L’Algérie doit allier ressources naturelles et matière grise pour devenir un «dragon»

matière grise
La matière grise algérienne pourra-t-elle transformer l’Algérie en «dragon» du Maghreb ? D. R.

Une contribution de Kaddour Naïmi – Un groupe d’Algériens, d’âge plutôt jeune, d’instruction plutôt moyenne, mais animés d’une volonté à toute épreuve, d’un projet clair et d’une stratégie correcte, ce groupe de jeunes a su mobiliser un peuple, composé en majorité de paysans pauvres et de travailleurs manuels ; puis, sans chars, ni avions a vaincu une nation impérialiste dotée des meilleurs moyens matériels et de dirigeants politico-militaires issus des plus prestigieuses institutions de leur pays. Tel fut l’exploit de l’épopée qui a conduit à l’indépendance politique de l’Algérie.

Pourquoi l’Algérie indépendante, malgré des efforts indéniables, n’est pas devenue un «dragon» économique ? Pourtant, elle dispose de ressources naturelles impressionnantes que ne possèdent pas les nations asiatiques devenues «dragons» : Japon, Corée du Sud, Viet Nam, Singapour, etc.

Le raisonnement auparavant utilisé pour expliquer l’exploit politique s’applique à comprendre l’absence du même genre de performance dans le domaine économique. Autrement dit : un groupe dirigeant doté d’une volonté à toute épreuve, d’une stratégie claire basée réellement sur la mobilisation efficace du peuple : «Par le peuple et pour le peuple», comme le proclame très justement la devise nationale.

Reprenons l’exemple des «dragons» asiatiques. Ils ne disposent pas de ressources naturelles importantes. Alors, où était et demeure le secret de leur réussite ? Pas de ressources naturelles ? Nous disposons de notre matière… grise !

Elle est le produit de notre culture ancestrale : valeurs de travail sérieux quelles que soient les difficultés, d’entraide, de modestie accompagnée de détermination. Et enrichir cette culture ancestrale d’une culture conforme à l’époque moderne dans laquelle nous vivons.

Cette matière grise et cette culture, comment les employer pour devenir un «dragon» ? Réponse élémentaire d’économistes asiatiques : créer une activité de transformation sur place de toutes les richesses naturelles du pays, réduire au minimum les importations au bénéfice d’une production nationale pour le bien-être des citoyens. Donc, instruction et formation conformes à cet objectif. Idem, une production culturelle dans les arts et la littérature. La matière grise, voilà la première ressource… naturelle.

En Algérie, sur quelle culture ancestrale s’appuyer ? Pas la peine de remonter jusque-là, encore moins de se disputer sur les divers apports du passé. Il suffit, répétons-le, de faire sienne la culture des jeunes Algériens qui ont déclenché le processus d’indépendance politique nationale.

Je viens de terminer un projet de film où le protagoniste visite le Mausolée des martyrs.

Là, une voix lui dit : «C’est bien de te rappeler de nous et de nous honorer. Fais mieux : agis comme nous avons agi !» Une autre l’avertit : «Et fais attention à empêcher que des opportunistes ambitieux et médiocres en profitent !» Un troisième précise : «Pour les neutraliser, quand tu cries : Tahya El-Djazaïr !» rappelle-toi : «El-Djazaïr, c’est son peuple, libre et solidaire !»

K. N.

Comment (6)

    MADANI
    6 juillet 2025 - 12 h 47 min

    L’Algérien n’est pas un asiatique !
    C’est un être à part et il doit inventer un modèle de développement propre à son caractère, à son génie et pour cela il est nécessaire :
    1) qu’il apprenne d’abord à écouter l’autre,
    2) de créer :
    – des lieux de discussion et d’échanges,
    – des centres de veille scientifique et technologique,
    – des revues algériennes de lecture et d’analyse des textes scientifiques,
    – un lieu de dépôt de mémoires d’idées et de recherches au niveau de l’AAST, 3) d’accompagner les chercheurs amateurs par des universitaires en activité ou à la retraite du pays ou de la diaspora, etc …
    Le choix du fennec comme symbole de l’Algérie n’est pas fortuit, le fennec est un animal rusé et rustique vivant dans un environnement difficile.

    🇩🇿 Fodil Dz
    6 juillet 2025 - 11 h 46 min

    Tahya El-Djazaïr! « El-Djazaïr, c’est son peuple, libre et solidaire! » écrit Kaddour Naïmi.
    Donc, Tahya El-Djazaïr! 🇩🇿

    Dr Kelso
    6 juillet 2025 - 10 h 38 min

    Comparaison n’est pas raison. Ces pays asiatiques n’ont pas été colonisés par la France ni subi de guerre terroriste sioniste par procuration décennie noire.
    L’Algérie a effacé à tort le dette de pas moins de 14 pays d’Afrique.

      erasmus
      6 juillet 2025 - 11 h 58 min

      Revoyez votre histoire le Vietnam fut une colonie Française ,la Corée du sud a subi une terrible guerre qui partagea le pays en deux quant à la décennie noire c’est le résultat d’une guerre civile suite aux élections qui avaient mis en tête le FIS et c’était bien les Algériens qui avaient voté pour les islamistes et personne d’autres

        Dr Kelso
        6 juillet 2025 - 13 h 10 min

        @Erasmus
        Gallek QUI TUE QUI ….
        Le monde entier sait parfaitement QUI TUE QUI qui a créé finance arme le terrorisme occidentalosioniste.
        Ces pays asiatiques ne sont pas la françaFRIC que je n’excuse pas cela va sans dire.

    lhadi
    6 juillet 2025 - 10 h 24 min

    La politique actuelle, soumise au diktat du néo-patrimonialisme qui la marque de son empreinte dans tous ses aspects, est ballotée dans les certitudes du conservatisme alors que le monde en perpétuel changement… se mue, bouge, avance.

    Dans cette optique et dans ce but, il est possible qu’une exigence sans précédent et un besoin d’action immédiat nécessitent que l’on réforme le système politique de notre pays devenu complètement obsolète, vers une structure nouvelle permettant d’y réaliser rapidement et démocratiquement les réformes nécessaires au maintien de la cohésion nationale et de sa crédibilité internationale.

    Nous affronterons les jours difficiles qui sont devant nous avec le juste courage d’une unité nationale, ayant clairement conscience de devoir chercher les valeurs morales anciennes mais précieuses avec la satisfaction irréprochable qui découle de la rude performance du devoir que l’on soit jeune ou vieux.

    Si les hautes autorités du pays sont dans cet état d’esprit, s’ils épousent la conscience révolutionnaire alliée à l’efficacité du monde moderne, s’ils mettent un terme aux erreurs et aux errements d’une gouvernance qui considère, malheureusement, l’intelligence comme une menace et la compétence comme un danger, l’Algérie sera forte pour affronter les défis et les enjeux qui l’assaillent.

    Fraternellement lhadi

    ([email protected])

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