Bouteflika en colère après les consultations sur la révision de la Constitution menées par Ouyahia

Des sources informées ont indiqué à Algeriepatriotique que le président de la République «n’est pas du tout satisfait» de la manière dont ont été conduites les consultations pour la révision de la Constitution par Ahmed Ouyahia. Abdelaziz Bouteflika aurait été «déçu» aussi bien par le choix des personnalités et des partis politiques qui ont pris part aux rencontres qu’il a initiées au lendemain de son élection pour un quatrième mandat, que par le contenu des discussions et des propositions faites par les invités d’Ouyahia. Les consultations sur la révision de la Constitution, censées constituer une première étape qui devrait déboucher sur la présentation d’une mouture «enrichie» au président Bouteflika, avant sa validation par le Parlement ou par voie référendaire, ont été occultées par des événements autrement moins «cruciaux» pour l’avenir de la nation et n’ont bénéficié d’aucun intérêt médiatique, hormis les couvertures protocolaires des médias publics et des entrefilets dans la presse et sur les chaînes de télévision privées. En outre, le contenu des propositions présentées par les personnalités et les partis et organisations se résume à des demandes de constitutionnalisation qui, si elles devaient être prises en compte, multiplieraient le nombre d’articles de la loi fondamentale par dix. C’est cette «légèreté» qui a marqué les discussions conduites par le directeur de cabinet de la présidence de la République qui aurait surtout irrité le chef de l’Etat. Après plusieurs semaines de rencontres au niveau de la Présidence, Ahmed Ouyahia et son staff se retrouvent ainsi avec une pile de «recommandations» dont l’aspect répétitif et parfois indigent apporte de l’eau au moulin de l’opposition qui prédisait l’échec de cette initiative depuis le début. Si bien qu’Ahmed Ouyahia avait dû tenir une conférence de presse, le 20 juin dernier, pour faire un «premier bilan» à mi-parcours de ses rencontres avec des interlocuteurs dont l’écrasante majorité est acquise aux thèses du pouvoir ou y est affidée. Le directeur de cabinet du président Bouteflika avait avoué, à demi-mot, que la nécessité de s’adresser aux journalistes était dictée par le peu de visibilité qui entourait ces consultations et le peu d’intérêt qu’elle ont suscité auprès des médias et de l’opinion publique en général, préoccupée par les difficultés de la vie quotidienne et concentrée sur la Coupe du monde de football à laquelle prenait part notre équipe nationale. Du coup, la révision de la Constitution que le président de la République considérait comme une priorité absolue a été reléguée au second plan, occultée par un événement sportif «courant», quand bien même la participation des Verts au Mondial brésilien a permis au pouvoir de souffler un peu, en attendant d’affronter, à nouveau, l’exaspération d’une population lassée par les discours chimériques et les effets d’annonce sans lendemains, dès la prochaine rentrée sociale : grèves, protestations pour le logement, incapacité du gouvernement à mettre fin aux affrontements intercommunautaires à Ghardaïa et combien d'autres problèmes à surmonter, aggravés par l'immobilisme du gouvernement.
M. Aït Amara

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