IMA : quand Abdelkader Secteur est «marocanisé» !

Ce n’est pas une blague ! L’humoriste Abdelkader Arrahmane, plus connu sous le nom de scène «Abdelkader Secteur», figure en tant qu’artiste marocain dans le programme «Le Maroc contemporain» de l’Institut du monde arabe de Paris (IMA). Dans la liste des spectacles de musique et de danse marocaines inscrits dans ce programme qui s’étalera jusqu’au 30 mai 2015, on trouve le nom de cet humoriste algérien, bien connu au Maroc. Pourtant, il s’agit d’activités et de spectacles qui visent à mettre en valeur le patrimoine artistique et culturel du Maroc. Un artiste algérien peut, certes, animer des spectacles. Mais, en général, on mentionne dans le programme sa nationalité. Ce qui n’a pas été fait par les organisateurs de l’IMA. Un institut auquel l’Algérie verse des millions d’euros en guise de sa contribution au développement et à la promotion des différentes cultures arabes, mais, surtout, et en premier lieu la culture et l’art algériens. Certes, Abdelkader Secteur fait beaucoup de sketches sur les relations algéro-marocaines qui ont du succès de l’autre côté de la frontière, mais il n’a jamais été marocain. Comment se fait-il donc que cet humoriste se trouve sur une grille de production dédiée aux artistes marocains ? Qui est derrière cette programmation à la limite provocatrice dans le contexte actuel marqué par une nouvelle escalade verbale du Makhzen contre l’Algérie ? Le comble dans cette affaire, c’est que le Maroc ne paye rien à l’IMA. Aussi peut-on dire que c'est l'Algérie qui finance, dans ce cas de figure, la propagande du royaume chérifien. Il faut rappeler que le Makhzen a tenté par tous les moyens de mettre sous son escarcelle plusieurs artistes algériens en leur faisant la promotion comme s’ils étaient des Marocains. Le cas de Cheb Khaled, qui est régulièrement invité aux manifestations culturelles marocaines, est édifiant. D’ailleurs, il a fini par accepter d’avoir aussi la nationalité marocaine. S’inscrivant dans une logique provocatrice permanente, les autorités marocaines jouent sur tous les fronts. Elles ne ratent aucune occasion de s’approprier, dans ce sillage, les symboles culturels de l’Algérie.
S. Baker
 

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