professionnel indépendant.
Sur la base de cette confession qui n’a étrangement jamais été rendue publique auparavant, «des responsables algériens ont conditionné l’ouverture d’un second lycée français dans cet établissement d’excellence», selon les dires de Farid Alilat, rédacteur depuis quelques années de l’hebdomadaire Jeune Afrique, publication connue pour sa tendance peu amène envers notre pays et par son addiction à la mamelle financière du Makhzen, a vite fait un raccourci vers le ministre de la Communication pour distiller successivement deux grossiers mensonges.
Il avance, dans un premier temps, de manière erronée, voire même délibérément infondée, que le ministre – dont il se garde bien de mentionner le nom – «consacre une part de son temps à pourfendre la France» ! Une assertion purement fantaisiste, qui n’est appuyée par aucune déclaration de sa part allant dans ce sens. En réalité, le ministre ne manque jamais une occasion de souligner que l’Algérie n’entretient aucune animosité envers le peuple français, auquel elle témoigne un respect sincère et profond, et qu’elle n’éprouve aucune hostilité envers la République française, dont elle reconnaît l’universalité et la grandeur de ses valeurs.
Affirmer, en revanche, que le ministre de la Communication ne manque jamais une occasion de s’attaquer aux partisans d’une chimère désuète, celle liée à la politique colonialiste française, est non seulement parfaitement justifié, mais également aisément vérifiable.
Le sieur Alilat, une nouvelle fois, recourt à un mensonge éhonté, déjà formellement démenti par Hayat TV, dont le sigle fut pourtant utilisé sur Facebook dans le but de conférer un vernis de crédibilité à une pure information fallacieuse, selon laquelle «le ministre aurait des enfants inscrits dans une grande université parisienne».
Là encore, il manifeste un amateurisme flagrant sur le plan professionnel, dissimulant derrière ses allégations une volonté manifeste de nuire. Rien n’est précisé sur cette université, ni même sur le nombre d’enfants prétendument scolarisés.
Chacun le sait – nul ne l’ignore – que les enfants du ministre Mohamed Meziane n’ont jamais tiré le moindre avantage de la France. Ce seul fait éclaire d’un jour cru la valeur des écrits de ce journaliste que rongent l’amertume et le mépris de soi. Aveuglé par sa rancune, il s’abandonne sans résistance aux bras accueillants de Retailleau et aux thèses rances d’une extrême-droite haineuse.
D’ailleurs, Alilat a été à l’origine d’une fallacieuse nouvelle qui relève de la désinformation, relative à la livraison d’un don algérien de 30 000 tonnes de fuel de haute qualité au Liban pour faire face à la crise d’électricité qui le frappait en août dernier. Son limogeage maquillé en départ de Jeune Afrique est à imputer à cette désinformation.
Farid Alilat a choisi son camp depuis longtemps. Ses écrits l’ont déjà prouvé, à travers notamment sa collaboration épisodique avec Le Point, autre canard «généreux» dans sa production éditoriale franchement anti-algérienne, ou Jeune Afrique, publication relais des politiques néo-colonialistes de l’ancienne puissance coloniale et soutenue par la monarchie alaouite.
Un autre personnage sulfureux, Mohamed Sifaoui, – acteur controversé de la lutte contre le terrorisme, journaliste qui émarge à la même enseigne que Kamel Daoud et Farid Alilat –, connu pour ses accointances troubles avec les services du pays qui l’héberge — s’est porté au secours d’une campagne médiatique orchestrée depuis l’Hexagone contre son propre pays. Une campagne qui, visiblement, s’essouffle, vacille et peine à masquer les signes d’un déclin annoncé.
Fidèle à lui-même, il s’est illustré par une diatribe d’une violence rare à l’encontre du président de la République et des services de renseignements algériens, livrée dans les colonnes du Journal Du Dimanche (JDD), du 11 mai 2025, qu’il a, sans fondement, travesti en enquête. Mais faut-il vraiment s’en étonner ? Sifaoui a depuis longtemps troqué la vérité contre l’opportunisme, en rejoignant le cercle parisien des mercenaires de la plume.
Il n’est guère surprenant pourtant que ces écrits aient vu le jour au même instant qu’un autre article consacré par L’Express, signé par une journaliste peu connue en Algérie, une certaine Charlotte Lalanne. Celle-ci, emportée par un zèle mal contenu, s’en est prise violemment à un autre responsable algérien – en retraite depuis 10 ans –, le visant à coups de plume comme on tirerait à boulets rouges sur une personne désarmée et dépourvue.
Ces écrits, qui se rejoignent dans le fond, s’apparentent à une levée de bouclier qui ne cache pas son nom et qui obéit au même rédacteur en chef, justifiant, par la même, cette quête salvatrice en Algérie, de constituer un véritable «front éditorial», capable de peser dans cette guerre «gnostique» qui vise la stabilité du pays. Nous assistons, aujourd’hui, à une production de contenus abusivement malveillants, à caractère foncièrement belliqueux, relayée par les différents supports médiatiques, allant jusqu’à mobiliser le front des éditeurs, comme c’était le cas récemment avec Kamel Daoud et Boualem Sansal, romanciers sans talents reconnus, qui se sont mis avec zèle au service des ennemis de leur patrie.
Désormais, notre pays doit agir pour contrer cette campagne. Le front médiatique préconisé par le ministre de la Communication doit impérativement se transformer en un véritable front éditorial, qui inclue une production littéraire qui devrait s’abreuver à l’esprit de résistance ayant fait le socle des nombreux romanciers et poètes algériens, dont rien que l’évocation force le respect.
B. B.
Université d’Oran
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