Près de 5 000 djihadistes tunisiens et marocains en Syrie : grave menace sur la sécurité de l’Algérie

Aux menaces qui pèsent sur l’Algérie du fait des troubles en Libye et au Sahel, s’ajoutent, depuis quelque temps, des craintes liées au déplacement de plus en plus dense des jeunes Maghrébins vers la Syrie en vue de renforcer les djihadistes. Alors que l’Algérie compte 200 jeunes ayant rejoint les rangs des rebelles syriens, ce qui est déjà un nombre inquiétant, les chiffres enregistrés chez les pays voisins donnent carrément froid dans le dos. Ainsi, la Tunisie compte 3 000 jeunes partis combattre en Syrie et le Maroc 1 500 individus. Les deux pays se classent respectivement deuxième et troisième parmi les pays ayant fourni des combattants aux terroristes syriens. Plus globalement, ce sont environ 12 000 jeunes d'au moins 81 pays qui se battent aux côtés des forces rebelles en Syrie, selon un rapport américain intitulé «Foreign Fighters in Syria» publié le 2 juin 2014 par The Soufan Group. Ce dernier relève que leur nombre ne cesse de croître et que la grande majorité est originaire du monde arabe avec une prédominance de la Tunisie suivie de l’Arabie Saoudite qui recense 2 500 combattants en Syrie. Parmi les pays occidentaux, la France arrive en tête avec 700 combattants, alors que le nombre global des jeunes issus de l'Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande est estimé à 2 500. Beaucoup de ces jeunes sont souvent encore des adolescents, selon The Soufan Group qui alerte sur «la portée internationale considérable» de ces déplacements de jeunes vers la Syrie et de leurs agissements «une fois qu'ils quittent la Syrie suite aux influences qu’il ont subies et la probable radicalisation et sectarisme et autres formes d'extrémisme» qu’ils ont appris, et «leur impact» sur leur pays d’origine, et sur leur capacité et leur volonté de reprendre leur ancienne vie. Une remarque qui rapportée au contexte maghrébin confirme encore plus la menace qui pèse sur l'Algérie. Les terroristes qui combattent en Syrie finiront en effet par rentrer dans leurs pays ; ils risquent de reproduire au Maghreb ce que leurs prédécesseurs «afghans» algériens ont fait en Algérie après le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan à la fin des années 80. Le rapport fait remarquer que «la réponse politique à ce jour a souvent été davantage axée sur la prévention et la répression que sur la dissuasion ou la réinsertion». «Alors que le nombre de rapatriés augmente, et les ressources nécessaires pour surveiller leurs activités sont arrivées au point de rupture, il sera important d'examiner de plus près pourquoi tel individu est allé en Syrie, ce qui lui est arrivé alors là-bas, et pourquoi il est revenu», peut-on lire dans le document qui, selon ces concepteurs, «vise à fournir un contexte général pour répondre à ces questions, et offre des suggestions pour l'élaboration des politiques» de prévention et de réinsertion.
Meriem Sassi
 

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