Le police de la poste et des technologies de l’information enfin active ?

La réactivation de la police de la poste et des technologies de l'information et de la Communication a été décidée par la ministre en charge du secteur, Mme Zohra Derdouri. Selon une information répercutée par un syndicat de la poste, la mesure va être appliquée en vue de combattre les comportements indélicats de certains agents de la poste et de veiller à l’amélioration du service à la clientèle souvent critiqué par les usagers. Prévue de longue date par les textes de loi encadrant l’activité du secteur, et notamment la loi n° 03/2000 du 5 août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, la mise en place de «la police de la poste» a été à maintes fois annoncée par tous les ministres qui se sont succédé à la tête du secteur sans avoir été réellement opérationnelle. Mme Zohra Derdouri, elle-même, avait déjà donné les mêmes instructions en novembre 2013 concernant la réactivation de cette entité de contrôle, censée moraliser l’activité au sein du secteur et contrer les détournements et les comportements indélicats portant préjudice, à l’image de la poste et des services des nouvelles technologies de l’information et communication. Selon un document répercuté par le site du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, la ministre avait instruit ses services dès son installation de programmer «des visites et des contrôles inopinés et réguliers menés par les agents de la police de la poste et des télécommunications» pour veiller à la mise en œuvre des directives du ministère et proposer, éventuellement, de nouvelles initiatives concourant à la réalisation des objectifs fixés. La police dont les agents enquêtent, sans avis préalable sur les activités d'Algérie Télécom et Algérie Poste, est dotée, selon les textes, de pouvoirs de contrôle et de sanctions à l’encontre du personnel du secteur à l’échelle nationale et à tous les postes de responsabilité. Une bonne initiative qui risque cependant de rester encore une fois au seuil des effets d’annonce et des bonnes intentions puisque, durant des années, les mêmes directives avaient été données par les prédécesseurs de Mme Derdouri sans aucun effet tangible sur le terrain. Ainsi, Moussa Benhamadi et Hamid Bessalah, anciens ministres de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, avaient à maintes fois annoncé à la presse qu’une police de la Poste et des Télécommunications a été mise en place pour «effectuer des contrôles sur la qualité de service au niveau des bureaux de poste et des Actels avec comme objectif l’amélioration des prestations de service vis-à-vis du citoyen». Ils avaient annoncé aussi «un contrôle de l’utilisation d’Internet par les enfants au niveau de certains espaces collectifs» et «des mesures administratives à l’encontre des responsables des espaces collectifs dotés d’Internet en cas de non-protection des enfants contre l’accès aux sites licencieux». Pourtant, dans les faits, rien n’a changé.
Meriem Sassi

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