L’Etusa perd deux millions de dinars par jour

La grève qui paralyse depuis une semaine l’Etablissement du transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) occasionne des pertes quotidiennes estimées à deux millions de dinars par la direction générale de l’entreprise.

La grève qui paralyse depuis une semaine l’Etablissement du transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) occasionne des pertes quotidiennes estimées à deux millions de dinars par la direction générale de l’entreprise.
Le directeur général, Yacine Krim, s’inquiète de la persistance de ce conflit et de ses conséquences sur l’équilibre financier de l’entreprise. En marge d’un point de situation tenu aujourd’hui au niveau de la direction générale, M. Krim a appelé les travailleurs à faire preuve de responsabilité et à rejoindre leur poste de travail pour «limiter les pertes». La grève déclenchée le 11 novembre dernier a mis à l’arrêt tout le parc automobile de l’entreprise. Les travailleurs, qui continuent leur protestation devant le siège de la Centrale syndicale, disent assurer le service minimum pour le transport grand public et garantissent le fonctionnement du transport estudiantin à hauteur de 50%. Ils affirment qu’ils n’arrêteront pas leur protestation avant la réintégration de l’ensemble des travailleurs «abusivement licenciés». La direction tente de sensibiliser les grévistes en leur assurant une nouvelle fois que tous les points contenus dans le protocole d’accord signé le 16 octobre dernier sont en cours de concrétisation. En gage de bonne volonté, la direction de l’entreprise dit avoir fait le virement des salaires le 16 novembre au lieu du 22, pour permettre aux travailleurs de constater sur leurs fiches de paie l’application de l’augmentation salariale telle que décidée dans l’accord signé par les deux parties. Le chauffeur de bus gagne ainsi environ 34 000 DA, alors qu’il percevait près de 26 000 avant cette augmentation. Le receveur, quant à lui, aura près de 32 000 DA au lieu de 24 000 DA. Dans sa tentative d’apaiser la situation et de convaincre les travailleurs à renoncer à la grève, la direction annonce également la permanisation de plus de 300 employés qui ont enchaîné plusieurs contrats à durée déterminée (CDD). S’agissant des travailleurs licenciés, la direction affirme que les recours de 17 agents sont à l’étude. Ce dernier point constitue la pomme de discorde entre les travailleurs et la direction. Contacté par nos soins, Mohamed Kharoubi a expliqué la position des travailleurs par la non-concrétisation des promesses salariales faites par la direction. «Nous sommes au troisième protocole d’accord signé avec la direction. Les deux premiers n’ont jamais été appliqués. Qu’est-ce qui nous garantit que la direction va respecter ses engagements ?» se demande-t-il.
Sonia B.

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