Aucun Algérien parmi les personnalités africaines «influentes»

Le magazine américain Time vient de publier son classement annuel des personnalités les plus influentes de la planète dans lequel on retrouve dix Africains, sélectionnés parmi les hommes et les femmes qui «ont marqué le plus l’année 2013». Le continent africain arrive même à placer un représentant dans la catégorie des «Titans», en la personne du magnat des affaires nigérian Aliko Dangote, patron d’un conglomérat présent dans le ciment, l’immobilier, le sucre, et l’agriculture, considéré comme l’homme le plus riche d'Afrique. Si parmi les Africains «les plus influents» figure une brochette de personnalités allant du politique à l’économique, en passant par l’art, la société civile ou la religion, force est de constater qu’aucun Algérien de quelque bord qu’il soit n’y est inclus. Même si les tenants du pouvoir en place ne cessaient de présenter le président-candidat à sa propre succession comme un leader irremplaçable dont l’influence dépassait les frontières. Le classement mondial établi par l’hebdomadaire américain, un magazine qu’on ne peut soupçonner de partialité, lui qui avait désigné, au début des années 80, le chef islamiste iranien Ayattollah Khomeini comme l’homme le plus influent du monde, au grand dam de l’opinion américaine, ne pouvait accorder un quelconque crédit à ces fantasmes d’un genre un peu particulier. Le fait est là. Les personnalités africaines choisies pour figurer dans ce classement ont toutes pu s’imposer grâce à leurs compétences ou leur charisme, alors que d’autres se sont simplement distinguées par leur combat contre les fléaux sociaux, comme c’est le cas de la ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille et qui joint l’acte à la parole ; ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle au Nigeria «Madame Casse-pieds» ou la «Dame de fer». Dans la catégorie des personnalités politiques africaines distinguées par le magazine Time, on retrouve l’homme fort et, sans aucun doute le «futur président de l’Egypte», Abdel Fattah Al-Sissi, et la médiatrice de la République d'Afrique du Sud, Thuli Madonsela. Dans la catégorie des «Leaders», on trouve la cyberactiviste Ory Okolloh, cette Kényane âgée de 36 ans, qui a dirigé la stratégie Afrique de Google avant de rejoindre la fondation américaine Omidyar Network de Pierre Omidyar (le créateur du site d'enchères en ligne eBay), et conçu le logiciel «Ushahidi» (témoigner en swahili), qui est utilisé partout dans le monde par les médias ou les organisations humanitaires, notamment en cas de conflits armés. Les religieux ne sont pas en reste dans ce classement. L'imam Omar Kobine Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique, l'archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et le chef de l'Eglise évangélique centrafricaine, Nicolas Guérékoyame-Gbangou, ont, en effet, été honorés par Time pour leurs actions pour la paix. De même pour la religieuse ougandaise Rosemary Nyirumbe qui soutient les femmes victimes de violences et des conflits dans son pays à travers l’éducation et qui figure dans la catégorie des «Pionniers». Dans la catégorie des «Artistes», on trouve le célèbre écrivain Kényan Binyavanga Wainaina qui se bat pour la tolérance et les droits des homosexuels en Afrique. A l’échelle mondiale, le pape François, le président des Etats-Unis Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine, celui d'Iran Hassan Rohani, le Nord-Coréen Kim Jong-un ou encore le président chinois Xi Jinping font aussi partie du classement du magazine américain.
Amine Sadek
 

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