La toile d’araignée

Le problème qu’a notre pays avec ses enfants s’illustre magnifiquement par le geste qu’a fait notre écrivain national en insultant l’institution qu’il avait dirigée des années durant. Les fils d’Algérie finissent toujours par tuer le père (ou la mère d’ailleurs), c’est freudien. Ce dernier les aime tant qu’ils finissent par le quitter, après l’avoir rabaissé aux yeux du monde. Enigmatique quand même ! Il les gâte tellement, en leur offrant le meilleur de lui-même et ce qu’il possède, pour qu’ils le lui rendent mal, en le quittant. Ce n’est que de cela qu’il s’agit ! Comment ne pas pleurer ce cas même quand on est homme. Cela avait commencé pendant la guerre d’Algérie, où les parents travaillaient à cracher le sang, pour que le petit «Fouroulou puisse avoir sa galette et sa poignée d’olive, son couscous et son morceau d’oignon fumé, qu’il fasse ses études dans les conditions les plus apaisantes, qu’il grandisse vite pour qu’il parte travailler plus tard dans la métropole, quand ce n’était pas Alger. «Plus fort l’amour porté à sa progéniture», murmurent les consciences des mamans, qui ignoraient que le grand bébé parti est forcément déjà embrigadé dans la toile qu’aura tissée la belle Marie-France aux yeux bleus. Pauvre maman qui ne verra plus son fils (l’écrivain) qui ignorait, à son tour, malgré ses yeux ouverts, que quoi qu’il fasse, son intelligence est déjà dans le cocon de l’araignée, tissée parce que les guerres ne sont jamais finies ; que l’intelligence acquise, même quand elle fonctionne à merveille, ne sait faire que se retourner contre elle-même. Sinon comment pourrions-nous expliquer la nouvelle posture de notre écrivain, qui vient juste de découvrir la raison darwinienne qu’il applique à ses frères de sang.
Abdellah Ouldamer
 

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