Oubliée, l’OAS ?

Le ministère de l’Enseignement supérieur vient d’organiser la commémoration de l’incendie, il y a 50 ans, de la bibliothèque de l’Université d’Alger. Dans l’affiche qui annonçait cette manifestation, l’acte criminel commis par l’OAS de sinistre mémoire n’apparaît pas. Comme si les flammes qui ont détruit le 7 juin 1962, la partie centrale de la BU, étaient dues à un court circuit électrique ou à un mégot négligemment jeté. Ce n’est pas par accident, comme le suggère, par omission, l’affiche collée dans les campus, que 400 000 documents et ouvrages sur les 600 000 que comptait la BU ont été immolés par le feu. On a l’impression que le message véhiculé par cette affiche est inspiré par le souci de faire oublier que l’OAS a existé et a frappé l’Algérie. C’est pourtant la vérité historique, l’OAS s’est distinguée à la fois par l’assassinat inqualifiable de femmes de ménages, d’enseignants, de dockers ou de simples passants algériens, et par sa politique de la terre brûlée qui n’a pas épargné les lieux du savoir, de la science et de la culture. La destruction de la bibliothèque de l’Université d’Alger par les hordes sauvages de l’OAS, a été un acte délibéré. Que les nostalgiques de l’Algérie française veuillent rendre hommage à l’OAS en France, c’est leur affaire, mais que, chez nous, l'on cultive l’oubli sur les crimes de cette organisation fasciste, est inadmissible.
Lazhar Houari