Les travailleurs d’Algérie Poste en grève mercredi et jeudi à Alger

Les travailleurs d’Algérie Poste dans la wilaya d’Alger vont observer deux journées de grève, mercredi et jeudi prochains. Les salariés ont décidé de mener cette action de protestation en solidarité avec un employé suspendu abusivement le 9 juillet. «Depuis quand l’écriture dans la presse nationale est-elle un crime pour lequel on licencie des travailleurs ? Depuis quand la grève est un crime passible de licenciements ?» s’interrogent les employés de cette entreprise étatique dans une déclaration transmise à notre rédaction. Pour eux, c’est à la fois une question de principe et de droit. Le droit à la grève consacré par la Constitution. Par leur grève, ils veulent également exprimer leur appui aux efforts du Front national pour la protection des droits et de la dignité du travailleur de la poste, une instance créée pour «combler», dit-on, le vide sidéral laissé par l’inaction du syndicat affilié à l’UGTA et l’absence d’agrément pour le Syndicat national autonome des postiers (Snap). Pour eux, l’employé suspendu, Amar Khodja Tarek, a «payé» son appartenance à ce syndicat autonome qui attend le récépissé de dépôt de son dossier depuis deux ans. Chargé de la clientèle à l’établissement postal de Dar El-Beida, Amar Khodja Tarek est suspendu temporairement pour plusieurs raisons, indique-t-on dans la décision signée par le directeur de l’unité postale Est. Parmi elles, «manœuvre et tentative de compromission, intimidation, provocation ou diffamation, et entrave à la liberté de travail». Les responsables de l’unité postale Est lui reprochent également de provoquer le désordre sur les lieux de travail et de perturber le bon fonctionnement de l’établissement. Contacté par nos soins, Amar Khodja Tarek rejette totalement et en bloc tous ces griefs qu’il qualifie d’«infondés ». Il précise que sa suspension est «abusive» et qu’elle a été décidée suite à sa participation à un arrêt de travail observé par l’ensemble des employés. «J’ai été ciblé, car je suis membre du syndicat autonome des postiers», soutient-il. Amar Khodja Tarek impute la responsabilité de cette situation à la fois au ministère du Travail qui n’a toujours pas délivré le récépissé de dépôt de demande d’agrément et à la direction générale d’Algérie Poste qui refuse de dialoguer avec les véritables représentants des travailleurs. Selon lui, si les employés d’Algérie Poste ont créé une instance virtuelle pour la protection de leurs droits, c’est parce qu’ils n’ont pas de syndicat pour les défendre. Il assure que le but de la création du syndicat autonome est de protéger les intérêts des travailleurs et de l’entreprise.
S. Baker
 

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