Rabah Boucetta : «La CNTLD est le prolongement de Sant’Egidio»

Le Mouvement pour la République (MPR), fondé par l’ancien membre de la direction du RCD, Rabah Boucetta, a vivement dénoncé la dernière réunion de la Coordination nationale pour la transition et les libertés démocratiques (CNTLD), composée de partis de l’opposition et de personnalités politiques indépendantes. «Le bureau national provisoire du Mouvement pour la République a évoqué, en marge d’une réunion hebdomadaire tenue à Alger, dans le cadre des préparatifs du congrès, la rencontre de quelques partis politiques ayant longtemps flirté avec le système, de personnalités nationales ayant exercé de hautes responsabilités au sein du pouvoir et d’anciens leaders du parti dissous, responsable du drame national, qui se sont retrouvés à Mazafran, pour donner un prolongement à la rencontre de Sant'Egidio, tenue à Rome il y a vingt ans», lit-on dans un communiqué adressé à Algeriepatriotique. Les fondateurs de cette nouvelle formation politique prennent fait et cause pour les militants nationalistes et républicains qui se sont opposés aux hordes terroristes dans les années 1990, et se disent offusqués de voir d’anciennes figures de proue de la mouvance islamiste invitées à cette réunion : «Les patriotes qui ont résisté à la barbarie islamiste ont constaté que les démocrates algériens, les groupes de légitime défense (GLD), les représentants de la Ggarde communale et notamment les victimes du terrorisme islamiste n’ont pas été associés à cette félonie, dont les initiateurs cherchent à plaire aux tuteurs politiques des "révolutions" arabes en hypothéquant l’avenir de la nation algérienne», dénonce le MPR. Ce mouvement clame, par ailleurs, sa fidélité au combat républicain et «à la mémoire des victimes du terrorisme, dont le MPR a payé un lourd tribut à travers ses fondateurs» et rend hommage à Abou Bakr Belkaïd, Matoub Lounès, Mustapha Bacha et Rabah Stambouli, ainsi qu’aux deux martyrs de la marche du 29 juin 1994, Chaâbane Mohamed et Meziane Mohamed, pour ne citer que ces victimes du terrorisme. Le MPR dénonce «avec force» ce qu’il qualifie de «capitulation motivée par des ambitions malsaines par ceux qui, à un moment donné, étaient les porte-flambeaux de notre cause» – l’allusion à Saïd Sadi, dont l’accolade avec un ancien dirigeant du FIS lors de la rencontre de Zéralda a soulevé l’ire des démocrates, est claire. Le MPR attire l’attention sur «la menace représentée par ces renégats de la démocratie et de l’esprit républicain». Pour les fondateurs de ce mouvement politique, «toute la mouvance démocratique algérienne est plus que jamais interpellée pour que la question identitaire et la séparation des pouvoirs, entre autres revendications historiques, trouvent une traduction officielle dans la nouvelle mouture de la Constitution». Cependant, le communiqué du MPR ne dénonce pas l’invitation adressée par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, à d’anciens dirigeants du FIS dissous et de son bras armé l’AIS, pour prendre part aux consultations sur la révision constitutionnelle. Oubli ou parti pris ?
Karim Bouali 

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