Film de l’Emir Abdelkader : la commission consultative et d’expertise remet son rapport final

Emir Abdelkader
La vérité historique doit être révélée pour éviter des polémiques inutiles. D. R.

L’établissement public El-Djazairi a réceptionné le rapport final de la commission consultative et d’expertise, chargée d’accompagner le projet cinématographique national sur l’Emir Abdelkader et superviser la préparation préliminaire de l’étude et la sélection du scénario du film sur cette figure historique, a annoncé mardi la même institution.

Le ministre de la Culture s’est «félicité du travail colossal de cette commission historique», exhortant le producteur du film à «mettre en valeur la figure historique de l’Emir Abdelkader, les vestiges et la beauté du pays, de manière à donner une dimension universelle à ce film».

La commission consultative et d’expertise a été installée le 10 février 2025 avec la charge de définir l’idée générale du scénario, les axes principaux de la vie de l’Emir Abdelkader, identifier les faits historiques essentiels à représenter dans le film et déterminer les principaux personnages du scénario.

Plusieurs personnalités académiques et artistiques ont pris part aux travaux de cette commission, dont Djamel Yahiaoui, Dalila Hassain Daouadji, Ahmed Bedjaoui, Omar Driassa, Allel Bittour, Waciny Laredj, Mustapha Khiati et Abdelkader Dahdouh.

R. C.

Comment (7)

    VivaDZ
    27 juin 2025 - 20 h 35 min

    Quelqu’un a-t-il lu kitab al mawaqif ?

    Abdelouahab Hammoudi
    26 juin 2025 - 20 h 50 min

    ABDELKADER, le film :
    Pour que l’âme du film soit algérienne, même si les acteurs sont étrangers, même si le réalisateur est étranger, il faut que le scénario soit écrit par un Algérien.
    La sève d’un film, c’est le scénario.
    La solution pour réussir ? C’est de chercher à universaliser le local qui n’existe nulle part ailleurs.
    C’est notre gage de réussite. Montrer quelque chose que les autres n’ont pas l’habitude de voir ou n’ont jamais vue !
    Pour faire ce bio-pic, on suivra les traces de Gladiateur, Spartacus, Ghandi, Le message, Omar El Mokhtar, etc.
    Ces films ont été faits pour toute l’humanité car ces hommes, dans leur évolution spirituelle, deviennent un modèle pour toute l’humanité. Et c’est dans ce sens qu’il faut opérer, si on veut faire un film sur L’émir Abdelkader. Faire ce film uniquement pour les Algériens, c’est prêcher auprès de gens déjà convaincus et personne ne vous contredira si vous leur dites que l’Emir est un personnage exceptionnel.
    Si les Algériens ont aimé Gladiateur, Spartacus, Ghandi, Le Message, Omar El Mokhtar, c’est parce que les personnages de ces films n’appartiennent pas uniquement à leurs pays respectifs mais aussi à l’humanité entière et ont enrichi à travers leurs parcours et actes héroïques, les valeurs de cette même humanité.
    Dans cette optique, un film sur Abdelkader intéressera les Algériens et les spectateurs partout à travers le monde lorsqu’il apportera de nouvelles valeurs au monde et que ces valeurs seront éminemment nôtres. C’est là notre apport au développement civilisationnel mondial.

    Commençons par le nom du héros à faire connaître aux jeunes algériens et au monde.
    Abdelkader, le serviteur du Tout-Puissant.
    Puisque l’homme est aux facettes multiples, quelle est la facette qui répond le mieux aux attentes actuelles de ce monde et à celles de la jeunesse algérienne ?
    Il s’agit d’offrir un modèle d’identification à tous. Et là, c’est le rôle du génie de l’écriture scénaristique et de la réalisation.

    Pour le scénariste Algérien, l’écriture de cette œuvre sera à la fois un engagement patriotique et une responsabilité sociale car le travail abouti sera une source de fierté pour le pays si le film a du succès ou source de dérision dans le cas contraire.
    Parmi les paradigmes d’écriture scénaristiques qui existent de par le monde (il y en a une dizaine), il faut choisir celui qui sied le mieux ici et qui est sans nul doute celui confectionné à partir des travaux de Joseph Campbell : «le voyage du héros» (the hero’s journey en Anglais).
    A travers ce paradigme d’écriture de scénario, l’Emir sera appréhendé comme un héros en devenir.
    En résumé : si l’Emir est un héros, et il l’est, c’est parce qu’il a commencé son voyage initiatique ici en Algérie en forgeant sa personnalité dans un combat physique contre les envahisseurs français, en poursuivant son combat mais sous une forme intellectuelle dans la captivité en France et en le finissant en Syrie en méritant pleinement son titre de l’Emir Abdelkader El-Djazaïri. Le premier combat, c’était l’initiation à travers le feu des armes.
    Le deuxième combat c’était la continuation de l’initiation par le choc des idées durant sa captivité.
    L’ultime combat fut celui de la perfection morale : tolérance et justice à travers son célèbre acte de défense des chrétiens en Syrie.
    Le destin de l’Emir n’était pas de libérer l’Algérie ni de défaire la France militairement, la conjoncture ne s’y prêtant pas à l’époque, mais de faire valoir les valeurs intrinsèques du peuple algérien que nous devons reconquérir, et ces valeurs il les a vécues ici en Algérie, puis imposées en France comme prisonnier et enfin en Syrie où il a été déporté. Donc le combat de l’Emir a été plus un combat de valeurs qu’un combat d’armes.
    Donc la description de l’Emir ne saurait se suffire d’une partie de son long parcours.
    Il s’agira de montrer que la vie de l’Emir n’est faite que de jalons lesquels, pris isolément, certains peuvent paraître négatifs mais, vus dans la totalité du vécu émirien, s’avèrent être des éléments rationnels, indispensables et constitutifs de l’avènement de la forme la plus achevée du héros émirien : l’idéal algérien de liberté, de tolérance et de justice.
    L’arc du développement du caractère de l’Emir sera le suivant :
    Algérie (Emir jeune) – France (Emir mûr)-Syrie (apothéose du personnage)-Algérie (retour du héros avec l’élixir vers on pays, ici sous forme de martyr, la réappropriation de l’Emir par son peuple sous forme d’un idéal à réaliser, l’Emir est nôtre, le combat continue).
    Le film sur l’Emir doit nous faire revivre affectivement et émotionnellement le drame de ce héros martyr qui s’est sacrifié pour son pays et en faire la décharge cathartique salutaire vers une réappropriation éclairée de notre identité millénaire.
    Car l’Emir ne vient pas du néant. Il est la résultante d’un passif : l’Histoire algérienne depuis l’Antiquité et qui continua à travers lui jusqu’à la génération de Novembre et se poursuit jusqu’à aujourd’hui.
    L’idéal du héros émirien a été l’idéal algérien de liberté, de tolérance et de justice depuis l’Antiquité et jusqu’à aujourd’hui, d’où le sentiment de solidarité inné de l’Algérien avec toute personne opprimée.
    En ce sens, le film sur l’Emir doit être un modèle d’identification pour le jeune Algérien et permettre à l’Algérie de contribuer par un apport personnel à travers la personnalité de l’Emir à la construction d’un humanisme qui sauvera l’humanité.
    Et là, notre héros national ne sera pas un super héros. Juste un homme, exceptionnel certes mais humain, qui aime sa famille, sa tribu, son pays, qui s’est cultivé et qui a continué à apprendre toute sa vie. Et selon le cas, aussi guerrier, poète, philosophe ou un homme de religion.

    Pour conclure, un film n’est pas une leçon d’histoire !
    Abdelouahab Hammoudi
    Romancier-scénariste

    Mohamed El Maadi
    25 juin 2025 - 15 h 13 min

    (…)
    Le cinéma n’est pas un musée. Il n’est pas davantage un pupitre d’école où l’on vient réciter des slogans morts-nés. Le cinéma est un art du vivant, du mouvement, de la chair, de la poussière, de la respiration. Ce que l’Algérie attend, ce n’est pas une hagiographie scolaire sur l’Émir Abdelkader, mais une **grande fresque humaine**, à la hauteur de *Gladiator*, *The Last Samurai*, ou *Lawrence of Arabia*. Un récit total, porté par une mise en scène puissante, des plans larges, des figurants par centaines, une lumière inspirée de Delacroix et une musique à la hauteur du tragique et de la grandeur.

    **L’Émir Abdelkader n’est pas une carte postale. C’est un stratège, un poète, un visionnaire, un homme qui souffre, doute, aime et résiste.** Il est impossible de le figer dans les seuls contours d’un discours patriotique figé, sous peine de le trahir.

    Ce film doit oser :

    * **Montrer la douleur et la solitude du commandement**, les dilemmes moraux, la tentation de la vengeance, les ambiguïtés des alliances.
    * **Suggérer, subtilement, une histoire d’attachement**, une relation discrète, pudique mais sincère, avec une femme (réelle ou fictionnelle), qui permettrait d’ancrer le personnage dans une profondeur affective, sans trahir sa piété ni ses engagements.
    * **Représenter l’intelligence stratégique et l’épaisseur philosophique** de l’Émir : les scènes de combat ne valent rien sans les dialogues politiques, les échanges théologiques, les débats d’idées.
    * **Mettre en scène les grandes trahisons**, notamment celle du Maroc, non pas de manière brutale ou frontale, mais avec **l’art de la suggestion**, des regards, des choix ambigus, des dialogues feutrés, qui laissent au spectateur la joie de comprendre — et la douleur de deviner.

    Il faut :

    * **Un acteur à la hauteur**, ni une idole nationale sans charisme, ni une star formatée. Un homme de chair, de regard et de silence. Capable d’habiter la figure sans la sanctifier.
    * **Des décors authentiques**, des armes d’époque, des chevaux, de la poussière, du vent et du silence. Que la nature elle-même témoigne de la rudesse de l’histoire.
    * **Une narration soignée** : linéaire mais rythmée, mêlant scènes intimes, grands discours, batailles filmées à hauteur d’homme, et pauses méditatives.
    * **Une langue élevée**, pas celle des téléfilms ou du théâtre de boulevard, mais celle des hommes d’État, des penseurs, des sages. Il ne faut pas que l’Émir parle comme un imam fatigué du journal télévisé.

    Enfin, **ne pas faire un film soviétique**, ni une leçon de morale. Faire un **chef-d’œuvre pour le monde**, où l’universel passe par l’intensité du particulier. Un film qu’on projette à Cannes, à Venise, à Berlin. Un film où l’Algérie ne proclame pas sa grandeur : elle la fait ressentir.

    Algérien Pur Et Dur
    19 juin 2025 - 18 h 42 min

    Même si le sultan du Maroc avait, au départ, apporté un appui logistique à l’émir Abdelkader, il y mit fin après la déroute de ses troupes à la bataille d’Isly en 1844 – une concession exigée par la France dans le cadre du traité de Tanger. On peut toujours dire que ce revirement n’a pas été une trahison préméditée, du type de celle infligée par Bocchus à son beau-fils Jugurtha en le livrant à Rome en 105 av. J.-C. Mais cela ne change rien au fond: le sultan aurait très bien pu poursuivre son soutien, par loyauté religieuse, par sens de l’honneur partagé, ou tout simplement par conscience historique, en s’inscrivant dans un combat commun et héroïque contre l’armée coloniale française. Peut-être qu’à deux, ils auraient pu renverser le rapport de force.
    Au lieu de cela, ce choix – ou ce renoncement – a condamné Abdelkader à l’isolement, privé d’un appui stratégique à l’ouest précisément quand il en avait le plus besoin. La fermeture des frontières n’a pas simplement été symbolique: elle a pesé concrètement sur l’issue du conflit, précipitant son encerclement et sa reddition au duc d’Aumale en 1847.
    J’ose espérer que cet épisode capital serait intégré dans le scénario du film en préparation, si tant est qu’il soit encore en cours d’écriture. À moins, encore une fois, qu’on préfère épargner les susceptibilités du voisin au prix d’un nouvel effacement de la vérité historique. Ce ne serait pas la première fois que la realpolitik passe avant l’Histoire. Nous en avons déjà fait les frais depuis 1962 — et plus d’une fois.

    bien , bien !
    18 juin 2025 - 19 h 29 min

    Ah bien, j’espère qu’il y sera évoqué le Traité de la Tafna signé avec Bugeaud ::

    Dr Kelso
    18 juin 2025 - 18 h 02 min

    Perfect ! Well done !
    L’Émir Abdelkader Allah Yarhmou a su s’illustrer par le courage l’élégance intellectuelle l’humanisme et surtout Il a incarné au peuple Algérien l’idée d’une
    Nation Libre. Voilà pourquoi l’Histoire est intéressante dans la mesure où elle remet les pendules à l’heure. Tout le monde sait que l’Islam est avant tout Justice.
    Aux USA, une ville porte son nom El Kader.

      ANONYMOUSTOP
      18 juin 2025 - 19 h 28 min

      100% d’accord👍
      Rien à rajouter sinon que
      je suis impatient de voir le film
      qui j’en n’en doute pas, sera un succès !

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