L’invitation d’Abderrezak Mokri à la présidence a-t-elle précipité le limogeage de Belkhadem ?

L’éviction brutale d’Abdelaziz Belkhadem de son poste de ministre d’Etat et de ministre conseiller du président de la République n’a pas livré tous ses secrets. De mystérieuses images publiées sur la page personnelle du chef du MSP, Abderezzak Mokri, sur le réseau social Facebook, et mises en ligne le 25 août dernier, montrent Abdelaziz Belkhadem recevant au siège de la présidence de la République le représentant du Hamas palestinien de visite en Algérie. A l’apparence, tout est très normal, sauf que la délégation reçue par le ministre d’Etat comprenait, entre autres, le président du MSP qu’on voit clairement à gauche de Belkhadem. Cette rencontre n’a jamais été rapportée par les médias, en son temps, ni par aucune autre source officielle. Il est clair que la présence intrigante d’un Mokri, fervent adversaire du quatrième mandat et membre actif de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, au siège de la présidence ne serait pas passée inaperçue. Cette invitation, a-t-elle été programmée ou demandée par le chef de l’Etat et son entourage direct ? Difficile de l’imaginer dans les circonstances actuelles. Il est plus probable, alors, que Belkhadem ait pris l’initiative seul. Auquel cas, le ministre d’Etat aurait agi sans en aviser le chef de l’Etat. A-t-il agi par maladresse ou par calcul politicien ? Dans les deux cas, l’ex-secrétaire général du FLN devait en mesurer le risque. Outre cet outrage fait à une ligne politique, Abdelaziz Belkhadem, en associant le MSP aux discussions avec le Hamas palestinien, aura permis aux représentants des Frères musulmans en Algérie de chapeauter ces discussions et, plus grave encore, de récupérer l’événement à son compte, au détriment de l’Etat algérien. Ce qui aurait été perçu comme une grave atteinte à la souveraineté de l’Etat. Cela se passait au moment où le gouvernement algérien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, assumait publiquement l’existence de relations avec le mouvement de résistance palestinien. Aucune réaction officielle n’a été rendue sur cette affaire, mais il n’est pas exclu que cette dérogation à la conduite de la politique étrangère de l’Algérie ait précipité le limogeage d’Abdelaziz Belkhadem. Ce sera sa énième bourde politique depuis sa nomination à ce poste, en mars dernier.
R. Mahmoudi
 

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