L’Algérie puissance solaire en veille : trois hélices pour lancer enfin la transition

Solaire
Il est temps que notre soleil serve à bâtir. D. R.

Une contribution Sid-Ali Mokhefi – L’Algérie est l’un des pays les plus ensoleillés au monde. Notre Sahara brûle sous un or dont nous ne savons que trop peu tirer parti. Le soleil est là, prêt à irriguer l’avenir. Mais le pays attend toujours. Les annonces se succèdent, les plans stratégiques se superposent, les discours techniques se répètent. Pourtant, sur le terrain, rien ne change vraiment. Le solaire algérien piétine.

Ce n’est pas la faute du climat, ni du chef de l’Etat qui a donné des directives claires. Le vrai blocage est humain : manque de volonté, manque de formation, et parfois sabotage silencieux. Depuis plus de dix ans, l’alerte est donnée. Pourtant, pas un centre de formation digne de ce nom pour les métiers du solaire, pas un appel d’offres correctement rédigé. Quand des entreprises tentent, à force de passion et de patience, de déployer du solaire dans le Sud, on les regarde passer comme des chameaux sous un soleil en or.

Il est temps de sortir de cette inertie. Le modèle existe. Il est simple, cohérent, et applicable : trois hélices pour lancer enfin la transition solaire de l’Algérie.

La première hélice, c’est la formation. On ne peut pas parler d’avenir solaire quand nos jeunes ne savent même pas poser un panneau ou brancher une pompe. Il faut des centres techniques, adossés à des entreprises locales, dans chaque région. Dans les zones agricoles éloignées, un panneau bien posé vaut plus qu’un discours, et une pompe qui tourne change la vie d’un agriculteur.

La deuxième hélice, c’est l’industrie locale. Nous n’avons pas besoin d’importer des conteneurs entiers. Il existe aujourd’hui en Algérie plusieurs sociétés qui fabriquent localement des panneaux solaires et des composants photovoltaïques. Ce savoir-faire doit être soutenu, valorisé, et surtout inclus systématiquement dans les appels d’offres publics, même ceux rédigés par des bureaux d’études étrangers. Ce doit être une condition claire : favoriser la production nationale.

La troisième hélice, c’est un marché structurant. Il faut financer l’énergie solaire dans nos zones rurales, dans nos fermes isolées, avec des appels d’offres simples, des plateformes transparentes et des paiements à la livraison. Pas besoin d’un ministère pour alimenter une pompe à In Salah. Il faut du bon sens et de la volonté.

Ce modèle est prêt. Il a été testé. Il a été bloqué aussi. Mais il peut encore être relancé. Il suffit d’un choix politique clair : faire confiance à ceux qui bâtissent vraiment.

Le Président ne peut pas tout. Ce n’est pas lui qui pose les panneaux, ce n’est pas lui qui rédige les appels d’offres. Mais c’est à lui d’exiger des résultats, et à nous de les produire. L’Algérie n’a plus le droit de gaspiller sa lumière.

Il est temps que notre soleil serve à bâtir, et non à éblouir dans le vide.

S.-A. M.

Comment (10)

    SAM
    8 juillet 2025 - 18 h 29 min

    Avant de défendre un projet comme Desertec, encore faut-il comprendre la technologie. Le solaire à concentration (CSP) utilisé dans ce projet consomme énormément d’eau pour refroidir les turbines. Une aberration dans un pays désertique comme l’Algérie. Ce modèle n’était pas fait pour nous, mais pour alimenter l’Europe en courant, au détriment de nos ressources. Pas de filière locale, pas d’emplois durables, pas de vision souveraine. Heureusement que ce projet a échoué. Aujourd’hui, il faut miser sur le solaire photovoltaïque, adapté, sobre, local, maîtrisable, et construire une stratégie énergétique algérienne tournée vers nos besoins, pas ceux des autres.

    Brahms
    5 juillet 2025 - 10 h 41 min

    Projet Désertec avec l’Allemagne au départ puis la France s’est immiscé dans le projet pour tout faire capoter car voulant sauver ses centrales nucléaires au titre de l’électricité.

    Résultat des courses, on a perdu 15 ans facile en écoutant la France.

    Maintenant, on revient à la charge mais la France a redistribué les cartes en donnant le Sahara occidental au Maroc car sachant à l’avance nos intentions en matière d’énergie solaire.

    En clair, quand vous faites un projet, il faut toujouirs le mener jusqu’à son terme en s’écoutant soi-même.

    Ankaoui Rennakeddine
    5 juillet 2025 - 2 h 34 min

    L’idéal est de faire l’enquête sur le ou les personnes ou bien les vrais décideurs qui ont saboté le projet Desertec avec l’Allemagne. Le concept Desertec nous enseigne que chaque km2 ( kilomètre carré) de désert reçoit l’équivalent de 1,5 millions de barils de pétrole en énergie solaire chaque année. Et comme on sait que la surface du désert algérien est de 2 millions de km2, alors faites sortirs vos calculatrices! C’est l’équivalent en énergie de 3000 milliards de barils de pétrole. Oui Trois milles milliards, 3 trillions. Arkab devra rendre des comptes un jour pour avoir privé le pays d’être le premier fournisseur de toute l’Afrique et de toute l’Europe en énergie électrique. Sommes-nous vraiment gouvernés par des algériens de SOUCHE?? Est-ce la France, Sont-ce les pays du golf ou la Russie qui ont approché le patron de Sonne et track?. Je voudrai bien qu’un expert ou khabir algérien en dehors du système, nous explique les faces cachées de ce projet?

    Anonyme Utile
    4 juillet 2025 - 23 h 14 min

    @ Bouziane Al Kalii ( 3 juillet 2025 – 20 h 05 min ).

    je partage totalement votre avis, juste et honnête. Ces incompétents en question que vous citez, à très juste titre, sont pistonnés et nommés dans tous les domaines, par les traitres harkis et leurs réseaux pro-français, qui pratiquent un régionalisme féroce implanté et institutionalisé , sur tout le territoire Algérien, par le colonialisme français depuis 1850 et renforcé par l’auteur de crimes contre l’humanité de gaulle, la veille de l’indépendanc de l’Algérie, pour d’une part, bloquer le développement industriel, notamment de l’Algérie ; et renforcer également ce régionalisme implanté en Algérie, par la france coloniale, qui n’a rien à envier au sionisme.

    Le projet solaire DESERTEC, qui était censé alimenter toute l’Europe en énergie propre et rapporter plus de 500 milliards de dollars à l’Algérie, chaque année, soit 8 fois plus que ce que rapporte le pétrole et le gaz réunis, a été saboté par les incompétents harkis pro-français,et régionalistes, sur ordre de la france, preuve à l’appui.

    Ce sabotage a été dénoncé par l’ancien ministre Allemand de l’énergie ; Mr ALTMAYER, dans les grands médias Allemands.

    La france a fait de même pour l’industrie automobile en Algérie, qui allait détruire l’industrie automobile en france et avoir des conséquences très graves pour toute son économie .

    La preuve, en plaçant le traître marocain Bouteflika et la ISSABA, à la tête du pays, la france a pillé en toute impunité, avec l’aide de ce traître marocain Bouteflika en 20 ans seulement, de 1999 à 2019, près de 2000 milliards d’euros, soit 70% de sa dette en 2025.

    On comprend facilement , que sans le pillage de l’Algérie notamment, la france serait dans une situation économique et sociale intenable .

    Voilà où ça nous mène, quand les incompétents sont nommés à des postes très importants et très sensibles de l’état, par les harkis et leurs réseaux pro français et régionalistes .

    Anonyme
    4 juillet 2025 - 15 h 19 min

    Le principal frein au devoppement du solaire est le prix subventionné de l énergie. En clair, le prix du kWh est trop bas pour encourager les énergies renouvelables.
    Oui, les subventions de l état sont un frein au développement économique de l Algérie.
    Sans subventions (ou du moins des subventions ciblees), l Algérie deviendra progressivement travailleur !

    Oud
    4 juillet 2025 - 6 h 23 min

    On en reparlera dans 5 ans on juge un arbre à ses fruits

    Anonyme
    3 juillet 2025 - 21 h 59 min

    Depuis des annees il n y a que des effets d’annonces. Pas uniquement sur le solaire mais sur plusieurs secteurs.
    Prenez par exemple l’industrie automobile. les annonces sont nombreuses mais pas de concretisations depuis plus de 4ans a part l’usine de Fiat qui elle patauge aussi et n’arrive pas a realiser son programme et tenir ses promesses.
    Si le pouvoir se redresse et applique les sanctions et punitions les plus severes allant jusqu’à l’application de la peine de mort, l’Algerie rayonnera et avancera à grands pas.

    Bouziane Al Kalii
    3 juillet 2025 - 20 h 05 min

    C’est très simple à expliquer, sans philosophie : nous avons des gens incompétents qui occupent des postes importants et avec ces gens-là nous ne pouvons pas avancer.

      Ankaoui Rennakeddine
      5 juillet 2025 - 18 h 49 min

      Cette incompétence est voulue par des non-algériens, oui c’est le terme, qui sont partout dans les arcanes du pouvoir et qui appliquent le principe de Peter, ou bien qui favorisent la CANCROCRATIE, principe qui consiste à nommer les compétents dans des postes toujours supérieurs jusqu’à ce qu’ils arrivent à un poste où ils deviennent INCOMPÉTENTS et à partir de là, pour garder le dernier poste, ils se sentiront dans l’obligation d’être sous l’emprise totale, dans une soumission totale, à ceux qui les ont nommés, et en fin de compte tout les occupants des postes élevés dans une entreprise ou un ministère ou autre institution seront des incompétents à la solde des vrais sangsues. Un exemple le plus apparent ce sont les deux derniers ministres des sports, qui n’ont aucun niveau, parmi tant d’autres.

    LeChaoui
    3 juillet 2025 - 18 h 52 min

    Si le coût de fabrication, la pérénité et le rendement sont corrects, pourquoi pas.
    Mais surtout, par pitié, ne le faite pas avec l’excuse bidon du réchauffement climatique, excuse du Forum Economique Mondial qui veut nous asservir et faire de nous des esclaves en nous surveillant 24h/24.

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