La Coordination des chômeurs envisage des actions de rue à Alger

La Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) a fait aujourd’hui une entrée tonitruante à travers la tenue de plusieurs rassemblements dans différentes wilayas. Les chômeurs se sont rassemblés aussi bien à Constantine et Skikda qu’à Aïn El Beïda, Béjaïa et Tamanrasset. Leurs revendications restent inchangées : un travail décent. Remontés contre les autorités qui n’ont pas tenu leurs promesses d’embauche, des centaines de chômeurs ont, en effet, dénoncé l’injustice sociale dont ils se disent victimes et réclament des actions palpables pour juguler le chômage endémique dans, notamment, les régions enclavées de l’intérieur du pays. Par ces actions de protestation, la CNDDC fait ainsi sa «rentrée sociale» qu’elle promet houleuse. Pour cette coordination, créée en 2011, ces sit-in ne sont que le début d’un retour en force sur le terrain de la protestation sociale. Le bureau national, réuni en fin d’après-midi, met toutes les options sur la table. La CNDDC envisage ainsi de nouvelles actions de rue pas seulement dans les villes de l’intérieur du pays mais aussi à Alger dans le but de faire entendre la voix des chômeurs. La CNDDC dit ne pas croire au Père Noël et reste intimement convaincu que les droits des chômeurs ne peuvent être arrachés que par une lutte ardue et inlassable. La CNDDC estime que «le maintien des dispositifs de l’ANSEJ et l’ANGEM comme axes centraux de la lutte contre le chômage est une erreur». Car ces dispositifs consacrent la «politique du vol et la rapine» et témoignent de l’absence d’une vision économique globale et intégrée, capable de créer l’emploi et la richesse. Pour la CNDDC, les chômeurs ne peuvent pas tous devenir patrons. Ils cherchent juste un emploi décent. Elle considère les mesures du gouvernement visant à endiguer le chômage dans le sud sont de «la poudre aux yeux» car le problème reste entier en ce sens que les jeunes chômeurs ne trouvent toujours pas d’emploi, malgré la forte présence des sociétés pétrolières et parapétrolières dans cette partie du pays qui regorge de ressources naturelles. Officiellement, le chômage est en baisse. Selon l’enquête annuelle de l'Office national des statistiques (ONS), le taux de chômage était de 9,8% en septembre 2013, soit 78 000 chômeurs de moins qu'à la même période en 2012. Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), il touche 21,5% des Algériens de moins de 35 ans. Mais aux yeux de la CNDDC, ces chiffres sont loin de la réalité car n’est considéré comme chômeur que celui qui cherche de l’emploi à travers l’Agence nationale de l’emploi. Ce qui reste infime par rapport au volume actuel de la population en âge de travailler et qui demeure sans activité rémunérée.
Rafik M.
 

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