Evocation : Ali la Pointe, l’enfant de Miliana

Par Zerrouk Benmokhtar – Grâce au sacrifice des hommes et des femmes du 1er Novembre 1954, le recouvrement de l’indépendance a été rendu possible. La jeunesse d’aujourd’hui et les générations futures se doivent une reconnaissance envers ceux qui ont libéré le pays du joug colonial. Parmi eux, Ali la Pointe, de son vrai nom Ali Amar, héros de la guerre de Libération qui s’est sacrifié arme et cœur pour que vive l’Algérie libre et indépendante. Né en 1930 à Miliana, année où la puissance coloniale célébrait en grande pompe le centenaire de sa présence en Algérie, ce moudjahid s’est voué à la cause nationale, en alliant courage et conviction, pour lutter contre le colonisateur français. Jeune, orphelin de père, Ali eut une enfance très difficile et n’eut d’autre alternative que de travailler dans des fermes appartenant à des colons afin d’aider sa famille à se nourrir. Privé du privilège de faire des études dans un pays où les vrais habitants sont considérés comme indigènes du fait qu’ils descendent des populations qui habitaient le pays avant l’invasion, il quitte sa ville natale pour rallier Alger, où il fait fonction de maçon. Parallèlement à son activité professionnelle, il pratiqua la boxe au Club sportif d’Alger (CSA), son sport préféré. Son tempérament d’emporté le rend vulnérable et se retrouve impliqué dans différentes affaires de bagarres, avec une première condamnation après s’être rebellé contre des gendarmes, et ce, à l’âge de 13 ans. Après son service militaire à Miliana, il revient à Alger pour rejoindre les combattants de la Révolution. Découvert par les Français, il est incarcéré à la prison de Damiette (Médéa) alors qu’il n’avait que 22 ans. Son séjour en prison lui permet de faire la connaissance de nationalistes emprisonnés pour leurs activités politiques et qui lui inculquèrent l’idée de la révolution. Après son évasion de la prison, il retourne à Alger, plus précisément à Bologhine, où il fit la connaissance de Yacef Saadi, qui l’engagea dans les rangs du FLN-ALN. En 1955, il se fait remarquer parmi les groupes de fidayine de La Casbah, qui menaient des attaques contre les militaires envahisseurs, il se fait nommer adjoint de Yacef, puis responsable militaire de la zone autonome d’Alger (ZAA). En 1956, il participe à plusieurs actions armées. Après l’arrestation de Yacef, le chef de la ZAA, sa capture est devenue une priorité absolue pour les militaires français. Sachant qu’il est recherché par les parachutistes, Ali prend ses précautions et commence à changer fréquemment d’endroit. La presse de l’époque en a fait écho à plusieurs reprises par sa qualité de l’homme le plus recherché d’Alger. Pendant trois années (1955-1957), Ali La Pointe, avec d’autres militants, mène une lutte sans merci contre le colon français, avant d’être repéré dans un immeuble de La Casbah. Les parachutistes du 1er régiment de l’armée dynamitent le lieu qui provoque l’effondrement de la bâtisse composée de trois maisons, faisant une vingtaine de morts, dont des enfants. Ali, qui était âgé de 27 ans est tué en compagnie de ses frères d’armes de la Zone Autonome d’Alger, Mahmoud Bouhamidi, Hassiba Ben Bouali et Omar Yacef, dit P’tit Omar, âgé seulement de 12 ans. La presse de l’époque a largement commenté cet acte criminel où des enfants sont tués.
Z. B.

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