Le mouvement terroriste Daech infiltre les forces armées marocaines : cinq militaires arrêtés

Des informations diffusées par des médias marocains laissent penser que la base stratégique des Forces armées royales marocaines (FAR), située à Benguerir, dans la région de Marrakech, est infiltrée par le groupe terroriste Daech. Selon ces médias, six soldats de la base militaire «très sensible» de Benguerir ont été enrôlés par l’Etat Islamique. Ils ont été arrêtés par la gendarmerie de Marrakech qui a procédé à leur interrogatoire. Les médias marocains confirment l’information donnée par une autre source marocaine selon laquelle un de ces militaires travaillant à la base de Benguerir, faisait partie d'un contingent d'officiers et de soldats prenant part aux manœuvres conjointes des forces armées marocaine et britannique, qui se tiennent à Jbel Beramram dans les environs de Marrakech. Le quotidien marocain Assabah a révélé que «le suspect a été surpris en flagrant délit alors qu'il était en communication avec l'organisation terroriste d'Abou Bakr Al-Baghdadi». C’est ce soldat qui aurait avoué aux gendarmes que «d’autres militaires ont pris, également, contact avec des membres de l’Etat Islamique», ce qui a permis aux gendarmes marocains d’élargir la liste à cinq autres suspects. Les médias marocains s’attendent à ce que l’enquête en cours «apporte, dans les prochains jours, des révélations sur le degré d’influence de Daech dans les rangs des FAR». Ils insistent sur le caractère sensible de la base de Benguerir, du fait qu’elle est l’une des plus importantes du royaume et aussi à cause de la présence fréquente de militaires étrangers (principalement des Occidentaux) dans le cadre d’exercices, de stages de préparation pour des missions en Irak ou en Afghanistan ou en tant que formateurs des soldats marocains. Pour ces médias, ce sont «autant de facteurs qui expliquent les raisons du choix de Daech d’infiltrer cette base stratégique» des forces armées marocaines. Selon ces médias, il ne s’agit pas de la première infiltration de terroristes. Ils rappellent que «le groupe Ansar Al-Mahdi, dirigé par Hassan El-Khattab, démantelé pendant l'été 2006, a pu enrôler plusieurs soldats, trois gendarmes et un policier». Ce groupe s’apprêtait à commettre des attentats à l’explosif comme le prouvent les saisies effectuées à leurs domiciles (30 kg de TNT et une grande quantité de soufre). Les médias marocains rappellent également l’épisode plus récent en janvier 2011, avec l’arrestation de cinq soldats «pour avoir facilité l’introduction d’armes au Maroc (16 mitrailleuses de type Kalachnikov, 32 chargeurs, 1 lance-roquettes anti-char (RPG 7), 1 mortier de calibre 82 mm et 16 ceintures militaires au profit d'un réseau proche d’Aqmi». «L’Etat Islamique ne se contente plus de recruter parmi les civils marocains, il lorgne des militaires et pas n’importe lesquels», s’inquiètent nos confrères marocains qui reconnaissent que «Daech séduit de plus en plus de militaires marocains».
Houari Achouri
 

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