Benbitour : «Toutes les voies d’expression pacifiques ont été fermées»

Afin de sortir le pays de l’impasse politique dans laquelle il se trouve du fait de la candidature d’un président impotent à un quatrième mandat, l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour a proposé, ce mercredi, «l’instauration d’un contrat social qui prédéfinira un projet de société pour une Algérie nouvelle». Invité du Forum du quotidien Liberté, M. Benbitour est largement revenu dans son intervention sur les raisons qui l’ont poussé à se retirer de la course à la présidentielle après avoir annoncé sa candidature. Pour l’ancien chef de gouvernement, les tenants du pouvoir s’accrochent à leurs intérêts quitte à mettre l’avenir du pays en péril. «Nous ne voulons pas d’une explosion sociale. Mais si ces gens persistent dans leur politique jusqu’au-boutiste, j’ai bien peur que l’éclatement surviendra tôt ou tard», met-il en garde. Interrogé sur les risques de voir la situation devenir incontrôlable, Benbitour a clairement mis cette éventualité sur le compte du pouvoir qui ne veut pas d’une sortie négociée à la crise qui secoue le pays. «Les risques de dérapage sont plutôt du côté du pouvoir qui ne veut pas d’une rupture négociée. S’il y a déflagration, ce ne sera pas du côté des gens qui appellent à une transition démocratique parce qu’on a fermé toutes les possibilités d’expression autres que la violence. C’est ce que nous sommes en train de constater aujourd’hui», soutient Benbitour. Pour lui, le contrat social qu’il propose est à même de donner naissance à un projet de société dont les contours seront pris en charge par un projet de nouvelle Constitution. Le processus devra ensuite déboucher sur une large communication sur ce projet avant son adoption. «Une équipe restreinte à désigner doit s’atteler ensuite à mener à bien le projet de changement auquel nous appelons», explique-t-il.
A. Sadek
 

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