Les nouveaux frondeurs du FLN : «Le parti doit être dirigé de la terre de Ben Badis et non pas de Paris»

Après avoir organisé avec succès un sit-in de protestation devant le siège national du parti, les frondeurs du FLN rendent public un communiqué dans lequel ils confirment l’inscription dans la durée de leur mouvement de protestation. «Nous, militants, cadres, membres du comité central, députés et sénateurs, attestons avoir tenu un rassemblement devant le siège du FLN à Hydra pour exprimer notre rejet total des pratiques illégales de la direction illégitime», soulignent-ils dans le communiqué. Les protestataires, dont des députés qui occupent des postes de responsabilité au sein de l’Assemblée populaire nationale et même des membres du bureau politique, dénoncent les dépassements et les atteintes aux statuts du parti qui visent à déstructurer le FLN, à diviser ses rangs et l’affaiblir durablement. «Nous nous élevons contre ces pratiques régionalistes, tribales et racistes qui sèment la discorde au sein du parti», ont-ils précisé, rappelant que le FLN a toujours combattu de telles «déviations». En se basant, disent-ils, sur les valeurs et les principes du parti, les protestataires rejettent le nouveau découpage proposé par la direction actuelle, sous l’impulsion du secrétaire général Amar Saïdani. Ils estiment que ce dernier multiplie ces derniers mois, dans une sorte de course contre la montre, «les nominations à des postes de responsabilité au sein du parti, au niveau local et régional, sur la base d’appartenance régionale, raciale ou d’intérêt strictement personnel». Ils accusent Saïdani et ses proches collaborateurs d’avoir mis en œuvre une nouvelle réorganisation du parti, «pensée et réfléchie» à Paris. Pour eux, il est ainsi inconcevable que le centre de gravité du parti soit la capitale de l’ancienne puissance coloniale qui a violemment combattu le FLN historique. «La direction qui doit diriger le FLN doit émaner du fin fond du pays, de la terre de l’Emir Abdelkader et de Ben Badis et non pas de Paris», ont-ils clamé. Tout en réitérant leur soutien total au président de la République Abdelaziz Bouteflika, ces nouveaux frondeurs, qui ne sont pas pour le retour de Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti, veulent en finir avec cette «crise de légitimité» qui secoue le FLN depuis le coup de force d’Amar Saïdani, opéré en été 2013. Afin de remettre le parti sur les rails, ils réclament la tenue rapide d’une session extraordinaire du comité central pour élire une nouvelle direction légitime, qui s’attellera à la préparation d’un «congrès démocratique» qui s’inscrira dans «l’esprit des réformes engagées par le président de la République». Ces protestataires s’opposent ainsi à la tenue d’un congrès préparé à la «sauce Saïdani». Ils s’engagent à continuer «leur combat pacifique jusqu’au retour du FLN à la légitimité statutaire».
Rafik Meddour
 

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