L’honnêteté d’Alain Rollat

«Faut-il écouter aux portes ? Peut-on chercher dans les poubelles ? Faut-il accepter un café, un billet d’avion, un cadeau … une série de valises par exemple ? Oui, cette série de valises de luxe, ce cadeau que le roi nous a offert, nous l’avons offert à notre tour à une association caritative, nous l’avons écrit sur le journal pour que Hassan II le sache», nous conte l’ancien directeur exécutif du journal Le Monde, invité au forum de Liberté à Alger le lundi 16 juin 2014. Les grands sujets qui fâchent n’ont gentiment pas été abordés. L’Algérien ménage toujours son invité et je tente l’exception pour confirmer cette règle. Le grand journal Le Monde en recevant des cadeaux du roi laisse sous-entendre que les rapports étaient excellents. Quand on sait ce qui se passait sous le règne d’Hassan II, il me vient à l’idée d’écrire la question : ce lien était-il honnête ? Nous avons appris le niveau des atrocités des crimes du roi, non pas par ce grand journal qui avait ses entrées royales, mais grâce à Christine Daure-Jouvin et Gilles Perrault, dans leur livre Notre ami le roi qui eux avaient leurs entrées chez les victimes. Les journalistes du côté des bourreaux ou journalistes du côté des victimes, alors j’ai posé la question suivante : pouvez-vous nous donner la différence entre le journaliste français de droite et le journaliste français de gauche ? A cette question, M. Rollat répond : «Il n’en existe pas.» Il ajoute : «Je me démentirais sinon sur tout ce que je viens de dire» depuis une heure. Oui, il a fallu les Gilles Perrault et autres Günter Wallraff pour venir combler les lacunes d’une telle profession honnête.
Saâdeddine Kouidri
 

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