Les Pays-Bas s’apprêtent à supprimer les transferts sociaux aux Marocains : panique générale à Rabat

Fini le statut privilégié dont jouissaient les Marocains depuis quatre décennies aux Pays-Bas. Ce pays vient en effet de décider, de manière unilatérale, la suppression des transferts sociaux au profit des résidents marocains, remettant ainsi en cause la convention sur la sécurité sociale signée avec le Maroc en 1972. Cette annulation d’un accord dont le régime marocain profite depuis de longues années a provoqué une véritable tempête à Rabat où de nombreux ministres se sont élevés contre «une décision lourde de conséquences sur les relations bilatérales». Cette panique générale est apparente dans le discours officiel relayé par les médias de sa majesté qui espèrent faire changer d’avis au Premier ministre néerlandais. Mais la décision, mûrement réfléchie, semble ainsi irréversible et ses conséquences sur le Maroc seraient pour le moins dures à supporter. La nouvelle tombe tel un couperet sur le gouvernement marocain, déjà empêtré par l’aggravation du déficit du pays, qui devra faire preuve d’inventivité afin de combler cette perte annoncée d’importantes recettes en devises. Première communauté étrangère aux Pays-Bas, les Marocains profitent outrageusement des largesses du système néerlandais plein d’avantages sociaux. Ils sont d’ailleurs fort nombreux à vivre de ces aides et des allocations familiales dont une partie est transférée vers leur pays. La suppression de ces aides va assurément constituer un manque à gagner pour le Trésor marocain qui est alimenté en grande partie grâce aux rentrées de devises de ce que le Maroc appelle les MRE (Marocains résidant à l’étranger). Les MRE participent de façon active au développement économique du pays. Comptant plus de 3 millions de personnes, ils transfèrent, bon an, mal an, près de 4 milliards d'euros vers le Maroc. Des devises qui dynamisent plusieurs secteurs, allant de l'artisanat à l'industrie. La communauté marocaine établie aux Pays-Bas vient en tête par sa contribution plus importante que celles en France et en Espagne, deux autres pays européens qui comptent beaucoup de ressortissants marocains. Perdre les aides sociales, c’est automatiquement avoir moins de ressources financières pour pouvoir maintenir le même niveau de transfert de devises dans leur pays d’origine. Outre l’important manque à gagner pour le Trésor public, la suppression de ces aides risque de contraindre beaucoup d’immigrés marocains à rentrer chez eux. Les autorités marocaines craignent donc un reflux vers le Maroc qui fait face à un chômage endémique. La préférence des Marocains pour les Pays-Bas, en dépit de la langue et de la distance, s’explique en partie par les nombreux avantages sociaux dont ils bénéficient en vertu d’accords bilatéraux historiques, mais aussi du fait que ce pays autorise la vente et la consommation du kif, en vogue au pays de sa majesté Mohammed VI ! Une autorisation qui a permis ainsi l’émergence de réseaux de commercialisation du hachich marocain dans ce pays.
Rafik Meddour
 

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