Réponse floue de National Geographic sur l’usage de la fausse carte marocaine

National Geographic
Gonçalo Pereira (à droite), directeur de National Geographic en Espagne. D. R.

Par Mohamed K. – La réponse de National Geographic à des militants et des journalistes qui reprochaient à sa direction d’utiliser la fausse carte expansionniste du Maroc, incluant les territoires du Sahara Occidental, est pour le moins tirée par les cheveux. Elle met à nu une certaine gêne de ceux qui, au sein de ce magazine mondialement réputé, ont pris sur eux de rallier le camp des contrevenants au droit international, soit par intérêt, soit sous pression.

«Nous comprenons les divergences de vues sur la représentation des territoires contestés, notamment dans une région aussi complexe et politiquement sensible que le Sahara Occidental. Nous souhaitons vous expliquer les raisons qui nous ont conduits à choisir de présenter ce territoire comme faisant partie du royaume du Maroc, conformément aux meilleures pratiques cartographiques et à la législation espagnole en vigueur», lit-on dans la réponse de National Geographic.

«Tout d’abord, nous tenons à souligner que la représentation cartographique est une tâche complexe, surtout lorsqu’elle concerne des territoires dont la souveraineté est contestée. Les cartes géographiques ne sont pas de simples représentations graphiques ; elles doivent respecter certains critères qui guident leur objectivité, leur neutralité et leur conformité au cadre juridique du pays où elles sont créées», explique la direction du magazine, dont on sent l’effort difficile fourni pour trouver une justification à cette entorse au droit.

«D’un point de vue cartographique, le principe fondamental qui nous guide est la fiabilité juridique des frontières reconnues par les autorités nationales et internationales. En ce sens, la politique étrangère de l’Espagne s’aligne sur les résolutions des Nations unies et de l’Union européenne, qui, de manière générale, n’ont pas reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, mais ont maintenu leur position en faveur d’une solution négociée fondée sur l’autodétermination du peuple sahraoui», se justifie National Geographic, en tentant de noyer le poisson.

«Le Sahara Occidental n’est pas reconnu comme un territoire indépendant, mais comme un territoire contesté, sans définition politique claire. Notre décision de représenter le Sahara Occidental comme faisant partie du Maroc repose sur l’alignement des directives officielles du gouvernement espagnol et des pratiques cartographiques internationales, qui adoptent une approche neutre de la représentation des territoires contestés jusqu’à ce qu’une résolution politique définitive soit trouvée», s’enlise la direction du magazine, qui dévoile ainsi, involontairement, l’absence de neutralité dans sa ligne éditoriale, contrairement à ce qu’elle veut démontrer.

«Nous reconnaissons cependant que la cartographie des territoires contestés implique toujours une interprétation des circonstances politiques et juridiques, et qu’il n’existe pas de méthode parfaite pour les représenter sans susciter de controverse. A cet égard, nous sommes pleinement conscients de l’existence de multiples perspectives sur la question, tant en ce qui concerne l’autodétermination du peuple sahraoui que les revendications territoriales du Maroc», essaye encore d’argumenter le magazine, en voulant montrer qu’il fait preuve d’impartialité, alors qu’il prend le contrepied de celle-ci.

«Nous tenons à réitérer que notre intention n’est pas d’ignorer ni de négliger les droits et les aspirations du peuple sahraoui. Nous cherchons plutôt à offrir une représentation respectueuse des lois et des politiques de notre pays, ainsi que des meilleures pratiques cartographiques de National Geographic, qui devraient guider nos décisions sur ces questions complexes», se contredit toujours le magazine, en jouant sur les mots pour dire la chose et son contraire, sans avoir convaincu ceux qui lui ont fait le reproche de ne pas jouer franc jeu dans un dossier aussi sensible.

M. K.

Comment (12)

    N’importe Quoi …y a pas de mais
    4 août 2025 - 14 h 18 min

    Je cite
    “ les résolutions des Nations unies et de l’Union européenne, qui, de manière générale, n’ont pas reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental…”
    >> OK 👍
    Ensuite , il y a un Ramassis de M… ou Bullshit en Anglais .
    Et puis arrive le …”MAIS” SALVATEUR
    >>> NON , Y A PAS DE …MAIS
    >>
    IL Y A LA LOI et le DROIT INTERNATIONAL
    C’est Tout !

    Anonyme
    4 août 2025 - 13 h 12 min

    Même pas le courage d assumer !
    Et ça s appelle journalistes libres.

    Anonyme
    4 août 2025 - 13 h 00 min

    Il n y a pas de «  fumée sans feu «  dit on . Comme il n y a pas de Fumisterie sans « Fonds » ( sonnant et trébuchant ) peut on Ajouter !!!!
    Du «  National Geographic » qui se perd dans les Méandres de la ………………….Geographie à Géométrie Variable !!!!
    Là …..on a dépassé la Fosse de Marianne du Pacifique . Ils auraient commandé une CRETINERIE directement aux Nazisionistes pour tenter de justifier l injustifiable à tout point de vue , on aurait , au moins, eu l occasion de « Rire » ……..même jaune .

    Brahms
    4 août 2025 - 12 h 50 min

    Le Maroc envoi des tonnes et des tonnes de drogue dans leurs pays respectifs et ces imbéciles jouent avec une carte de sorte que si les sahraouis ne veulent pas des marocains ou du Maroc ce n’est pas par hasard.

    Les sahraouis ont le droit de vivre, de s’émanciper et de travailler dans leur zone, point barre.

    Sprinkler
    4 août 2025 - 11 h 47 min

    Dans le genre vaseux, National Geographic, qui perd la boussole, l’emporte haut la main…Ses arguments sont un chef d’oeuvre d’argutie et de fumisterie ! Il n’est pas donné à tout le monde d’atteindre de tels sommets de mauvaise foi et de malhonnêteté…De débiter ces chapelets de bobards tout droit tirés de la mythologie de ce narco-royaume des songes et des mensonges sur lequel, paraît-il, le soleil ne se couche jamais…Dans un délirium expansionniste, armé d’une boite de feutres REYNOLDS, le « Commandeur des crayons » s’est mis bille en tête de colorier, du rouge de la honte, le Sahara occidental, la Mauritanie et tout l’Ouest algérien, sans que National Georgraphic n’y trouvât à redire…

    Dr Kelso
    4 août 2025 - 11 h 21 min

    Je continue à dire que la victoire est au bout du fusil.
    FREE WESTERN SAHARA
    FREE NAÂMA ASFARI
    Il y a violation du droit international donc le POLISARIO en parallèle de la lutte armée se doit de porter plainte contre national geographic pour une meilleure compréhension..

    salim Bensalem
    4 août 2025 - 10 h 38 min

    TOZ !
    EXPLICATION ALAMBIQUÉ.
    Même pas foutus d’assumer leur alignement colonialiste.
    VIVE LA RASD indépendante.

    La réponse de « national geographic » c’est de la langue de bois. Tout simplement.

    Anouar Macta
    4 août 2025 - 10 h 31 min

    Il fut un temps où *National Geographic* incarnait la majesté du reportage, l’honnêteté des cartes, la noblesse du terrain. Aujourd’hui, cette institution jadis respectée s’est vautrée dans ce que le journalisme peut produire de plus abject : la falsification géographique au service d’un pouvoir colonial.

    En représentant le Sahara Occidental comme partie intégrante du Maroc, sans la moindre mention de son statut contesté, *National Geographic* ne fait pas qu’omettre une précision technique : il légitime une occupation illégale, il absout des décennies de tortures, de disparitions, de viols de femmes sahraouies dans les geôles de l’armée marocaine. Il gomme un peuple. Il trahit le droit. Il se prostitue au pouvoir.

    Leur réponse embarrassée, truffée de formules technocratiques – « meilleures pratiques cartographiques », « cadre juridique espagnol » – n’est qu’un écran de fumée. Car derrière cette façade léchée, le réel hurle : camps de réfugiés oubliés, autodétermination piétinée, et une jeunesse sahraouie que l’on bâillonne.

    En prétendant la neutralité, *National Geographic* fait pire que prendre parti : il masque le crime sous une esthétique propre, comme on mettrait un voile de soie sur une exécution. Voilà donc ce qu’est devenu ce géant de papier glacé : un organe lisse pour les causes sales, un support chic pour les pires propagandes d’État.

    Autrefois, leurs photographes s’agenouillaient dans la poussière des peuples oubliés, leurs journalistes rapportaient l’histoire du monde avec une ferveur quasi mystique. Aujourd’hui, ils effacent les frontières comme on efface une dette. Et dans le silence des légendes de leurs cartes, on entend les pleurs de Laâyoune, les cris de Smara, les chaînes de Boujdour.

    Reconnaître, c’est légaliser. Légaliser, c’est blanchir. Blanchir, c’est pactiser. Et pactiser ici, c’est trahir : trahir les Sahraouis, trahir le droit, trahir l’idée même de ce qu’est le journalisme.

    Car un journal, fût-il géographique, est un témoin. Et quand le témoin ment, le monde devient fou.

    Alors rangez vos appareils photo. Rangez vos drones. Rangez vos cartographes. **Prenez-vous vous-mêmes en photo, face au miroir. Car aujourd’hui, la bête n’est plus dans la jungle. La bête, c’est vous.**

    🇩🇿 Fodil Dz
    4 août 2025 - 10 h 13 min

    Pour mieux comprendre, il suffit simplement de faire des recherches sur « national geographic » : où il a été créé, qui le détient, ses orientations politiques et idéologiques, ses sources de financements …

    Anonyme
    4 août 2025 - 10 h 04 min

    magouille de la juiverie mondiale! Le Polisario devrait reprendre les combats plus sérieusement et ne pas se contenter de temporiser.

    Anonyme
    4 août 2025 - 9 h 10 min

    Le roitelet est nu comme un ver

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.