Bouteflika a-t-il nommé les ministres sans attendre les résultats des enquêtes d’habilitation ?

Plusieurs sources ont indiqué à Algeriepatriotique que le président de la République n’aurait pas attendu les résultats des enquêtes d’habilitation des services de sécurité pour désigner les nouveaux ministres. Abdelaziz Bouteflika fait ainsi une entorse aux lois de la République qui stipulent que les personnes qui devront occuper des fonctions importantes au sein de l’Etat doivent faire l’objet d’une enquête, conduite par les services de renseignement et la Sûreté nationale, pour s’assurer que le candidat au poste est exempt de tout acte ou de toute relation qui pourrait nuire aux intérêts supérieurs du pays. Ces enquêtes concernent notamment les états de service, le passé et les fréquentations de la personne en voie d’être désignée dans une des hautes fonctions de l’Etat. Sont exclus de toute nomination les citoyens dont le passé est entaché par un comportement nuisible durant la guerre de Libération nationale – c’est-à-dire les harkis et leurs descendants –, qui auraient été ou seraient impliqués dans des affaires de crime économique, qui entretiendraient des relations ambiguës avec des officines étrangères susceptibles de constituer une menace pour la sécurité du pays ou, encore, qui auraient participé, commandité ou fait l’apologie des actes terroristes durant la tragédie nationale. Ces enquêtes d’habilitation sont commandées lorsque la fonction comporte des secrets d’Etat qui doivent impérativement être sauvegardés. Parmi ces fonctions, les postes de ministre, de secrétaire général, de chef de cabinet, de wali, d’officier supérieur de l’armée, ainsi que d’autres fonctions subalternes, comme les postes de chargé d’études et de synthèse (CES), etc., qui font que les concernés peuvent avoir accès à des informations classées confidentielles. La décision de Bouteflika de nommer de nouveaux ministres sans attendre les rapports finaux des services de sécurité risque de le pousser à revoir sa copie. Certaines nominations qui suscitent déjà une polémique font jaser sur les réseaux sociaux. De désenchantement en déception, les citoyens commencent à douter de la capacité de discernement du Président malade et, plus grave, s’interrogent plus que jamais sur les véritables centres de décision.
Karim Bouali
 

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