A la CGT, mieux vaut un Momo comme Maurice qu’un Momo comme Mohamed

Il en faut peu aux braves de la CGT, défenseurs de la classe ouvrière, accros à la charte de la diversité pour laisser leur naturel revenir au galop.
Oui, il en faut peu. Il suffit juste que Bernard Thibault, patron de la CGT, envisage de désigner comme éventuel successeur un certain Momo.

Il en faut peu aux braves de la CGT, défenseurs de la classe ouvrière, accros à la charte de la diversité pour laisser leur naturel revenir au galop.
Oui, il en faut peu. Il suffit juste que Bernard Thibault, patron de la CGT, envisage de désigner comme éventuel successeur un certain Momo.
Momo, pour les camarades de la CGT, Momo pour les collègues de Saint-Gobain, Momo pour les amis, est en réalité Mohamed Oussedik qui a entamé son premier mandat de délégué du personnel CGT en 1997 et qui a grimpé tous les échelons de la hiérarchie syndicale pour terminer aujourd’hui dirigeant national de la CGT (secrétaire confédéral de la CGT).
Cette ascension, Mohamed Oussedik ne l’a doit qu’à sa combativité dans les luttes ouvrières, à sa capacité à mobiliser et à la confiance que ses camarades lui accordent. Tout le monde reconnaît son abnégation, son intégrité, sa force morale et ses brillantes analyses sur la réindustrialisation.
Mais voilà que Bernard Thibault a la drôle d’idée de désigner Momo comme éventuel successeur. Et là, les camarades découvrent avec effroi que Momo a des origines maghrébines et cerise sur la corne de gazelle, il serait proche du PS, deux handicaps majeurs, aux yeux de certains cégétistes, pour pouvoir succéder à Bernard Thibault.
D’une seule phrase, Momo le Rouge est devenu Momo le gris et potentiellement Momo le rose.
Comme il n’est un secret pour personne que la CGT a une réelle proximité avec le Parti communiste et le Front de gauche. Nous serions curieux de savoir ce que pense M. Mélenchon des handicaps de Mohamed Oussedik. Jean-Luc Mélenchon peut-il rajouter à sa liste de racistes, qu’il dénonce brillamment à chacun de ses discours, les cégétistes qui ont fait passer Momo du rouge au gris.
Nous ne nous étendrons pas sur le rose, car le même Jean-Luc Mélenchon nous démontre chaque jour avec quelle facilité l’on peut passer du rose au rouge au premier tour et du rouge au rose au second. Admettons donc ensemble qu’à la rigueur, le rose peut passer comme une couleur à limites franchissables.
Mais le gris !!! Impossible d’y faire quelque chose, même en rajoutant du blanc, il est possible d’arriver à un blanc cassé, voire un blanc grisâtre mais jamais un blanc de blanc bien de chez nous, pardon, bien de chez eux.
Comme le cordonnier mal chaussé, Mohamed Oussedik, conducteur verrier, se heurte au plafond de verre de la CGT. Comment Bernard Thibault habituellement si raisonnable a-t-il pu croire un seul instant qu’un Mohamed voué à la construction des pyramides pourrait s’installer au sommet de l’une d’entre-elles ?
Certainement parce qu’il a dû juger Mohamed Oussedik sur son seul talent et ses réelles compétences.
L’heure est grave et il ne s’agit pas seulement de crise économique et sociale. Il s’agit de la résurgence du plus profond de la société française du rejet de l’autre fut-il un compagnon de lutte, un camarade de tous les combats.
Nous, Franco-Algériens, sommes scandalisés par l’attitude de ces cégétistes qui renvoient Mohamed Oussedik à ses origines par peur de le voir occuper la plus haute fonction à la CGT.
Dès aujourd’hui, nous sommes mobilisés et resterons extrêmement attentifs aux suites qui seront données lors de la succession de Bernard Thibault.

Chafia Mentalecheta

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