Présidentielle du 17 avril : l’Organisation nationale des moudjahidine ne soutiendra pas Bouteflika

La liste des anciens partisans de Bouteflika qui ont décidé de lui retirer leur soutien est en train de s’allonger inexorablement, confirmant qu’un ressort est cassé quelque part au sein même du sérail quant à l’inutilité d’un quatrième mandat pour un président impotent. Le consensus dont avait bénéficié le candidat Bouteflika lors des précédentes élections présidentielles s’est retrouvé cette fois-ci affaibli par le retrait de plusieurs soutiens de poids qui ont décidé d’adopter une posture plus réservée. C’est le cas, en effet, de la puissante Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui, dans un appel adressé au peuple algérien, s’est refusée à prendre position pour l’un ou l’autre candidat à la présidentielle, fut-il Abdelaziz Bouteflika qu’elle avait toujours encensé par le passé. L’Organisation s’est ainsi contentée d’appeler les Algériens à «accomplir leur devoir électoral durant la prochaine présidentielle en toute liberté et à faire un choix responsable de la personne qu'ils estiment capable de diriger le pays». Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion de son Secrétariat national consacrée à l'examen des derniers développements sur la scène nationale dans le contexte des préparatifs de l'élection présidentielle du 17 avril prochain, l'ONM exhorte «le peuple algérien à accomplir son devoir national et à choisir la personne la plus à même de conduire le pays dans le sens d'une transition socio-économique et culturelle». Et si l’ONM, organisation phare de ce qui est communément appelé la «famille révolutionnaire», se refuse à donner une quelconque directive en faveur d’un candidat, ses messages sibyllins contenus dans le communiqué sont de nature à faire réfléchir, y compris dans le camp du clan présidentiel qui veut s’accrocher au pouvoir quel que soit le prix à payer pour le pays. «Toutes les parties doivent être conscientes que la stabilité du pays est une ligne rouge à ne pas outrepasser», assène l’Organisation qui rappelle, à ce propos, «la conjoncture régionale et internationale exceptionnelle que connaissent certains pays». Elle appelle, dans le même temps, «toutes les formations politiques et la société civile à prendre conscience de la gravité de la situation et de la lourde responsabilité qui leur incombe dans la préparation de cet important rendez-vous, d'autant que l'Algérie a payé le prix fort pour recouvrer sa souveraineté, préserver son indépendance et protéger son intégrité territoriale». L’ONM considère, cependant, que cette démarche (l’élection présidentielle) «doit répondre aux attentes du peuple algérien à une vie digne et prospère à la faveur de la sérénité et de la quiétude loin de toute surenchère ou tension conjoncturelle susceptible d'entamer l'image du pays et sa position sur la scène internationale». L’Organisation nationale des moudjahidine emboîte ainsi le pas à plusieurs autres associations de la famille révolutionnaire et d’autres catégories sociales, à l’image de l’Union nationale des zaouïas, qui ont retiré leur soutien à Bouteflika à l’occasion de la présidentielle du 17 avril prochain.
Amine Sadek
 

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