RFI rend hommage aux artistes algériens de la Guerre de Libération

Radio France internationale (RFI) a rendu un grand hommage aux artistes algériens de la guerre de Libération nationale qui, tout en étant sur le sol français, ont constitué un véritable «front culturel» contre le colonialisme. Slimane Azem, Kamal Hamadi, Noura, Akli Yahiaten et bien d’autres noms que RFI a évoqués en retraçant leur parcours et en s’attardant sur leur «haute contribution» dans le combat libérateur des Algériens à travers leurs chansons engagées, entièrement dédiées à l’indépendance de l’Algérie. «Dès les années 30, en Algérie, la musique a permis d’affirmer une identité culturelle algérienne forte. Ainsi, lorsque la guerre éclate en 1954, beaucoup d’Algériens exilés en France chantent leur amour pour leur terre. La musique chantée à Paris s’écoute donc des deux côtés de la Méditerranée. Les artistes de l’immigration s’engagent dans la lutte, conscients de l’impact de leurs morceaux sur leur public», rappelle cette chaîne radiophonique sur son site web. Parmi les morceaux cités, celui de Slimane Azem, Idhahred Waggur (Le croissant de lune est apparu) chanté en 1955 en kabyle. Un tube indémodable qui a fait un tabac à l’époque de sa sortie et des décennies après. Ce morceau historique – c’est le cas de le dire – était un véritable hymne à l’indépendance. Le chanteur racontait son rêve d’un futur drapeau algérien : «Resplendissant et brillant, il répand sa clarté. Il a subi tant de contraintes, voilé par un halo, qui lui a fait supporter tant d’injustices». Mais le morceau qui reflète clairement l’idée de Slimane Azem du colonialisme est celui de Ay ajrad effegh thamourthiw (Criquets, sortez de ma terre !). «Slimane Azem qui jouait dans les cafés, mais aussi dans les studios de Radio Paris, sera censuré. Beaucoup d’autres artistes s’engagèrent en chanson pour une Algérie libre», souligne RFI tout en affirmant que les programmes arabes et kabyles de Radio Paris ont continué à être diffusés de 1954 à 1962. «Surveillés, passés au crible de la censure par des Français arabophones et kabylophones – parfois jusqu’à la paranoïa –, ces programmes diffusés à Paris et Alger permettent à la France de s’adresser directement aux Français musulmans d’Algérie selon la terminologie de l’époque», précise ce média. L’administration coloniale a maintenu ces programmes pour capter les auditeurs algériens et leur faire passer ses messages, dans une tentative de contrer Radio Tunis et Sawt Al Arab, Radio du Caire, qui diffusaient jusque dans les maquis algériens des messages de la Révolution et des chants nationalistes du FLN. Ces artistes algériens contribuaient par leurs chants au financement du FLN et de la guerre. «Installés dans les arrière-salles des cafés algériens de Paris, les cadres FLN glanent l’impôt révolutionnaire aux tenanciers», précise RFI, qui met en avant le riche patrimoine historique laissé par ces artistes dont la plupart ne sont plus de ce monde. «Toute la période (coloniale) peut se relire à la lumière d’une histoire culturelle passionnante, loin d’Alger, mais au cœur de tous les enjeux du conflit», estime cette radio qui a ainsi marqué à sa manière le cinquantième anniversaire de l’Indépendance.
Sonia B.
 

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