Violences au Nord-Mali : le Quai d’Orsay condamne, le MNLA accuse

En réaction aux exactions meurtrières menées par l’armée malienne dans le nord du pays, le 17 mai dernier, le ministère français des Affaires étrangères a, par la voix de son porte-parole, tenu à condamner ces violences survenues le jour de la visite du Premier ministre malien à Kidal, capitale du Nord. «Rien ne saurait justifier de tels actes, alors que tous les efforts doivent tendre au dialogue et à la réconciliation, conformément aux décisions du Conseil de sécurité des Nations unies», affirme le porte-parole dans un communiqué rendu public ce lundi. Sans formuler aucune accusation, le porte-parole du Quai d’Orsay estime qu’«il est essentiel que toute la lumière soit faite sur les crimes commis à l'encontre des civils et des représentants du gouvernement malien et (que) les responsables soient identifiés et traduits devant la justice». Il demande enfin que les groupes armés libèrent «immédiatement, et sans condition» les personnes détenues comme otages et restituent le gouvernorat de Kidal. Pour sa part, le Mouvement national de la libération de l’Azawad (MNLA) accuse directement l’armée malienne de «provocations» et de «mensonges» sur les événements qui ont endeuillé la ville de Kidal. Dans un communiqué diffusé sur le site officiel du Mouvement ce lundi, et signé par son secrétaire général, Biala Ag Acherif, le MNLA indique que la veille de la visite du Premier ministre malien, l’armée malienne présente à Kidal «a tiré à balles réelles, en présence de la force Serval et de la Munisma, sur les populations civiles qui manifestaient pacifiquement». En réponse à «la guerre totale» déclarée par Bamako contre les «groupes terroristes», suite à ces événements, le MNLA, qui parle généralement au nom des Touareg du Mali, réfute toute manipulation visant à le cataloguer parmi les groupes terroristes. De même, il appelle à la normalisation et la poursuite du processus de négociation. «Je réaffirme notre entière disponibilité à répondre favorablement à toute initiative pour la normalisation de la situation en vue de ramener le processus politique sur la voie d’un règlement pacifique ; c’est notre voie», indique le secrétaire général du MNLA. Et de conclure : «Nous sommes disponibles à tout mettre en œuvre pour la gestion des conséquences nées des événements du 17 mai et, au-delà, asseoir avec toutes les parties les mécanismes nécessaires pour qu’ils ne se reproduisent plus et prévenir désormais tout débordement.»
R. Mahmoudi

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