Une urgence de l’heure : relier la formation de nos jeunes aux besoins réels de nos territoires

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Notre jeunesse doit devenir un acteur confiant du développement national. D. R.

Par Sid-Ali Mokhefi – L’Algérie fait face à une urgence : relier enfin la formation de nos jeunes aux besoins réels de nos territoires. Nos villes grandissent, les attentes des citoyens augmentent, mais le modèle actuel de formation professionnelle et d’emploi local n’est plus adapté. Il est temps de bâtir un modèle concret, fondé sur la coopération entre tous les acteurs pour créer des emplois durables et moderniser nos villes.

Aujourd’hui, les centres de formation professionnelle (CFPA) travaillent souvent en silos. Les jeunes formés peinent à s’insérer, faute de lien avec le monde du travail et les besoins des communes. Les mairies, qui pourraient être de véritables pourvoyeuses d’emplois de proximité, n’ont pas encore structuré ce rôle. Pourtant, les besoins sont là : propreté, voirie, éclairage public, recyclage, services numériques, entretien des espaces publics.

Pour avancer, il faut bâtir un cadre de gouvernance clair. Chaque wilaya pourrait se doter d’une cellule territoriale de formation et d’emploi, sous l’autorité du wali. Cette cellule réunirait les directions concernées : Formation professionnelle, Emploi, Anem, CFPA, mairies et représentants des entreprises locales. L’objectif est de créer un véritable pont entre la formation et le terrain.

Chaque année, cette cellule établirait un pacte local pour l’emploi, définissant les besoins en formation, les modalités d’alternance entre entreprises et services municipaux et les objectifs d’embauche locale.

Le rôle des maires serait pleinement renforcé dans ce dispositif. En tant que premiers responsables de la gestion locale, ils disposeraient d’un levier direct pour piloter la modernisation de leur commune et devenir de véritables acteurs de l’emploi de proximité au service de leurs concitoyens.

La modernisation des villes deviendrait ainsi un levier direct de création d’emplois, tant dans les services urbains que dans le numérique. Les plates-formes numériques développées par nos diplômés en informatique permettraient de piloter ce dispositif, d’assurer la transparence et de suivre les parcours des jeunes formés et insérés.

Ce modèle contribuerait également à structurer l’économie locale, en réduisant l’économie informelle et en offrant à de nombreux jeunes des parcours formalisés, inscrits dans un cadre professionnel durable. Il participerait à renforcer la cohésion sociale, en donnant aux jeunes des perspectives concrètes et en valorisant leur rôle dans l’amélioration de leur cadre de vie.

Les walis et les élus locaux disposeraient ainsi d’un cadre opérationnel leur permettant de répondre de manière visible et concrète aux attentes des citoyens. La Taxe communale citoyenne (TCC) viendrait compléter ce dispositif, en finançant une partie des emplois créés. Les citoyens verraient leur contribution se traduire directement par un cadre de vie modernisé et par l’intégration de leurs enfants dans la vie active.

Mais pour que ce modèle fonctionne pleinement, il doit être inscrit dans la loi. Il en va de l’avenir de notre jeunesse et de la solidité économique de notre pays. C’est par une volonté politique claire, exprimée au plus haut niveau, que ce dispositif pourra être déployé sur l’ensemble du territoire.

Notre jeunesse doit devenir un acteur confiant du développement national et le gardien de l’héritage de l’Algérie. Le moment est venu de faire de cette ambition une priorité nationale.

S.-A. M.

Comment (6)

    Captain
    10 juin 2025 - 20 h 41 min

    Il y a urgence à réformer toute la structure de la société algérienne qui n’a pas encore connu sans grand sursaut.

    Le traitement radical de la délinquance algérienne à la Bukele attend toujours !

    Il faut arrêter de dire que tout fonctionne en Algérie.
    Il faut au contraire dénoncer tout ce qui ne fonctionne pas en Algérie.

    Regarder ce qui se passe en Iran qui connait un développement scientifique faramineux, sans précédent dans l’Histoire de l’Humanité, si l’on met de côté d’une part la Chine actuelle et les Etats-Unis, la France, le Japon, la Grande-Bretagne l’Allemagne d’autre part chacune à son époque de gloire.

    En Iran l’autonomie manufacturière, la maîtrise totale du cycle nucléaire, l’excellence à tous les niveaux, la qualité suprême, la haute intelligence et la plus fine compétence sont une question de vie ou de mort. Il n’y a probablement pas de week-end, ou s’il existe, leurs hommes politiques et scientifiques travaillent probablement tous les jours sans discontinuer. L’Algérie doit cesser de se regarder le nombril et commencer enfin à recruter les meilleurs candidats à chaque poste sans exception. L’école doit encourager les meilleurs élèves dès la maternelle et l’Etat doit les accompagner eux ! et non les privilégiés proches du pouvoir.
    Ce n’est pourtant qu’à cette condition que l’Algérie sortira de son marasme économique et scientifique actuel et pourra rivaliser avec les plus grandes Nations de ce monde. Tebboune est un grand président mais il doit absolument débusquer et s’attaquer à la corruption et au népotisme qui sévissent à chaque recoin de l’administration algérienne.
    Comment se fait-il qu’il est impossible pour des Algériens de France dépourvus de logement en Algérie de venir s’y installer ? Récemment un article de TSA faisait état d’un candidat au retour à qui on avait demandé de régler un an de loyer à l’avance et qui avait été découragé. Quelque chose ne fonctionne pas en pays Algérien. Les plus hautes instances doivent s’attaquer à ces problèmes de fond pour faire émerger une nouvelle classe moyenne savante qui déplacera indéniablement la classe qui s’est accaparée jusque-là toutes les richesses du pays… sans faire de l’Algérie un grand pays…
    Cette classe qui ne produit rien ne peut plus continuer à présider aux destinées de l’Algérie comme si de rien n’était alors que tout indique que l’Algérie est l’une des prochaines cibles sur l’agenda mondial de génocidaires sionistes.

    Z
    10 juin 2025 - 19 h 40 min

    un retard de (50 ANS pourtant un centre de formation par ville dans le domaine manuel n est pas insurmontable

    Villes AADL, mesures à mettre en place en urgence
    10 juin 2025 - 14 h 49 min

    valoriser l’activité économique des villes AADL , favoriser la cohésion sociale, la citoyenneté par l’insertion professionnelle et donner l’opportunité aux habitants des quartiers AADL de contribuer à la réussite du Programme AADL .

    Le mal de nos gouvernants : Priorité à la main-d’oeuvre turque
    10 juin 2025 - 14 h 16 min

    Nos gouvernants avancent sans planification dans la construction de villes dans le cadre de l’ADDL en favorisant la main d’œuvre extérieure, Chinoise au départ et maintenant turque au détriment de la formation de nos jeunes aux métiers du bâtiment et l’émergence par effet de l’évier d’entreprise algérienne du bâtiment.
    En urgence une loi charte d’insertion:
    Favoriser l’interaction entre offre et demande d’emploi dans les marchés ADDL par une loi charte d’insertion en imposant aux bénéficiaires de ces marchés un pourcentage 20% de ces marchés à la formation de nos jeunes aux métiers du bâtiment.

    Si MOUH
    10 juin 2025 - 13 h 53 min

    ENFIN…. nos politiques et nos décideurs algériens commencent à comprendre ….enfin….
    Deux objectifs doivent être prioritaires
    1) promouvoir la formation professionnelle à différents niveaux de qualifications
    2) promouvoir la recherche en synergie et en collaboration avec l’industrie dans tous les secteurs
    3) utiliser les thèses les plus sérieuses et en tirer profits tels des brevets d’invention utiles à la mise en valeur des technologies de pointe …etc…
    4) contrôler la qualité et la régularité des thèses soutenues car beaucoup ne valent rien suite aux plagias et autres tricheries. La justice doit passer par là pour débusquer les contrevenants et les châtier.

    El-Azizia
    10 juin 2025 - 11 h 30 min

    Enfin! il n’est jamais trop tard ! Il est grand temps de sortir du modèle de l’ancien temps, je propose modestement les principes de l’enseignement suédois (pays ou je vis depuis 30 ans).
    La seconde chance, c’est-a-dire pouvoir rattrapper la matière ou on est le plus faible pour continuer son parcours, sans passer par le redoublage. La souplesse dans l’encadrement, la rigidité casse, comprendre et accompagner, un cadre scolaire sécurisant avec des rapports sociaux qui mettent en avant la résolution des conflits. Un cadre familiale qui permet l’épanouissement de l’enfant: Qui n’est pas un faire valoir qui doit réussir là ou les parents n’ont pas pu, c’est un individu, futur citoyen avec un avenir qui le sien.
    Quand, je vivais en france, j’ai aidé beaucoup de jeunes qui auraient pu mal tournés, en les accompagnant comme un grand frère, des algériens, italiens , tunisiens, portugais.
    Aujourd’hui j’ai 70 ans je ne suis pas milliardaire, mais riche d’avoir contribué avec mes petits moyens.

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