Zohra Drif met en garde contre de nouvelles formes de colonisation

La moudjahida Zohra Drif-Bitat a mis en garde, mardi à Alger, contre l’émergence de nouvelles formes de colonisation, appelant à une mobilisation, notamment de la part d’intellectuels, pour contrecarrer les stratégies élaborées ailleurs à cet effet.
«Après l’indépendance du pays en 1962, nous n’avons pas permis au capital français de rester en Algérie et nous avons nationalisé les richesses naturelles pour les mettre au service de notre peuple.

La moudjahida Zohra Drif-Bitat a mis en garde, mardi à Alger, contre l’émergence de nouvelles formes de colonisation, appelant à une mobilisation, notamment de la part d’intellectuels, pour contrecarrer les stratégies élaborées ailleurs à cet effet.
«Après l’indépendance du pays en 1962, nous n’avons pas permis au capital français de rester en Algérie et nous avons nationalisé les richesses naturelles pour les mettre au service de notre peuple.
Cela, les Français ne l’ont jamais accepté et c’est ce qui a coûté à l’Algérie d’être désignée du doigt par l’Occident», a déclaré l’invitée du «Rendez-vous avec la parole» de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI).
Elle a, par ailleurs, expliqué sa participation au colloque de Marseille sous le thème «La guerre d’Algérie, 50 ans après» après avoir constaté, depuis la fin 2011, lors des colloques organisés pour commémorer les accords d’Evian, l’existence d’un «consensus non déclaré» et d’un «courant» en France visant à «délégitimer» la guerre de Libération nationale.
«Vouloir délégitimer la Révolution algérienne, considérée comme un des évènements les plus marquants du XXe siècle, a un but précis, à savoir délégitimer les mouvements de libération d’autres peuples opprimés, à leur tête le peuple palestinien», a souligné la moudjahida.
Pour elle, l’adoption par l’Assemblée française de la loi du 23 février glorifiant le colonialisme français est la «première manifestation» de ce courant.
«La France a commis des crimes contre l’humanité de 1830 à 1962», a-t-elle ajouté, rappelant que l’Algérie comptait 10 millions d’habitants en 1830 (date du début de la colonisation française) avant que leur nombre ne baisse à 2 millions seulement en 1871. «Il s’agit d’un véritable génocide commis par la France coloniale contre le peuple algérien», a-t-elle martelé.
Mme Drif-Bitat a rappelé qu’en 1962, l’Algérie était un pays ravagé par «une des guerres les plus terribles qu’a connues l’humanité». Faisant le bilan des réalisations du pays 50 ans après son indépendance, Mme Bitat s’est dite «fière» de ce que le pays a pu réaliser «en un temps si court dans la vie d’une nation».
Elle a tenu, en outre, à rendre hommage aux jeunes Algériens «qui sont très attachés à l’indépendance et à la souveraineté de leur pays» tout en les appelant à s’investir davantage dans la lecture de l’«histoire glorieuse» de leur pays «pour pouvoir bâtir un avenir meilleur».
La conférence-débat a été précédée par la projection d’un passage de l’intervention de Mme Drif-Bitat lors du colloque de Marseille où elle avait notamment souligné que les «Algériens avaient mené une guerre de libération, juste et légitime».
«Nous avons payé un prix très lourd. Nous avons accepté de le payer et cette guerre pour nous est terminée. Bel et bien terminée. Nous avons gagné notre indépendance», avait affirmé la moudjahida lors de ce colloque.
«Nous avons pris les armes contre un système politique, économique, social, culturel et militaire : le système colonial», avait- elle ajouté, précisant qu’il s’agissait d’une «colonisation de peuplement avec tout ce que cela signifie, en termes de dépossession, de déculturation, de dépersonnalisation, d’oppression, d’humiliation et de génocides».
La ministre de la Culture, Khalida Toumi, des moudjahidine, des universitaires, et des représentants de la société civile ont assisté à cette conférence-débat.
R. C./Agence
 

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