D’Hiroshima et Nagasaki à Gaza : le même crime, la même morgue

Gaza
Quatre-vingts ans séparent Hiroshima de Gaza, mais c’est la même scène. D. R.

Une contribution de Khaled Boulaziz – Quatre-vingts ans après Hiroshima et Nagasaki, l’Occident commémore, la larme à l’œil, le martyre de deux villes japonaises pulvérisées par les bombes américaines. On parle de mémoire, de paix, de «plus jamais ça». On dépose des fleurs, on lit des poèmes, on jure que l’humanité a retenu la leçon. Et pourtant, aujourd’hui, Gaza gît sous les gravats, éventrée, effacée, exactement comme Hiroshima et Nagasaki – sauf qu’ici, il n’y a pas de radiation. Le feu est le même, la finalité identique : l’exemple par l’anéantissement.

En août 1945, Washington largue deux soleils artificiels sur le Japon, non pour «sauver des vies», mais pour avertir Staline. C’était une démonstration mafieuse : «Voilà ce que nous pouvons faire.» Le prix : deux villes rayées de la carte, des dizaines de milliers de morts en un souffle, et des générations condamnées par les radiations. Ce n’était pas une nécessité militaire, mais une offrande sacrificielle sur l’autel de la suprématie américaine.

Gaza, 2025. Pas de bombe atomique, pas de champignon dans le ciel. Mais la même mécanique. L’armée israélienne, gorgée d’armes occidentales, applique la doctrine du «zéro survivant stratégique». Les missiles tombent méthodiquement, effacent les quartiers comme on gomme une ligne sur un cahier. Les tanks écrasent, les drones traquent, l’aviation pulvérise. Pas de radiation, certes, mais un message clair : «Voilà ce qui attend quiconque refuse notre loi.»

Pour les sionistes, Gaza est une tache impure sur la carte de la Terre promise. La détruire n’est pas seulement une victoire militaire : c’est un acte de purification, un devoir théologique. Dans cette logique, chaque maison rasée, chaque enfant enseveli sous les gravats, est une offrande rituelle à l’idéologie.

Les stratèges américains de 1945 savaient qu’ils frappaient un ennemi déjà à genoux. Les stratèges israéliens savent que Gaza est un camp à ciel ouvert, sans armée de l’air, sans marine, sans missiles à longue portée. L’ennemi est enfermé, affamé, épuisé. Et pourtant, on continue de bombarder, non pour vaincre – la victoire est acquise depuis longtemps – mais pour anéantir. Le massacre devient un outil pédagogique destiné au monde arabe, un Hiroshima à diffusion lente.

Les images aériennes de Gaza sont insoutenables : un damier de ruines, un horizon de poussière, une ville fantôme. C’est Hiroshima après le 6 août 1945, sauf que cette fois, c’est filmé en direct, en haute définition, avec des commentateurs qui débattent doctement de la «proportionnalité» et de la «légitime défense». On dissèque le crime comme un cas d’école, pendant que les corps se refroidissent sous les décombres.

L’Occident, qui prétend avoir tiré la leçon d’Hiroshima, livre les bombes qui détruisent Gaza. Les mêmes capitales qui pleurent Nagasaki votent des crédits militaires pour Tel-Aviv. Washington, Londres, Paris : tous complices. Tous fournisseurs. Tous menteurs. Ils savent exactement ce qu’ils font. Ils se parent de mots comme «démocratie», «sécurité», «lutte contre le terrorisme» pour recouvrir de parfum la puanteur de leur complicité.

Hiroshima fut justifiée par la nécessité militaire – un mensonge historique. Gaza est justifiée par la sécurité – un mensonge contemporain. Dans les deux cas, on redéfinit toute une population comme cible légitime. Dans les deux cas, on décide que la vie de l’ennemi n’a aucune valeur. Dans les deux cas, l’arme – nucléaire ou conventionnelle – devient un instrument politique destiné à terroriser bien au-delà du champ de bataille.

Et qu’on ne vienne pas parler de «guerre». Ce n’est pas une guerre quand l’un possède une des aviations les plus avancées du monde et l’autre, quelques roquettes bricolées. Ce n’est pas une guerre quand l’un contrôle les frontières, l’eau, l’électricité, la nourriture, et que l’autre vit dans une cage. C’est une exécution publique, un massacre retransmis en mondovision, un Hiroshima étalé sur des mois.

La mémoire d’Hiroshima et de Nagasaki est devenue un décor commode pour les discours de paix. On y invoque l’humanité, on y célèbre la réconciliation. Mais cette mémoire est sélective. On commémore les morts japonais tout en enterrant vivants les Palestiniens. On répète «plus jamais ça» tout en finançant le «encore et encore» à Gaza.

Gaza est notre Hiroshima moral. En 1945, on pouvait dire : «Nous ne savions pas.» En 2025, nous savons. Nous voyons. Nous comptons les morts en direct, quartier par quartier. Et nous laissons faire. Pire : nous participons. Nous armons. Nous justifions. Nous invitons les bourreaux dans nos capitales et nous serons leurs mains tachées de sang.

Les sionistes pensent que le temps joue pour eux, que la mémoire palestinienne finira par se dissoudre dans la poussière des ruines. Ils se trompent. Hiroshima et Nagasaki sont encore, quatre-vingts ans plus tard, des plaies ouvertes dans la conscience universelle. Gaza le sera aussi. Et ce jour viendra où les noms de ses quartiers détruits – Shuja’iyya, Beit Hanoun, Rafah – résonneront comme des symboles d’infamie au même titre qu’Hiroshima et Nagasaki.

La vérité est brutale : Gaza est détruite pour servir d’exemple. Comme Hiroshima servit d’avertissement à Moscou, Gaza sert d’avertissement au monde arabe et à tous les peuples colonisés. Le message est simple : «Résistez, et vous serez effacés.» C’est un langage que l’Occident comprend très bien, car c’est le sien. Il l’a inventé à Dresde, à Tokyo, à Hiroshima. Israël ne fait que l’appliquer avec zèle, sous l’œil bienveillant de ses parrains.

Quatre-vingts ans séparent Hiroshima de Gaza, mais c’est la même scène : un peuple civil désarmé, une machine de guerre surpuissante et un crime maquillé en nécessité. La seule différence, c’est que nous n’avons plus l’excuse de l’ignorance. Nous savons. Et si nous ne faisons rien, alors Gaza ne sera pas la dernière ville effacée. Elle ne sera qu’une répétition, un modèle prêt à être exporté.

K. B.

Comment (6)

    Kalimera
    11 août 2025 - 19 h 56 min

    par Roger Garaudy

    Où l’on comprend mieux pourquoi depuis 2024, l’abbé, mort en 2007 à l’âge de 95 ans, est accusé d’abus sexuels sur deux douzaines de dames, plus une petite fille de 8 ans, et un garçon de 9 ans, avec des allégations d’inceste par ci-par-là, entre 1970 et 2005…
    Une lecture prophétique : l’abbé Pierre

    Lorsqu’au début de «l’Affaire» (de mon livre «Les mythes fondateurs de la politique israélienne» j’ai rencontré l’Abbé, je lui ai dit :

    «Tu sais, Pierre, combien j’admire ton action pour les exclus et surtout pour les sans-logis. Des millions de Palestiniens ont été chassés de leur maison par la terreur du sionisme, et des milliers de Libanais ont dû fuir sur les routes lors des agressions israéliennes, ne crois-tu pas que leur défense est dans le prolongement de ton action pour les SDF de France ?»

    L’inflexible prophète avait, à Gaza, demandé pardon aux Palestiniens, au nom des Occidentaux, de la spoliation de leurs terres et de leurs foyers (comme le lui reprochent Tribune juive et les Kouchner) en ajoutant qu’aucun Arabe n’a été responsable des crimes d’Hitler («chrétien apostat», disait l’Abbé Pierre).

    Il a, au cours du procès infâme et menteur qui m’était fait, dit que la violence annulait la promesse. Dénonçant la «politique suicidaire» des dirigeants israéliens il parlait le langage des prophètes juifs, d’Amos à Michée criant :

    «Écoutez donc, dirigeants de la Maison d’Israël… qui bâtissez Sion dans le sang et Jérusalem dans le crime. À cause de vous, Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un «monceau de ruines»». (Michée III, 1-12)

    L’abbé Pierre se refusa toujours à appeler «terre promise» une terre conquise, que ce soit par les légendaires exterminations sacrées de Josué à Jéricho ou à Hébron, ou par les trop réels massacres de Beghin et de l’Irgoun à Der Yassine en 1948, comme à Kafr Kasem en 1956, ou au Liban, de Sharon en 1982 à Pérès en 1996.
    Alors fut lâchée contre lui la meute des apostats de la grande foi universelle des Prophètes

    Jacques Attali, Schwarzenberg, Kouchner, et les «grands prêtres» Sitruk et Kahn, qui le firent comparaître, comme Jésus devant le Sanhédrin, devant le nouveau tribunal de l’Inquisition, chargé de la police de la pensée : la «LICRA». Il refusa d’abjurer et fut exclus. Ce qui fut à son honneur, et la honte des pharisiens.

    Il ne s’agissait nullement d’une querelle religieuse comme l’écrit le sophiste Jean Daniel dans un éditorial du Nouvel Observateur sur les «religions contre la paix». C’est au contraire contre l’utilisation intégriste des religions à des fins politiques que l’Abbé Pierre et moi-même nous élevons : juifs, chrétiens et musulmans se reconnaissent un même «père des croyants», qui ne fut ni juif, ni chrétien, ni musulman, mais antérieur à tous, un «Araméen errant», annonçant l’alliance de Dieu avec «toutes les familles de la terre», et c’est parce que nous sommes habités par ce même Dieu que l’abbé Pierre, moi-même et tous les hommes qui luttent pour l’unité humaine, résistent à toutes les tentations ou tentatives d’accaparement de la promesse divine, qui est en nous et en tous, pour en faire l’inspiration d’un nationalisme et d’un colonialisme sanglants.1

    Ce ne sont pas, comme le prétend Jean Daniel, les religions qui sont contre la paix, mais les hérésies nationalistes, dont les dirigeants d’Israël donnent un exemple saisissant, pour sacraliser une politique de spoliation, d’agression, de violation des lois internationales, selon le but qui leur était assigné par leur père spirituel : l’athée Herzl, dans son livre «L’État juif» : «nous serons un bastion avancé de la civilisation occidentale contre la barbarie de l’Orient». (sic)

    In «Droit de réponse», par Roger Garaudy, Samizdat 1996, Extrait p.21-22.

    Benamar
    11 août 2025 - 19 h 24 min

    Le facisme et le racisme d’Israel

    Golda Meir (anciennement Meyerson ; née Mabovitch ; 3 mai 1898 – 8 décembre 1978) fut Première ministre d’Israël de 1969 à 1974. Elle fut la première et, à ce jour, la seule femme à diriger le gouvernement israélien.

    Née dans une famille juive de Kiev, dans l’Empire russe (aujourd’hui l’Ukraine), Meir immigra avec sa famille aux États-Unis en 1906.

    Diplômée de l’École normale de l’État de Milwaukee, elle trouva un emploi d’enseignante. À Milwaukee, elle adhéra au mouvement sioniste travailliste.

    En 1921, Meir et son mari émigrèrent en Palestine mandataire et s’installèrent à Merhavia, devenant plus tard représentante du kibboutz auprès de la Histadrout.

    En 1934, elle fut nommée au comité exécutif du syndicat. Meir occupa plusieurs postes clés au sein de l’Agence juive pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Elle fut signataire de la Déclaration d’indépendance d’Israël en 1948. Meir fut élue à la Knesset en 1949 et resta ministre du Travail jusqu’en 1956, date à laquelle elle fut nommée ministre des Affaires étrangères par le Premier ministre David Ben Gourion.

    Elle quitta le ministère en 1966 pour raisons de santé.

    En 1969, Meir devint Premier ministre après la mort de Levi Eshkol. Au début de son mandat, elle effectua de nombreuses visites diplomatiques auprès des dirigeants occidentaux afin de promouvoir sa vision de la paix dans la région.

    Le déclenchement de la guerre du Kippour en 1973 prit Israël au dépourvu et infligea de lourdes pertes à l’armée. La colère populaire qui en résulta ternit la réputation de Meir et conduisit à une enquête sur ses manquements. Sa coalition de l’Alignement se vit refuser la majorité aux élections législatives suivantes ; elle démissionna l’année suivante et fut remplacée au poste de Premier ministre par Yitzhak Rabin.

    Meir mourut en 1978 d’un lymphome et fut enterrée sur le mont Herzl.

    « Il n’y a pas eu de Palestiniens » est une déclaration largement reprise par Golda Meir, alors Première ministre israélienne, au cours de son deuxième mois de mandat, lors d’une interview accordée à Frank Giles, alors rédacteur en chef adjoint du Sunday Times, le 15 juin 1969, à l’occasion du deuxième anniversaire de la guerre des Six Jours.

    Cette citation est considérée comme l’exemple le plus célèbre du déni israélien d’une identité palestinienne distincte. Cette citation a été fréquemment utilisée pour illustrer le déni par Israël de l’histoire palestinienne et résume le sentiment de victimisation des Palestiniens par Israël.

    Elle est considérée comme l’héritière de la première phrase sioniste chrétienne : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

    Israël n’a pas de Constitution.

    Vers 1948, un débat a eu lieu sur la nécessité d’une constitution pour le nouvel État.

    La conclusion était que les préceptes contenus dans la Torah (les cinq premiers livres de l’Ancien Testament, appelés Pentateuque par les chrétiens) n’étaient pas utiles ; ils suffisaient à réguler la société et les institutions.

    Dans ces textes, Dieu définit les Juifs comme « un peuple consacré à l’Éternel, ton Dieu, qui t’a choisi pour être son peuple particulier parmi tous les peuples de la terre » (Deutéronome 7:6). Une déclaration implicitement raciste !

    Puis il ordonne : « Détruisez tous les peuples que l’Éternel, votre Dieu, vous donne ; que votre regard ne les éprouve pas de pitié » (ibid. 7:16).

    Dieu avait déjà indiqué le « pays que je vous donnerai en héritage » (Exode 6:8).

    Si pour les esprits rationnels, ce sont des fables, pour les colons fascistes, qui massacrent les Palestiniens et les chassent de leurs terres – protégés par des soldats, tous deux autorisés par le gouvernement et l’État israéliens –, ce sont plutôt des préceptes divins.

    On comprend alors mieux la situation actuelle en Palestine. Si la terre, « ruisselante de lait et de miel » (Deutéronome 26:9), est donnée par Dieu, et de surcroît « en héritage », elle est non négociable, et la portion manquante doit être conquise à tout prix, « en détruisant tous les peuples » qui… y vivent illégalement.

    Nul n’ignore la parfaite cohérence entre les « paroles de Dieu » et le comportement d’Israël, qui vise d’abord à massacrer les Palestiniens, puis à expulser les survivants.

    La décision du Parlement est tout aussi cohérente : « Il ne doit jamais y avoir d’État palestinien.»

    Par ailleurs, la résolution concernant l’annexion de la Cisjordanie a été adoptée l’autre jour (70 voix pour, également approuvées par l’« opposition »…).

    À la place de la Constitution, des « lois fondamentales » ont été adoptées, dont la dernière en 2018, proclamant Israël « État juif », avec Jérusalem pour capitale.

    Il s’agit d’une loi discriminatoire qui viole les droits des minorités, dont 20 % de la population palestinienne.

    À ce stade, le tableau est parfait : le « peuple élu », suivant les oukases de Dieu, n’a jamais établi ses propres frontières, les élargissant à volonté à chaque guerre – plus récemment au Liban et en Syrie, au-delà de Gaza et de la Cisjordanie – et poursuit le projet d’Eretz Israël (Grand Israël).

    Ce faisant, l’État sioniste a établi un record mondial de violations des résolutions de l’ONU, surpassant les États-Unis, ce qui est totalement indifférent aux gouvernements occidentaux.

    Israël est, sans équivoque, un État théocratique, comme l’Iran et l’Afghanistan : cette vérité est incontournable.

    Un Juif italien franc, Stefano Levi Della Torre, a déclaré : « Le dieu des colons israéliens est aussi féroce que le dieu des talibans.»

    Heureusement, certains secteurs de la société israélienne s’opposent à cette tendance, et en particulier les Juifs démocrates actifs dans la diaspora.

    Objection : « Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient.»

    Oui, pourquoi les gens votent-ils ? Mais l’Iran, l’Égypte, la Turquie, la Russie, la Biélorussie, etc. sont aussi « démocratiques » : ils y votent aussi.

    Les élections, généralement truquées, servent de couverture aux autocraties.

    C’est vrai même aux États-Unis, sans parler d’Israël, qui est une autocratie sanfédiste.

    https://www.haaretz.com/israel-news/elections/2022-10-30/ty-article-magazine/.premium/will-israel-fall-to-the-far-right-without-a-whimper/00000184-29b1-db86-a394-abb51d570000

    À tel point que, si Netanyahou disparaissait, son successeur ne pourrait guère faire la différence.

    Avant même cela, une question préliminaire et cruciale se pose : un État peut-il être qualifié de « démocratique » lorsqu’il déchire ses voisins et, outre les armes d’extermination, utilise honteusement la faim et la soif comme armes de guerre, et assassine chaque jour de sang-froid des dizaines de sans-abri en quête de nourriture, tout en laissant mourir de faim enfants et personnes âgées ?

    Quiconque ne s’exprime pas sur ce sujet n’a pas le droit de s’exprimer sur quoi que ce soit d’autre.

    À Auschwitz, on a utilisé du gaz ; en Palestine, on a utilisé des drones, des missiles, des bombardiers, des chars, des tireurs d’élite et des colons : l’objectif d’annihilation est similaire.

    Doublement odieux, précisément en raison de l’inhumanité de l’Holocauste.

    Que les enfants des victimes d’hier se comportent comme leurs bourreaux montre que l’histoire est un maître de vie, mais que de nombreux disciples choisissent l’obtusité.

    Luciano Canfora, sans doute l’universitaire italien le plus éminent en histoire, affirme : « L’État d’Israël est actuellement l’héritier du Troisième Reich, les puissances occidentales faisant semblant de s’y opposer.»

    L’État sioniste a abrité un courant fasciste dès ses origines, comme l’ont dénoncé Albert Einstein et Hannah Arendt dans une lettre publiée dans le New York Times (2 décembre 1948), à l’occasion de la visite de Menahem Begin aux États-Unis, l’accusant d’avoir « ouvertement prêché la doctrine de l’État fasciste ».

    « Parti de la Nouvelle Palestine. Visite de Menahem Begin et discussion des objectifs du mouvement politique. »

    Lettre au New York Times. Samedi 4 décembre 1948, par Albert Einstein, Hannah Arendt, Sidney Hook et de nombreux autres auteurs.

    À la rédaction du New York Times :

    L’émergence, dans le nouvel État d’Israël, du « Parti de la Liberté » (Tnuat Haherut), un parti politique très proche, par son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son attrait social, des partis nazi et fasciste, est l’un des phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque.

    Il est issu des membres et des partisans de l’ancien Irgoun Zvai Leumi, une organisation terroriste, d’extrême droite et chauvine en Palestine.

    La visite actuelle de Menahem Begin, chef de ce parti, aux États-Unis vise manifestement à donner l’impression que les États-Unis soutiennent son parti lors des prochaines élections israéliennes et à consolider les liens politiques avec les éléments sionistes conservateurs aux États-Unis. États-Unis.

    Plusieurs Américains de renommée nationale ont prêté leur nom pour saluer sa visite.

    Il est inconcevable que ceux qui s’opposent au fascisme dans le monde, s’ils étaient correctement informés du parcours et des perspectives politiques de M. Begin, puissent ajouter leur nom et soutenir le mouvement qu’il représente.

    Avant que des dommages irréparables ne soient causés par des contributions financières, des manifestations publiques en faveur de M. Begin et la création en Palestine de l’impression qu’une grande partie de l’Amérique soutient des éléments fascistes en Israël, le public américain doit être informé du parcours et des objectifs de M. Begin et de son mouvement.

    Les déclarations publiques du parti de Begin ne sauraient en aucun cas révéler sa véritable nature. Aujourd’hui, il parle de liberté, de démocratie et d’anti-impérialisme, alors que jusqu’à récemment, il prêchait ouvertement la doctrine de l’État fasciste.

    C’est par ses actes que le parti terroriste trahit sa véritable nature ; ses actions passées nous permettent de juger de ce que l’on peut attendre de lui à l’avenir.

    Attaque contre un village arabe

    Un exemple choquant est leur comportement dans le village arabe de Deir Yassin. Ce village, à l’écart des routes principales et entouré de terres juives, n’avait pris aucune part à la guerre et avait même repoussé des bandes arabes qui voulaient s’en servir comme base.

    Le 9 avril (THE NEW YORK TIMES), des bandes terroristes ont attaqué ce paisible village, qui ne constituait pas un objectif militaire lors des combats, tuant la plupart de ses habitants (240 hommes, femmes et enfants) et en gardant quelques-uns en vie pour les faire défiler comme des prisonniers dans les rues de Jérusalem.

    La majeure partie de la communauté juive fut horrifiée par cet acte, et l’Agence juive adressa un télégramme d’excuses au roi Abdallah de Transjordanie.

    Mais les terroristes, loin d’avoir honte de leur acte, étaient fiers de ce massacre, le rendirent largement public et invitèrent tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir admirer les cadavres entassés et le chaos général à Deir Yassin.

    L’incident de Deir Yassin illustre le caractère et les actions du Parti de la Liberté.

    Au sein de la communauté juive, ils ont prêché un mélange d’ultranationalisme, de mysticisme religieux et de supériorité raciale. Comme d’autres partis fascistes, ils ont été utilisés pour briser des grèves et ont eux-mêmes milité pour la destruction des syndicats libres.

    À leur place, ils ont proposé des syndicats d’entreprise sur le modèle du fascisme italien.

    Au cours des dernières années de violences anti-britanniques sporadiques, les groupes IZL et Stern ont instauré un règne de terreur au sein de la communauté juive palestinienne.

    Des enseignants ont été battus pour avoir dénoncé leur position, des adultes ont été abattus pour avoir refusé à leurs enfants de les rejoindre.

    Par des méthodes de gangsters, des coups, des bris de vitres et des vols à grande échelle, les terroristes ont intimidé la population et lui ont imposé un lourd tribut.

    Les membres du Parti de la Liberté n’ont pas participé aux avancées constructives en Palestine.

    Ils n’ont reconquis aucune terre, n’ont construit aucune colonie et n’ont fait que nuire à l’activité de défense juive.

    Leurs efforts d’immigration, largement médiatisés, étaient minimes et principalement consacrés à l’accueil de compatriotes fascistes.

    Différences constatées

    Les divergences entre les déclarations audacieuses de Begin et de son parti et leurs performances passées en Palestine ne portent pas la marque d’un parti politique ordinaire.

    C’est la marque indéniable d’un parti fasciste pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes et les Britanniques) et la falsification sont des moyens, et un « État leader » l’objectif.

    Au vu de ce qui précède, il est impératif que la vérité sur M. Begin et son mouvement soit révélée dans ce pays.

    Il est d’autant plus tragique que les plus hauts dirigeants du sionisme américain aient refusé de faire campagne contre les efforts de Begin, ou même d’exposer à leurs propres électeurs les dangers que représente pour Israël le soutien à Begin.

    Les soussignés prennent donc ce moyen pour présenter publiquement quelques faits saillants concernant Begin et son parti ; et pour exhorter tous les intéressés à ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme.

    ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, ABRAHAM BRICK, RABBI JESSURUN CARDOZO, ALBERT EINSTEIN, HERMAN EISEN, M.D., HAYIM FINEMAN, M. GALLEN, M.D., H.H. HARRIS, ZELIG S. HARRIS, SIDNEY HOOK, FRED KARUSH, BRURIA KAUFMAN, IRMA L. LINDHEIM, NACHMAN MAISEL, SEYMOUR MELMAN, MYER D. MENDELSON, M.D., HARRY M. OSLINSKY, SAMUEL PITLICK, FRITZ ROHRLICH, LOUIS P. ROCKER, RUTH SAGIS, ITZHAK SANKOWSKY, I.J. SHOENBERG, SAMUEL SHUMAN, M. SINGER, IRMA WOLFE, STEFAN WOLFE.

    New York, 2 décembre 1948

    Ce n’est pas un hasard si Begin a fondé le Likoud en 1973, le parti qui gouverne actuellement Israël sous la direction de Netanyahou.

    Logique : lorsque Dieu est traîné à gauche et à droite – du « Deus vult » (Dieu le veut) des Croisades au « Gott mit uns » (Dieu avec nous) gravé sur les ceinturons des SS –, le résultat ne peut être que la répression la plus impitoyable.

    Sans le soutien et la complicité des États-Unis et de l’UE, l’État théocratique d’Israël, avec son fascisme, ne pourrait survivre : d’où la responsabilité perverse de l’Occident, de plus en plus isolé des peuples du monde.

    Raison de plus pour s’opposer aux fauteurs de guerre.

    Une pression internationale décisive est nécessaire, sans laquelle l’État palestinien ne peut émerger.

    La France, premier pays du G7, est félicitée pour avoir décidé de le reconnaître.

    Il faut se dépêcher, car la résistance héroïque des Palestiniens ne peut durer éternellement.

    Permettre l’éradication de ce peuple serait une défaite irréparable pour l’humanité. Nous ne pouvons – et ne devons – pas le permettre. L’espoir se traduit par la mobilisation des consciences.

    🇩🇿Fodil Dz
    11 août 2025 - 18 h 16 min

    Il faut se demander pourquoi certains ont été maudits par Yahweh. Le retour à la terre leur était pourtant interdite avant la venue du Messie.
    Les sionistes criminels attendent leur machiah : l’antéchrist ou dajjal.

    🇩🇿 Fodil Dz
    11 août 2025 - 18 h 04 min

    Les occidentaux sont les plus gros hypocrites et des grands faussaires de l’histoire. À titre d’exemple, l’athlète noir Jesse Owens avait humilié le régime nazi en remportant 4 médailles d’or aux jeux olympiques de Berlin en 1936 alors que la ségrégation raciale sévissait toujours aux États-Unis. Le président franklin d. roosevelt avait refusé de le recevoir et ne lui avait jamais adressé un message pour le féliciter. Ce n’est qu’en 1976 que Jesse Owens reçu la reconnaissance présidentielle en étant décoré de la médaille de la « liberté » par gerald ford. Soit 40 ans après son triomphe en allemagne nazie.

    Dr Kelso
    11 août 2025 - 17 h 59 min

    Effectivement aucun pays ne pourra dire qu’il n’était pas au courant car tous complices HONTE À L’HUMANITÉ.
    Excellente conclusion.
    FREE PALESTINE

    NA. GAZA KI.
    11 août 2025 - 17 h 52 min

    Le nom Gaza est contenu dans le nom de la ville martyrr. na. gasa. ki

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