L’un après l’autre…
Par Kamel Moulfi – Au Maroc, les détenus en grève de la faim meurent l'un après l'autre dans les geôles de Mohammed VI. Les autorités marocaines restent sourdes à leurs revendications et préfèrent les voir mourir qu’avoir à satisfaire leurs revendications qui se résument à un statut leur ouvrant certains droits élémentaires. Hier, vendredi, un détenu est décédé, après une grève de la faim qui a duré plus de 40 jours. Le malheureux prisonnier, malade, s’était abstenu non seulement de s’alimenter, mais aussi de prendre ses médicaments. C’est, en quelques jours, la troisième victime du régime marocain qui a perdu toute sensibilité au point de ne plus entendre les appels de détresse de ses détenus. Pendant ce temps, l'ancien président français Jacques Chirac passe des vacances royales dans ce pays dont les autorités sont dépourvues du moindre humanisme qui permet de sauver les vies, y compris d’adversaires ou même d’ennemis, en détention. En fait, la France accorde une véritable protection au Maroc qui se voit encourager à persister dans la répression de ses opposants, les atteintes aux droits de l’Homme et le traitement inhumain réservé aux prisonniers, notamment quand ils sont sahraouis et militent pour le droit à l’autodétermination de leur peuple et pour l’indépendance du Sahara Occidental. Les responsables français ferment les yeux sur ces pratiques et vont même plus loin en cautionnant l’interdiction de visites de représentants des institutions internationales et de militants d’ONG défendant les droits de l’Homme, contribuant à maintenir une opacité totale sur le sort des personnes arrêtées arbitrairement et maintenues dans des cachots au secret. A la clôture de l’université d’été du Polisario qui s’est tenue à Boumerdès, le Premier ministre sahraoui a alerté l’opinion publique internationale sur la découverte de charniers humains, qui sont une preuve, a-t-il insisté, de la répression du régime marocain. Les intérêts de la France dans la région peuvent-ils justifier une telle attitude de son gouvernement devant le drame des détenus au Maroc ?
K. M.
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