Le collège Sarrouy rend hommage à ses 147 élèves moudjahids
L'Association des anciens élèves du collège Sarrouy a eu l’heureuse idée de commémorer aujourd’hui, 19 mai, la Journée de l'étudiant en rendant hommage à la participation des étudiants – en fait ils étaient majoritairement des lycéens de terminale – à la lutte armée de libération et au sacrifice que nombre d’entre eux ont consenti dans cet engagement patriotique. Après avoir obtenu le diplôme du certificat de fin d’études primaires (CEP), ils avaient rejoint le cours complémentaire Sarrouy, à Soustara, dans la Casbah. Le collège Sarrouy s’est distingué en donnant 147 de ses meilleurs fils à la cause nationale. Il a été fermé durant la lutte armée de libération et transformé, en 1957, en un centre de torture par le général Aussaresses, tout comme l’était également l’actuel lycée El-Mokrani, à Ben Aknoun, où ont été détenus notamment des artistes comme Mohamed Lamari et Fadila Dzirya à côté de nombreux autres militants dont certains ont été exécutés sommairement par les parachutistes français. Parmi les militants qui sont passés par ces centres de torture et ont survécu un grand nombre sont restés dans l’anonymat total et loin des tumultes de la course aux postes ou aux avantages. Les animateurs de l’association rappellent que des martyrs inconnus, anonymes, des élèves ont été assassinés par les tortionnaires dans cette école. Elle a vu également le passage des personnalités politiques de la Révolution comme Abane Ramdane, Aïssat Idir ou Krim Belkacem. Les organisateurs de cet hommage ont tenu à souligner l’apport du collège Sarrouy qui a été une école de militantisme avant de devenir un lieu où les pires sévices, le summum de la bestialité humaine, a été pratiqué par les tortionnaires et autres nervis du colonialisme. Un des responsables de l’Association a évoqué le souvenir d’Ourida Meddad, qui avait seize ans quand elle est morte après avoir été jetée de la fenêtre du collège par les paras. L’initiative de l'Association des anciens élèves du collège Sarrouy devrait être démultipliée pour faire connaître aux nouvelles générations le prix payé par les aînés pour la libération du pays du colonialisme français.
K. M.