Aéroports : l’Algérie allège les mesures de sécurité, l’Asie les renforce

Les pays de l’Asie, du Moyen-Orient et du Pacifique ont investi plus de 30 milliards de dollars dans la sécurité aéroportuaire. Pour faire face à la menace terroriste grandissante dans cette partie du monde, sujette à des guerres incessantes et à des troubles géopolitiques des plus violents, de nombreux pays de la région ont payé le prix fort pour acquérir et développer de nouvelles solutions sécuritaires dans les espaces aéroportuaires. Le but est d’augmenter la fréquentation des aéroports en assurant à la fois plus de rapidité dans le traitement et plus de sécurité pour les passagers. Les pays en question ont été amenés en raison de liaisons aériennes directes avec les Etats-Unis à mettre des systèmes de collecte et d’analyse des données liées aux passagers pour éviter tout risque terroriste. Mais les investissements consentis jusque-là s’avèrent plutôt dérisoires en ce sens que la menace terroriste est présente partout, y compris en dehors des aérogares. Le cas de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, qui a perdu deux avions en quelques mois, est illustratif des risques sécuritaires multiples. La multiplication des conflits géopolitiques rend ainsi difficile de savoir d’où pourrait venir cette menace terroriste. Pour assurer une sécurité maximale des aéroports et par conséquent des vols, il faudrait ratisser large et ne rien laisser au hasard à tous les niveaux. L’expérience algérienne dans ce domaine est intéressante. Après le sanglant attentat meurtrier de 1992 au niveau de l’aéroport international d’Alger, l’Etat algérien avait pris des mesures sécuritaires draconiennes qui ont porté leurs fruits et qui ont fait de l’aéroport d’Alger l’un des plus sûrs au monde. Le contrôle des passagers et des bagages se fait à plusieurs niveaux : à l’entrée de l’infrastructure aéroportuaire, au niveau de l’accès à la salle d’embarquement et à l’entrée dans l’avion. Les bagages sont passés au scanner et subissent en cas de besoin une fouille manuelle. Le dispositif sécuritaire au niveau des aéroports algériens connaît des mises à jour régulières selon la situation sécuritaire globale du pays et en fonction du niveau de la menace terroriste. Les employés des aéroports sont, eux aussi, soumis à des règles strictes de sécurité qui limitent leur déplacement à l’intérieur de l’enceinte aéroportuaire, quadrillée par les éléments de la police judiciaire. La nette amélioration de la situation sécuritaire et le perfectionnement du dispositif sécuritaire ont poussé les autorités à revoir, cette année, certaines pratiques jugées comme excessives. Il s’agit, entre autres, du retrait de la fiche d'embarquement et de débarquement, décidé récemment par la DGSN. A cela s’ajoute la suppression de la fouille corporelle, pratiquée systématiquement sur tous les passagers. Ces décisions obéissent, en effet, à une nouvelle stratégie sécuritaire basée sur de nouveaux paramètres qui tiennent compte du changement de la nature des menaces terroristes. Un exemple qui peut inspirer les pays asiatiques et du Moyen-Orient pour optimiser la sécurité de leurs aéroports.
Rafik Meddour
 

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