Le CCG éclate : l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes et le Bahreïn retirent leurs ambassadeurs du Qatar

C’est une première dans l’histoire des relations entre les pays du Golfe : trois pays importants du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à savoir l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont annoncé, aujourd’hui mercredi, leur décision de rappeler leurs ambassadeurs à Doha, capitale du Qatar, arguant du fait que ce dernier «ne respecte pas les principes» du CCG. Un communiqué conjoint, rendu public par les trois Etats, indique que la décision a été prise pour «préserver la sécurité et la stabilité» sur leurs territoires. Les trois pays avancent que le Qatar n'avait pas encore mis en œuvre l'Accord de sécurité du Golfe, signé en novembre dernier, qui a pour objectif de renforcer la coopération des membres en matière de sécurité afin de faire face aux nouvelles menaces auxquelles leurs pays sont confrontés. Mais selon des sources diplomatiques, les trois pays du CCG reprochent à ce riche petit émirat son soutien indéfectible aux Frères musulmans égyptiens, alors que tous les autres pays du Golfe se positionnement franchement du côté des nouvelles autorités. Le gouvernement du Qatar a «déploré» la décision prise par les trois pays et décidé de ne pas répondre par un traitement similaire. Il y a quelques semaines, les Emirats arabes unis avaient sévèrement réagi contre des déclarations du prédicateur salfiste égyptien installé au Qatar, Youcef Al-Qaradawi, en convoquant leur ambassadeur à Doha. Al-Qaradawi s’était attaqué dans un de ses prêches de vendredi à la position d’Abu Dhabi au sujet des Frères musulmans. Ces trois pays ont pris des mesures et promulgué des lois coercitives pour contrer la vague des Frères musulmans dans leur région, mais n’hésitent pas à apporter leur soutien actif aux différents groupes salafistes radicaux qui combattent en Syrie, par exemple, ou en Irak.
R. Mahmoudi