Les deux regrets de l’ancien président Chadli Bendjedid

Bien que peu bavard, l’ancien président de la République avait le cœur serré lorsque la rue l’accablait de mille et une tares. Celui qui est qualifié de «père de la démocratie», pour avoir permis – contraint certes – le multipartisme et la liberté d’expression au lendemain des événements d’octobre 1988, a accusé le coup de critiques acerbes sans pratiquement réagir. Il aura fallu une interview avec des organes de presse algériens et une sortie médiatique à l’est du pays, en 2008, à l’occasion d’un colloque organisé à El-Tarf en hommage au moudjahid Amar Laskri, pour que les citoyens finissent enfin par l’entendre. Des journalistes, qu’il avait invités chez lui au milieu des années 2000, pour un entretien autour d’un café, racontent que Chadli avait un haut-le-cœur mais qu’il préférait se murer dans le silence. A une question sur l’implication de son fils avec Mouhouche, l’ancien PDG de la BEA, dans l’affaire du délinquant «Teztouza» (en référence à la voiture de luxe Testa Rosa), qui avait défrayé la chronique au milieu des années 80, un de ces journalistes raconte que Chadli, dans un geste paternel spontané, s’est tourné vers son fils et l’a admonesté : «Je t’ai pourtant toujours dit de faire attention à tes fréquentations !» Qu’il ait été critiqué pour avoir permis la montée d’un parti religieux radical ou décidé de s’en aller au moment où le pays courait un danger qui menaçait jusqu’à son existence en tant qu’Etat républicain, cela ne le chagrinait pas outre-mesure, raconte un responsable qui a bien connu l’ancien président. Deux choses, néanmoins, l’affectaient au plus profond de lui-même jusqu’à la fin de ses jours. Feu Chadli n’a jamais supporté qu’on dénigrât la Base de l’Est dont il fut l’un des principaux responsables durant la guerre de Libération, ou que l’on mît en doute son rôle déterminant dans l’acheminement des hommes et des armes pour les unités combattantes à l’intérieur du pays. Nier l’apport de la Base de l’Est reviendrait à renier les milliers de martyrs tombés au champ d’honneur en accomplissant leur devoir sacré en son sein, disait-il. Chadli, raconte ce responsable, a toujours gardé chez lui une lettre du colonel Amirouche, dans laquelle ce grand chef de la Wilaya III rend un vibrant hommage à cette Base «dont les militants endossent le maillot de la gloire». Chadli ne supportait pas, non plus, qu’on l’accusât d’avoir voulu «effacer les traces» de son prédécesseur Houari Boumediene, auquel il vouait un grand respect. Pour lui, ces accusations émanaient d’une minorité – qu’il n’hésitait pas à qualifier de barons – qui voulait profiter du système dont il estimait qu’il avait largement atteint ses limites. Quoi qu’il en soit, la société est partagée entre partisans et opposants à cet homme qui a présidé aux destinées du pays quatorze ans durant.
Sarah L.
 

Commentaires

    chorfi nabil
    7 octobre 2012 - 21 h 06 min

    ALLAH AKBAR un grand monsieux
    ALLAH AKBAR un grand monsieux qui marque l histoire de l algerie que le bon DIEU tous puissant lui offre ça binidections vive l algerie

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