Formation professionnelle : les chiffres inquiétants de Mebarki

Le ministre de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, a fait état des difficultés du secteur, relevant le refus des jeunes Algériens d’aller suivre des formations dans des métiers physiques. S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III, le ministre a tenté de mettre fin à l’idée selon laquelle il n’y a pas suffisamment de places dans les centres de formation professionnelle répartis à travers l’ensemble du territoire national. «Nous avons beaucoup de places inoccupées en raison du rejet des jeunes de la formation professionnelle. Plusieurs métiers ne trouvent pas preneurs comme la maçonnerie, la plomberie, ferraillerie, plâtrerie… », a affirmé Mebarki, expliquant l’attitude des jeunes par la dévalorisation des métiers d’artisans qui sont pourtant très demandés par le marché du travail. «La majorité des élèves formés dans les centres de formation professionnelle du pays, lesquels dispensent 442 spécialités, trouvaient un emploi environ 3 à 6 mois après la fin de leur cursus», a relevé le ministre dans le but d’inciter les jeunes qui ont raté leurs études scolaires à rejoindre les différents centres de formation qui existent à travers le pays. Selon le ministre, «environ 650 000 élèves sont appelés à rejoindre, le 27 septembre en cours, les 1 200 centres de formation professionnelle et d’apprentissage répartis à travers le pays». Mebarki laisse entendre que le «boycott» des centres de formation professionnelle pourrait s’expliquer par la facilité avec laquelle les jeunes accèdent aux dispositifs de création d’entreprises, notamment le transport de voyageurs et de marchandises. Mais selon lui, ces mêmes dispositifs peuvent aider les jeunes qui disposent d’un métier à monter une micro-entreprise qui va leur permettre de travailler et d’avoir des marchés au niveau local ou chez des particuliers. Le ministre plaide notamment pour le retour du baccalauréat professionnel. «L’enseignement professionnel, dispensé auparavant dans des lycées techniques sous l’égide du ministère de l’Education nationale, pourrait être relancé», a-t-il déclaré, considérant ainsi qu’il est important d’aller vers la formation professionnelle pour répondre aux besoins futurs du marché du travail. Pour Mebarki, «l’enseignement professionnel, auquel il avait été mis fin il y a environ six années, et qui était sanctionné par un baccalauréat professionnel, contribuerait à intéresser et à intégrer 30 à 40% d’élèves peu enclins, selon lui, à suivre une formation dans l’une des nombreuses disciplines actuellement dispensées par les CFP et, à leurs yeux, peu valorisantes».
Rafik Meddour

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